Chapitre vingt

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Point de vue : Luis.



Ça faisait déjà une semaine. Une semaine que l'autre idiot lui avait envoyé son pauvre message d'excuse. Luis n'avait pas répondu depuis et il se faisait violence, tous les jours, pour ne pas prendre son téléphone et ne pas envoyer un message à Ousmane. Il s'était promis de ne pas craquer, de ne pas faire ce fameux « premier pas ». Et Luis était un homme de parole, obstiné ; alors il ne touchait plus à son clavier quand il était sur la conversation avec Ousmane.

L'uruguayen s'était promis de ne pas lui reparler à cause de deux choses : il était vraiment vexé, mais il était aussi très perdu.

Vexé n'était peut-être pas vraiment le mot exact pour décrire ce que pensait Luis. Il faudrait plutôt dire énervé ou déçu. Il avait vraiment commencé à s'habituer à leurs échanges, ce n'était pas son genre de parler avec un inconnu en plus... Si on lui avait dit qu'il se lierait autant avec Ousmane après la manière dont il avait commencé leur première discussion, l'uruguayen n'y aurait pas cru ! Mais maintenant le français faisait vraiment partie de sa vie. Alors réaliser qu'Ousmane ne lui parlait que pour récupérer sa voiture avait été un choc. Il s'était senti trahi et perdu. La colère était ensuite arrivée avant de laisser place au doute. Est-ce qu'Ousmane l'avait vraiment mené en bateau ? Est-ce que toutes leurs discussions ne voulaient rien dire ? Le français avait-il pris leurs échanges seulement comme un jeu ? Luis n'avait eu la réponse à aucunes de toutes les questions qu'il s'était posé, et qu'il se posait encore à l'heure actuelle. Il en voulait tellement au plus jeune que ça le mettait lui-même dans un état des plus horribles... D'ailleurs, pourquoi se sentait-il si mal ? Pourquoi était-il si touché par toute cette histoire ? Après tout, il ne connaissait pas vraiment Ousmane, il ne l'avait jamais vu. A chaque fois que Luis se disait ça, une petite voix lui soufflait que c'était faux : il savait même surement plus de choses sur lui que sur certains de ses propres coéquipiers et amis...

Cela lui faisait du mal de réaliser à quel point il était attaché au plus jeune. Malgré lui, l'uruguayen s'était habitué à Ousmane et à ses petites habitudes. Il ne pouvait plus se passer de leurs échanges, mais il était perdu... Comme l'avait dit le français - Luis devait reconnaître qu'il avait eu raison sur ce point - il se devait de savoir ce qu'il attendait de l'autre. Mais en soi, il ne savait pas : les idées n'étaient pas assez précises dans son esprit... Toute sorte de choses lui paissaient par la tête mais il n'arrivait à statuer sur rien.

Enfin si, il arrivait au moins à une conclusion évidente : il ne pouvait plus se passer du gosse, il avait besoin d'Ousmane ! Une semaine sans lui parler lui avait paru tellement long... Luis soupira tout en s'asseyant dans son canapé, la tête entre les mains. Il avait besoin de réfléchir, de faire le vide dans son esprit pour savoir quoi faire parce là pour l'instant, rien n'allait : Luis se sentait dépendant d'Ousmane, et il n'aimait pas du tout ça.







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NDA : Et voici le premier long pavé de cette histoire ! Ça change un peu des chapitres d'avant mais j'espère que ça vous plait quand même-

On a enfin une percée plus importante dans les pensées d'un des deux personnages, et je trouve que cette histoire avait vraiment besoin de ça !

D'ailleurs, satisfait.e de la tournure que prend l'histoire ou pas ? 😌

« Sms » ▪ Dembélé x SuarezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant