o1 -

4.1K 265 138
                                    

Jimin n'avait jamais été le genre de garçon  très sûr de lui. A vrai dire, il avait même passé la plus grande partie de son enfance et de sa scolarité cloîtré entre les quatre murs de ses pensées, vivant de la manière la plus effacée qu'il le pouvait, travaillant à son rythme et faisant de son mieux pour rendre ses parents fiers. Il n'avait même jamais réellement eu d'ami proche, plutôt du genre solitaire et avait appris à s'en accoutumer, si bien qu'aujourd'hui, il ne comprenait pas forcément comment réagir avec les autres et avait encore plus de mal à être entouré de tous les côtés. Ne lui faisant jamais réellement défaut, il avait continué à vivre sa vie calmement, entre quelques éclats de rire et de rares pleurs, la plupart du temps beaucoup trop concentré pour ne serait-ce que daigner donner de l'attention à autre chose qu'à son travail.

Il avait sa famille, il avait leur fierté et il avait un travail socialement important, à partir de là rien ne manquait nécessairement à sa vie, et c'était très bien comme ça. Vraiment, il n'était pas du genre  rouler des épaules et à abuser de son charisme dans lequel il n'avait aucune confiance malgré l'image outrageusement sexy et extravagante qu'on aimait coller aux médecins. Après tout, il n'était qu'un chirurgien parmi tant d'autre qui avait simplement eu largement assez de temps pou réviser ses cours à l'université et qui n'avait jamais eu l'occasion d'abandonner. Park Jimin était un soignant dans la moyenne, faisant son travail avec dévotion et application qui savait user de manière productive de son temps et de ses neurones. C'était tout.

Alors quand on le fixait toujours de cette manière qui le rendait un peu mal à l'aise, avec presque des étoiles dans les yeux car il avait le malheur de porter une blouse blanche et un stéthoscope autour de son cou, il avait toujours du mal à faire bonne figure. Surtout quand ses collègues s'amusaient à le lui faire remarquer à renfort de grands sourires goguenards et de haussements de sourcils qui frôlaient la lourdeur. Encore une fois, lorsqu'il avait la capacité de faire rêver un enfant, autant dire qu'il faisait tout ce qui était en son possible pour continuer de leur donner le goût de la médecine et de l'altruisme. Lorsque c'était une mère émue qui le prenait dans ses bras car il avait été en mesure de réparer le bras cassé de son enfant, alors il lui rendait son embrassade avec joie et leur demandait de ne jamais revenir aux urgences pour des raisons évidentes. Même lorsqu'il était en face de personnes âgées avec lesquelles il n'avait pas forcément beaucoup de facilité, il faisait toujours de son mieux pour aller dans leur sens et les rassurer.

Mais il devait bien avouer que, face au regard gourmand d'une jeune femme qui visiblement avait une douleur un peu trop singulière pour être réelle (Jimin jurait sur sa profession qu'il faisait malgré tout tous les examens nécessaires à la survie des personnes), il ne pouvait s'empêcher de bégayer et d'avoir une puissante envie de s'enfuir dans la salle de repos. Qu'on lui donne une tumeur ou une fracture ouverte, tout sauf une jeune adolescente en pleine découverte de son corps qui avait soudainement mal à la pointe de ses seins ! Les femmes étaient des créatures effrayantes, pensa solennellement le châtain alors qu'il attrapait des gants couleur bleu pour les enfiler sur ses mains désinfectées.

Il soupira en tirant le rideau qui séparait le lit du reste des urgences et tourna sa tête sur le visage de la jeune fille qui mordillait sa lèvre inférieure. Quel cliché ! Affichant un sourire qu'il voulait néanmoins rassurant, il attrapa le tabouret pour s'y asseoir et le fit rouler aux côtés du lit d'hôpital.

« Bien, qu'est-ce qu'il vous arrive... Naeul ? demanda-t-il après avoir vérifié le nom sur le dossier médical.
- Je... elle sembla rougir légèrement avant de détourner son regard sur le rideau. J'ai une douleur aux seins depuis quelques jours. Je pense que vous devriez vérifier. »

Jimin leva malgré lui bien haut les yeux avant de soupirer une nouvelle fois. Il sentit le regard amusé de son collègue et l'un de ses rares amis qui s'était fait un chemin dans la zone pour récupérer quelques instruments et le châtain se retint de lui lancer un regard meurtrier. Rappelle-toi, Park, tu es une personne aimable et délicate.

PERSISTANTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant