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     « Il te plaît et obviously tu lui plaît aussi ! sexclama Seokjin en claquant son plateau contre le bois de la table de la cafétéria.
    - Kim Seokjin, prévint Jimin d'une voix menaçante.
    - Honnêtement, je ne vois pas pourquoi tu t'obstines à refuser toutes ses avances alors que littéralement le mec ne fait que penser à toi depuis des jours durant ! Qu'est-ce qui est si compliqué au juste ? »

Jimin lâcha un cri de désespoir en cognant son front contre le bois de la table, soudainement soulagé de sentir une surface à la fois dure et froide : de un pour lui remettre les idées en place et de deux pour calmer sa gêne qui montait en flèche aux paroles de son mentor. Soudainement, il regrettait amèrement d'avoir tout raconté à son ami qui, encore une fois, apparaissait plus comme un traître qu'un réel ami et il voulait juste disparaître une bonne fois pour toute pour ne plus jamais revivre ce genre de chose. Il lui avait juste suffit de quelques paroles et d'explication de ses sensations lorsque Jungkook s'était approché trop près de lui pour que son collègue ne déclare qu'il avait le béguin !

Évidemment, le châtain était déjà sorti avec des gens dans sa vie et avait déjà eu quelques histoires d'amour mais qui s'étaient vite fanées lors de son entrée à la faculté de médecine. Il avait perdu sa virginité légèrement plus tard que la moyenne, mais il avait au moins le mérite de l'avoir perdu à maintenant trente-et-un ans et depuis, il n'avait pas eu le temps de se consacrer aux relations humaines. Peu friand des histoires sans lendemain et n'ayant décidément pas le temps de se lancer dans une véritable histoire d'amour qui ferait chavirer son cœur, il devait bien avouer que ça faisait un moment qu'il n'avait pas partagé un lit, et encore plus longtemps qu'il n'avait pas eu une profonde attirance pour quelqu'un. Alors évidemment, dès qu'un beau mec se présentait à lui, les yeux en cœur et la bouche pleine de belles paroles, il était plus simple pour lui de se perdre dans ce flot d'émotions.

Mais tout était toujours trop compliqué quand on était médecin et il n'avait le temps de rien. C'était à peine s'il avait le temps de se doucher entre ses journées interminables, alors prendre le temps de se perdre dans les bras d'un compagnon ? Très peu pour lui. Ça n'était juste pas possible et de plus, Jimin n'était pas doué dans les relations humaines. Non, même s'il avait une très forte envie de craquer et de voir ce que ça pouvait faire de se laisser avoir par un tel homme, il ne pouvait pas sauter sur le premier venu.

    « Sérieusement Jimin, ça fait combien de temps que tu n'as pas baiser ?
    - Hyung ! s'écria alors le chirurgien, les joues soudainement brûlantes alors qu'il vérifiait rapidement que personne n'écoutaient discrètement leur discussion. Tu comprends pas, juste tout est trop compliqué. Puis que je sache, tu n'es pas en couple non plus.
    - En effet je ne comprends pas, souffla son ami en appuyant sa tête sur la paume de sa main. Toi et moi sommes fondamentalement différents. Tu es fait pour une belle et grande histoire d'amour et ce Jungkook semble parfait pour le poste.
    - Je ne le connais même pas !
    - Il t'a demandé de diner avec lui, est-ce que ce n'est pas la meilleure des occasions pour apprendre à le connaître ? »

Jimin marmonna quelque chose d'incompréhensible en se laissant glisser sur sa chaise en signe de défaite, soudainement attaqué par la clairvoyance de son ami et ses propres émotions en fouillis. Il soupira, soudainement fatigué, et laissa sa tête tomber en arrière. Décidément, rien ne l'aidait à oublier le sourire délicat du jeune homme et son odeur sucrée.

* * *

Jungkook soupira doucement en s'approchant de l'accueil, une soudaine inquiétude venant torturer son estomac et ses pensées. Il avait hésité longtemps, ce qui lui avait paru comme étant une éternité, avant d'oser remettre les pieds dans l'enceinte de l'hôpital. Ça ne faisait en réalité qu'une petite semaine depuis qu'il était rentré chez lui, et pendant cette longue semaine, il n'avait pu s'empêcher de rêvasser à propos de son tendre médecin aux joues pleines, aux sourcils froncés qui venaient souligner cette ride du lion qui ponctuaient le front du jeune adulte ainsi que ses petits doigts étrangement habiles et talentueux. Surtout que, cantonné aux rapports du commissariat et privé de terrain pour un certain nombre de semaine encore, il avait tout son temps pour penser à lui et pour laisser le souvenir de son odeur de désinfectant et d'hôpital mélangé à quelque chose comme de la clémentine venir envahir ses narines.

PERSISTANTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant