Chapitre dix-huit

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Matteo avait faim. Il regrettait de ne pas avoir pris à manger, finalement. En plus, il n'avait plus envie de dormir et sa faim l'empêchait de se concentrer sur autre chose. Il était pas loin de minuit mais il était étonné d'encore entendre deux voix venant d'en bas. Le collègue avait l'air de se plaire ici vu qu'il ne semblait pas décidé à partir.

Matteo jeta un énième coup d'œil dans sa chambre, histoire d'être sûr qu'il n'avait vraiment rien à manger qui traînait. Il s'apprêta à se lever quand il reçu un message.

De Alex :
J'ai besoin de ton avis : est-ce que je suis bien dessus ?

Avec ce message était accompagné une photo. Matteo l'agrandit et y découvrit Alexia mais également Aron. Ils étaient tous les deux dans ce qui semblait être un parc. Alexia avait sa tête posée sur son épaule et son sourire crevait l'écran. Evidemment qu'elle était belle. Sans plus attendre, le brun lui répondit par la positive et en attendant sa réponse, il cliqua à nouveau sur la photo mais cette fois son regard se posa sur le châtain. Il avait un petit sourire et il semblait heureux, les deux avaient l'air heureux. Et cela fit encore plus culpabiliser Matteo, qui se rendait compte qu'il aurait pu gâcher leur couple, à cause d'une petite erreur qu'il n'avait pas réussi à éviter.

Il ferma son portable, ne souhaitant pas ressasser ce moment une fois de plus, et prêta attention à ce qui se passait au salon en bas. Il tendit l'oreille et fut ravit de n'entendre plus aucune voix. Il ne se souvenait pas avoir entendu la porte d'entrée se fermer mais il avait été tellement dans ses pensées que cela avait très bien pu arriver sans qu'il n'y ait fait attention.

Certain qu'il n'y avait plus que sa mère dans la maison, Matteo sortit de sa chambre.
Il descendit les escaliers et se retrouva rapidement en bas. Il entra en trombe dans le salon mais s'arrêta net devant la scène qui se déroulait devant lui. Sur le canapé, il pouvait voir sa mère et le fameux collègue assit près d'elle, en train de l'embrasser.
Matteo ne bougea pas les premières secondes, un peu sous le choc. Il n'avait jamais vu sa mère avec un autre homme que son père. Et, face à cela, il se sentait presque trahi. Il prit quelques secondes avant de reprendre de la contenance. Mais il ne voulait pas de confrontation avec elle, pas maintenant. Alors, au lieu de manifester sa présence en la séparant de son prétendu collègue, il fonça dans l'entrée et mis ses chaussures et son manteau. Puis, en partant, il n'oublia pas de claquer la porte.

Une fois dehors, il prit la route de chez Alexia, sans même la prévenir qu'il s'apprêtait à passer la nuit chez elle. Il ne voulait pas rester ici.
Il ne reconnaissait pas sa mère. Cela ne faisait que trois semaines qu'elle s'était séparée de son père. C'était impossible qu'elle retrouve quelqu'un en si peu de temps. A moins, qu'elle ne le côtoyait déjà avant la séparation. A cette pensée, les poings du brun se serrèrent dans ses poches.
Il accéléra le pas, un air énervé sur le visage. Il n'en revenait pas. Sa mère trompait son père avec ce type. Et elle n'avait aucune honte à le ramener à la maison, à passer du temps avec lui alors que son père était seul, à une heures d'ici, dans une petite maison déjà bien trop grande pour lui tout seul.

Matteo se rappelait l'expression triste sur le visage de son père de week-end, les peu de fois où il avait évoqué sa mère. Cela se voyait qu'il tenait encore énormément à elle. Et elle, voilà comment elle tenait à lui, tellement peu qu'elle était déjà capable d'en embrasser un autre.
Matteo fronça les sourcils en sentant des gouttes sur ses cheveux. Il commençait à pleuvoir alors il accéléra le pas vers chez Alexia.

Lorsqu'il arriva dans sa rue, la pluie avait cessée mais il était quand même bien mouillé. Il arriva enfin devant la maison et toqua à la porte, qui s'ouvrît bien quelques longues secondes plus tard.

- Qu'est-ce que tu fais là ? s'étonna Alexia en le laissant entrer.

Matteo pénétra rapidement dans la maison et se tourna vers la blonde, qui refermait la porte derrière elle.

- Je t'expliquerai. Je peux dormir ici ?

Matteo remarqua qu'elle était en pyjama mais qu'elle n'avait pas l'air endormie, ce qui le rassura. Il s'en serait voulu de l'avoir réveillé.

- Oui, bien sûr.

Matteo retira son manteau puis ses chaussures et se tourna vers la blonde.

- Est-ce que ça va ? le questionna-t-elle.

- Ouais, ça va.

- Ok... viens.

Elle passa devant lui et ils montèrent ensemble les escaliers dans le silence jusqu'à ce qu'Alexia s'arrête d'un coup sur la dernière marche. Le brun stoppa net pour ne pas lui rentrer dedans, et la regarda sans comprendre.

- Euh par contre, il y a Aron, il dort chez moi ce soir. Ça te dérange pas, j'espère ?

Best mistakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant