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Jungkook se sentait aux anges. Malgré le tiraillement de son épaule, malgré ses longues journées assis sur un fauteuil de bureau tournant, malgré les centaines de rapports que ses collègues lui donnaient à faire et malgré l'évident manque d'exercice dont son corps souffrait depuis son agression, il était aux anges et ne pensait pas être en mesure d'avoir une expression plus niaise placardée sur son visage, un grand sourire qui ne fanait jamais, ses yeux perdus dans le vide et des soupirs las quand il revoyait dans son esprit le petit rire décidément trop adorable pour lui de son aîné. Il avait même l'impression que la seule chose à laquelle il arrivait à penser était ces mains douces, ces lèvres pleines et avec un étonnant goût épicé. Le policier n'avait jamais vraiment aimé manger épicé mais aujourd'hui tout son monde semblait se transformer et s'accorder sur le fait que manger épicé était la meilleure des choses.

Il se laissa tomber dans le dossier de son siège, un geignement lascif à l'appui, alors qu'il tournait distraitement sur le fauteuil, ce même sourire sur ses lèvres.

« Jeon, je te jure que si tu n'effaces pas ce sourire effrayant de ta sale face, je t'explose la cervelle, cracha soudainement son coéquipier, assis juste à côté de lui.
- Laisse-le, Min, tu sais bien qu'il a besoin de cinq heures d'extases simplement pour assimiler le fait que son doux médecin ait posé ses mains sur son épaule, railla alors un autre policier dans la station, venant s'asseoir nonchalamment sur le bureau du brun.
- Hé ! s'exclama ce dernier en prenant conscience des paroles dites à son sujet. Taisez-vous, je vous rappelle qu'il y a eu beaucoup d'action la dernière fois. On s'est embrassé.
- Oh, s'écria Taehyung en tournant son corps en direction du plus jeune. C'était bien ? Un dégât de bave et de langue ? taquina-t-il sous le regard dégoûté de Yoongi qui préféra se détourner de la discussion.
- Q-quoi ? Ne met pas Jimin dans tes délires pervers ! Puis on se revoit ce soir, on verra bien comment ça va évoluer. »

Oui, Jungkook voyait une nouvelle fois son tendre brun ce soir. Jimin avait pris un peu plus d'une semaine pour finalement le recontacter, une semaine d'horreur pour le jeune brun qui était passé par tous les états d'esprit possible et inimaginable, pleurant sa peine et son désespoir sur ses rapports. Finalement, son téléphone avait sonné et un message, professionnel et concis, avait été envoyé à l'officier de police, proposant une date et un lieu de rendez-vous. Autant dire que le brun s'était plié en quatre juste pour faire en sorte que son propre emploi du temps ne coïncide avec celui du médecin, ne voulant pas prendre le risque de le voir lui échapper simplement car il ne pouvait pas se libérer. Il n'était pas fou non plus.

Comme pour leur premier rendez-vous, il était prévu que Jungkook ne vienne récupérer Jimin à l'hôpital pour ensuite les guider jusqu'au lieu dit, avant de le ramener chez lui en toute sécurité. Et rien que ce simple détail suffisait à rendre complètement euphorique le plus jeune. Il était juste avide de son attention, de sa douceur, de sa rigueur et de toute ce qui faisait qu'ils étaient à la fois si opposés et si compatibles. Jungkook était plus du genre tête brûlée, impulsif et qui agissait avec son cœur plus qu'avec sa tête. Le médecin, au contraire, avait appris à faire fonctionner ses méninges et réfléchissait toujours plus que nécessaire avant d'agir, de parler. Pourtant, il était amusant, sincère et terriblement émouvant à sa propre manière et le policier sentait son cœur faiblir un peu plus à chaque seconde qu'il se remémorait les moindres délicatesses de la part de son aîné. Quand il se rappelait le souvenir de sa voix, la musicalité de son rire, la beauté de ses yeux qui se plissaient quand il souriait un peu trop fort.

L'officier était déjà bien charmé.

Il soupira, prenant son mal en patience jusqu'à ce que dix-huit heures ne sonne et que son capitaine ne fasse irruption dans les postes de travail, déboulant de son bureau personnel avec ce même froncement de sourcils caractéristique qui cachait juste un homme dévoué et sans doute un peu trop bourreau du travail. Il sourit à tous ses officiers avant de déclarer d'une voix forte et qui imposait le respect.

PERSISTANTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant