le petit exorciste

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« A toi qui possède mon cœur, tu es stupide, si stupide... mais laisse-moi te dire une chose encore plus stupide. Après ce que tu as fait, il est encore possible que mon cœur ne veuille pas te lâcher. »

Ce fut le petit mot que Mark reçut le lendemain matin, il fut surpris, d'habitude les lettres étaient bien plus longues. Mais au moins, il savait que l'inconnue avait vu ou su ce qu'il avait fait à Renjun hier soir et qu'elle ne validait en aucun cas ses actes.

Il souffla et descendit déjeuner. La grande salle du réfectoire était presque vide, il y vit juste le groupe de motard qui venait, hebdomadairement, prendre café et croissant au pensionnat. Taeyeon n'étant pas encore levée, ce fut une petite tête brune qui leur apporta la collation matinale.

Mark l'observa faire, ses gestes n'avaient pas perdu de leur délicatesse.

_Et voilà, bonne dégustation. souhaita-t-il à la troupe.

_Merci petit. lui sourit un grand blond.

_Y'a longtemps que t'es levé ? en demanda un autre, aux roses mèches et au fin nez.

_Quelques heures. sourit Renjun, gêné.

Il n'avait en réalité pas dormi de la nuit suite à l'acte de Mark, son âme avait malgré tout été bien impactée.

_T'es un lève-tôt ou un couche-tard ? A moins que tu ne sois insomniaque ? redemanda l'autre au début amusé, bien que le sérieux refit face quand il parla de la tueuse de sommeil.

_Aucun des trois. J'écris tout simplement et quand je me réveille pour écrire, c'est compliqué pour moi de me coucher après.

Surtout lorsqu'il ne parvenait pas à entièrement vider son esprit, à le décharger de cette masse de pensées sombres et de questionnements bourdonnants.

_Ah un artiste ! Intéressant. s'exclama celui aux cheveux rouges et aux grandes oreilles.

_Je ne sais pas si l'on peut me qualifier ainsi.

_Ce sont tes écrits ? interrogea le blond en pointant du menton, le carnet près de la tasse du brun.

Il hocha la tête.

_Tu acceptes que nous les lisions ?

_Pourquoi pas. répondit-il, après avoir réfléchit un temps.

Il tourna les pages de son cahier pour trouver quelque chose dont il n'avait pas à rougir et le tendit à l'un des jeunes hommes.

_ « Le soucis avec les gens possédant ''Imagination'', c'est que le moindre incident, la moindre faille dans le monde normal, ouvre la porte à l'autre jardin et laisse s'échapper de jolis papillons. Il ne me reste plus qu'à précieusement les saisir, à les laisser entrer, à les prier de rester un peu dans ma chambre, le temps d'une création, après ils partent ou ils restent et s'impriment dans le papier, à travers la main sur laquelle, ils se seraient précédemment posés, faisant maisons des mots et toits des virgules, décorations des figures de styles et jardins des jolis tournures de phrases.

Pourtant, ces papillons, aussi beaux soient-ils, sont si toxiques. Créant des chimères et autres illusions, me retenant à l'intérieur, me faisant agréablement halluciner. Ils m'empoissonnent de leurs talentueuses façons de me faire fabuler les plus tendres mais puissants et néfastes sentiments. »