Chapitre 34 : Elle(s)

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- On fait la course jusqu'à la maison ?

- Si tu veux mais t'a aucune chance.

- N'importe quoi t'es une fille, tu pourras jamais courir plus vite que moi.

- Tu paries ?

- Même pas peur.

Voilà le deux bambins lancés dans une course folle entre éclats de rire et provocations enfantines. Guidés par leur innocence. Inconscients du monde qui le entoure. Ils ne s'arrêtent qu'une foi essoufflés. Tous deux hilares.

- Ah tu vois tu t'es fatigué avant moi. Nous le filles on est les plus fortes.

- C'est même pas vrai d'abord. Je suis pas fatigué.

- Au lieu de dire des bêtises, presse toi ou on tu vas encore te faire disputer !

- Mes parents sont pas là aujourd'hui, c'est ma mamie qui va me garder. Elles est trop gentille ma mamie.

- Trop bien !

- Eh Denitsa t'es cap de grimper à cet arbre ?

- Oui mais on n'a pas le droit de traîner.

- T'es pas drôle. Regarde moi je suis cap de ne marcher que sur le rebord du trottoir.

- Fais gaffe Gocha !

- Même pas peur. Regarde même sur un seul pied je peux !

- Ah ouai même si je te pousse.

- C'est moi qui vais te pousser. Tiens bien fait.

- Ah ouai c'est comme ça ! Eh moi aussi je te pousse.

- Aaaaah...

- Gochaaaaaaaa ! Non Gochaaaa....

Le décors était planté. Une fillette toute brune prostrée. Une voiture qui avait fait une embardée sans pouvoir éviter le petit garçon qui avait chuté. Le temps s'était arrêté et un destin, non deux avaient été brisés. Comme ça. Plus de rire d'enfant. Plus de course après l'école.


30 ans plus tard

Rayane,

Je t'écris cette lettre sans savoir ou te l'envoyer. Cela fera bientôt deux ans que tu es parti. Deux ans déjà. C'est difficile de ne pas savoir ou tu es ni ce que tu fais. Tes filles ont bien grandi tu sais. Elles viennent de fêter leurs trois ans. C'est fou ce qu'elles te ressemblent. Elles sont magnifiques. Elles ont ta bouche, tes yeux et surtout la même énergie que je peine souvent à contenir. Tu leurs manques beaucoup à elle aussi. J'essaye de leur parler de toi le plus souvent possible. Ici il y'a des photos de toi partout. Je crois que c'est devenue comme une obsession pour moi, pour ne jamais rien oublier de toi. Et pour qu'elles non plus n'oublient jamais leur papa.

Heureusement que Katrina et Emmanuelle ont là tu sais, sans elles je ne crois pas que j'aurais tenu jusqu'à maintenant. Elles sont parfaites avec les filles...et aussi avec leur maman.

J'ai repris la danse avec D'pendanse. On a vraiment trouvé notre public tu sais. A force de le vouloir. Mais quand bien même, toi je te veux toujours encore plus. En vain ? Il m'arrive quelque foi le soir, après avoir couché les filles, de m'isoler dans notre chambre et de danser jusqu'à l'épuisement. Utopiste impression que çà m'aide à guérir de toi pour quelques instants. A chaque foi je te sens près de moi. C'est surement dans ma tête mais dans ces moments là je danse avec toi. Ou plus surement avec ton fantôme. Je m'échappe de moi même pour te rejoindre.

Pourtant toi aussi tu m'as abandonnée. Il y avait eu Gocha et puis ça a été ton tour. L'histoire se répète. Je ne peux qu'essayer de tenir debout pour les filles désormais. M'efforcer d'être quelqu'un d'aussi bien que possible. Sans toi c'est si difficile. Impossible ? Peut être, je ne sais plus. Je déraisonne.

J'ai passé le stade du désespoir et celui de la tristesse tu sais. Reste les regrets. Quelques larmes parfois au fond de mon lit. Mais t'as cru quoi ? Que je pouvais ne plus t'aimer ? Mais bordel il n'y a pas de moi sans toi. On est allez trop loin tout les deux. On s'est trop aimé pour revenir en arrière.

Quand les filles seront plus grandes j'essaierai de leur apprendre que même si leur maman a payé le prix, elle ne doivent jamais renoncé à leurs rêves. Que je ne regrette rien. Que malgré tout tu es la meilleure chose qui me soit arrive. Qu'aujourd'hui encore moi je n'aime encore que toi. Et surtout qu'elles peuvent être fières de leur père comme je le suis toujours.

Nous séjournons jusqu'à la fin du mois de juillet sur une très jolie petit île avec des plages toutes blanches et une eau très bleue. Ici c'est magnifique .Très loin de chez nous. Souvent je regarde les hibiscus étincelants et je crois y percevoir ton sourire. Je ne sais plus pourquoi j'ai choisi de venir ici. Tu aurais beaucoup aimé j'en suis sure, c'est le genre d'endroit dont tu parlais toujours avec envie. Surement aussi qu'aussi illusoire que ça puisse être j'avais un secret espoir de t'y retrouver...ou ton fantôme. Tu vois je n'ai pas changé. Ta Denitsa est toujours une grande rêveuse. Ta rêveuse à toi. Pour toujours.

Et toi est-ce qu'on te manque ? Là ou tu es et-ce que les gens vous manquent d'ailleurs...je l'ignore. Pourquoi t'es pas là. Pourquoi tu ne me souris plus ? Pourquoi tu ne me serres plu dans tes bras ?

Putain mais t'as cru quoi ? Que tu pouvais te barrer comme ça ? J'ai pas la force. S'il n'y avait pas les filles je crois que...je crois que je me serais tirée moi aussi. Pour être avec toi. Alors on a beau me dire que je suis encore jeune, que j'ai des tas de choses à vivre. Que je pourrais refaire ma vie. Mais quelle connerie. Ils y connaissent quoi ? Ils en savent quoi de ce que je ressens pour toi ? Et ça me sert à quoi d'être jeune si t'es pas là ? Moi ce que je voulais c'était pas vivre des choses, c'était les vivre avec toi. Dis moi que c'est un cauchemar, que je vais me réveiller dans tes bras et que...que tu vas me consoler comme toujours. Je veux encore te sentir près de moi. Je veux que tu m'appelles encore princesse.

Je suis fatiguée de tout. Je vais te laisser là et aller m'allonger un instant. Tu ne m'en veux pas hein ?

Your's ever and forever

Deni

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Je sais il vous surprend ce chapitre hein ! Il est volontairement court. Initialement mon plan comprenait d'autres scènes. Mais arrivé à ce point j'ai beaucoup aimé l'idée d'un chapitre un peu iconoclaste et qui j'en suis sur va vous faire un peu psychoter. A vos imaginations !

Ah pour la suite j'envisage un petit sondage pour que vous puissiez influer sur la fic,  ça vous plairait ?

Bonne lecture les amis



You'r my heart, you'r my soul (Rayane et Denitsa story)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant