Chapitre 8: Retrouvailles mouvementées

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Conner ouvrit les yeux. Il se trouvait dans une pièce entièrement plongée dans le noir. Son seul repère était une respiration. Il n'était pas seul dans la pièce. On aurait dit que la personne tentait de cacher sa présence. Le jeune homme se releva. Il le regretta amèrement. L'inconnu, ayant découvert son emplacement dans la pièce, se jeta sur lui. Conner retomba lourdement au sol. Son assaillant était assis sur lui, le bloquant par terre. Mais, les mains de Conner étaient toujours libres. Il repoussa la personne de toutes ses forces. Dans son mouvement, ses mains effleurèrent des cheveux. Un parfum lui vint, mais il était incapable de se souvenir d'où il le connaissait. Il n'eut pas beaucoup de temps pour y réfléchir car déjà, l'autre revenait à l'attaque. Le jeune homme l'esquiva de peu, mais des mains agripèrent son pieds. Il se releva et plaqua à son tour son assaillant au sol. Conner était plus grand que lui. Il était aussi plus fort. Et se mettant dans la même position que l'autre auparavant,mais en pensant à lui maintenir les poignets de ses deux mains.
- Qui êtes- vous et que me voulez- vous? demanda le jeune homme.
- Conner?! C'est bien toi?! s'exclama la personne.
Son cœur se mit à battre plus vite.
- ... Bree?
Il lâcha les bras de la jeune fille et tout deux se prirent dans les bras l'un de l'autre. Après un long moment ils défirent leur étreinte.
- Qu' est ce que tu fais là? demanda Bree.
- Je ne sais pas, répondit Conner, et toi?
La jeune fille ouvrit la bouche pour répondre, mais une porte s'ouvrit. Les deux adolescents furent éblouis par la lumière blanche qui baignait maintenant la pièce. Ils mirent plusieurs secondes à adapter leur vue à cet environnement. Un jeune homme que Conner ne connaissait pas tenait la porte ouverte.
- Toi! s'énerva Bree.
- Tu le connais? lui demanda le frère d'Alex.
Bree ne répondit pas, elle se releva et se jeta sur l'homme, tentant de le frapper au visage. Mais l'autre était plus grand et plus fort qu' elle et il se moquait de son assaillante.
- Du calme, Princesse , lui dit-il, tu sais très bien que tu ne fais pas le poids et je n'ai pas envie d'abimer ton joli visage.
- Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler "Princesse"! cria la jeune fille, libérant ses poignets des mains de la personne qui n'était autre qu' Henry.
- Bon, tu sais bien que je resterais bien ici à discuter avec toi, mais j'ai du travail qui m'attend, dit-il, suivez-moi tous les deux.
Conner ne comprenait rien à ce qu' il venait de se passer. Il interrogea Bree du regard, mais elle était trop énervée pour se rendre compte de sa détresse. Ils suivirent donc Henry hors de la pièce. Ils traversaient des couloirs et des escaliers qui ressemblaient étrangement à ceux d'un internat moderne. C'était plutôt étrange, car la plupart des lieux du  Pays des Contes étaient dans un style plus moyenâgeux. Personne ne disait rien et Conner commençait à se sentir mal à l'aise. Il lança un regard à la dérobée à Bree qui marchait a côté de lui. La jeune fille regardait tout autour d'elle, cherchant sûrement un moyen de s'échapper. Elle n'avait pas l'air de faire attention à lui. Soudain, il fut pris d'un doute. Et si Bree ne l'aimait plus? Et si pendant ces deux longs mois qui les avaient séparés, elle avait rencontré quelqu' un d'autre? Puis il repensa à sa première réaction en le reconnaissant quelques minutes plus tôt. Dés qu' elle l'avait reconnu, elle l'avait pris dans ses bras. Il se mit en tête qu' il s'était fait des idées, mais malgré tout, une boule commença à s'installer dans sa gorge.
De son côté, Bree scrutait chaque fenêtre, chaque escalier et chaque porte qu' ils empruntaient ou devant lesquels ils passaient. Elle tentait de reconnaître le paysage que lui offrait les quelques passages vers le monde extérieur pour comprendre où ils se trouvaient et surtout dans quel monde. Elle aussi ne pouvait s'empêcher de penser à Conner. Mais, elle avait peur que, s'il découvrait quels liens étroits les liaient, Henry en profiterait pour les faire chanter. Elle n'osait donc pas regarder celui qu' elle aimait, pour les protéger tout les deux.
Leur guide s'arrêta devant une porte, la seule en bois de tout le couloir qu' ils venaient de traverser. Il frappa trois légés coups et attendit qu' on l'autorise à entrer. Finalement, après de longues minutes, une voix masculine les invita à l'intérieur. La pièce contrastait par rapport à toute l'allure moderne du bâtiment. C'était une chambre comme celle qu' on aurait trouvée dans un château fort du Moyen- Âge. À l'intérieur, assis à un bureau en bois, un homme d'une trentaine d'années regardait les nouveaux arrivants avec fermeté. Henry que les deux adolescents avaient jusque là vu si fier et sûr de lui, s'agenouilla devant l'homme.
- Père, dit-il umblement.
- Henry, tu as bien fait ce que je t'ai demandé?
- Oui, Père. Les deux adolescents que vous vouliez sont juste là.
- Bien, fais- les entrer, puis sors et attends derrière la porte.
- Entendu, Père.
Le jeune homme obéit à l'adulte. Bree et Conner se retrouvèrent seuls face à l'homme. Instinctivement, le frère d'Alex chercha la main de son amie. Mais, celle- ci la cacha dans son dos, hors de sa portée. Ce fut un nouveau coup dur pour l'adolescent. De nouveau, les doutes l'envahirent. Les images d'Henry appelant Bree "Princesse" défilèrent dans sa tête. Non! À quoi pensait- il? Elle l'aimait, il le savait. La boule dans sa gorge grandissait. Il respirait plus vite, plus fort. L'homme en face de lui vit sa détresse et son doute. C'était parfait. Il se leva et contourna son bureau. Se retrouva juste devant Conner.
- Bonjour, lui dit-il calmement.
Conner ne savait plus parler. Sa gorge était comme fermée par un cadenas dont seule Bree avait la clé.
- Bonjour, répondit la jeune fille à sa place.
L'adulte tourna la tête vers elle. Leurs regards se croisèrent. Il savait que la fille lui donnerait du fil à retordre, mais rien ni personne ne l'arrêterait.

Le Pays des Contes, tome 7: Vivre heureux (Terminé!)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant