Partie 15 : Les effets dévorants du lien...

2.4K 193 41
                                    

J'essayais tant bien que mal de me concentrer sur la correction des contrôles de lecture que j'avais donnés à mes élèves mais c'était difficile. J'avais tellement de choses en tête ! Mon meilleur ami était toujours introuvable. Je n'arrêtais pas de m'imaginer que quelqu'un lui faisait du mal... C'était horrible ! Et John... Depuis le cauchemar que j'avais fait dans lequel il m'agressait, je ne l'avais pas vu. Ce matin, il était resté dans sa chambre pendant que je me préparais avant de partir travailler, et ce soir, depuis que j'étais rentré, c'était la même chose. Pourtant, je savais qu'il était là. Je sentais sa présence et parfois, j'entendais du bruit. Qu'est-ce qu'il faisait ? Pourquoi m'ignorait-il ? Ce rêvé était-il bien provoqué par lui ? Des questions... Toujours des questions !

-Ho et pis, merde ! Monsieur vit sous mon toit, après tout ! J'ai le droit de savoir ce qui s'y passe ! m'exclamai-je en me levant de ma chaise.

Décidé, je pris le chemin de la chambre d'ami dans laquelle il dormait. Arrivé devant, je me stoppai cependant et collai mon oreille à la porte. Valait mieux se méfier de « Monsieur ours »...

-Ha...

Qu'est-ce que c'était ? Un gémissement ? Surpris, je relevai la tête sur le moment. Mais... Il fallait que je sois sûr. Alors, je me penchai de nouveau et écoutai ce qui se passait dans cette chambre.

-Hum...

Est-ce qu'il serait en train de se masturber ?! Sous mon toit ?! Qu'est-ce que je devais faire ? Attendre qu'il ait fini ? Ou... L'interrompre ? Après un gros soupir de ma part, j'optai pour la seconde solution et toquai à la porte. Des bruits de pas ne tardèrent pas à se faire entendre et un John torse nu et à la sueur perlant sur sa peau vint m'ouvrir. Cette vision inattendue et terriblement sexy me déstabilisa quelque peu. Il n'avait pas l'air frustré ou même gêné. Avait-il eu le temps de terminer ce qu'il faisait ?

-Je...

Je me raclai la gorge et repris :

-Ça fait un moment que je ne t'ai pas vu, tu es toujours enfermé dans cette chambre quand je suis là. Qu'est-ce... que tu faisais ?

J'avais du mal à le regarder dans les yeux. J'étais trop mal à l'aise... Ma question était presque rhétorique parce qu'il était évident qu'il venait de faire ce que je savais qu'il venait de faire... La preuve était devant moi puisqu'il y avait des mouchoirs en papier dans la poubelle qui était vide avant qu'il s'installe dans la chambre...

-Tu sais parfaitement ce que je faisais, Lucas. J'ai senti ta présence derrière la porte. Sache que te savoir si près m'a fait venir.

-Que.. QUOI ?!

Je relevai mes yeux vers son beau visage qui me surplombait et le découvris impassible. Aucun malaise. Rien...

-Ok, je me casse... Ce n'était pas une bonne idée de venir voir ce que tu faisais, mais je m'inquiétais comme un idiot... dis-je en faisant demi-tour et en commençant à avancer dans le couloir.

Mais je n'eus pas le temps d'aller bien loin, car je fus brusquement attrapé et soulevé pour être ramené un peu rudement dans la chambre.

-JOHN ! LÂCHE-MOI ! criai-je en me débattant.

Évidemment, mes protestations ne servirent à rien du tout face à cet ours autoritaire, et je me retrouvai bien rapidement sur le lit, recouvert d'un certain corps imposant. Il se tenait au-dessus de moi, appuyé sur ses larges bras de chaque côté de ma tête.

-Tu t'inquiétais pour moi ?

-Quoi ?... Heu...

Eh merde ! C'était tout ce qu'il avait retenu de la situation ? Vraiment ?! Il venait pourtant d'être surpris en train de se soulager et il n'en avait même pas l'air gêné !

Le calice insoumis.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant