Ô douce époque de l'insouciance, que d'impatience, veilles de Noël toujours trop longues, sapin surchargé, carrousel lancé qui ne veut jamais s'arrêter, monstres sous le lit, petite veilleuse brillante dans la nuit, doudou rassurant, batailles d'oreillers avant de se coucher,amour maternel, histoires bienveillantes de Mamie, goûter emballé,cannelle, vanille et riz au lait, céréales trop molles parce que je les avais laissées imbiber trop longtemps dans le bol, encens entêtant, bougainvilliers, oiseau de paradis, sable chaud et poissons multicolores que je poursuivais dans le lagon. Ô défunts souvenirs, Câlin le lapin et les courses interminables pour le rattraper, Chips le chien toujours plein de boue, éclaboussures des flaques, bobos toujours soignés, début de l'hiver et annonce du calvaire des vaccins, thon et saumon grillés, épinards et poêlées jamais mangés, manège des super-marchés, maquettes géantes de tonton plus hautes que moi, crampons abîmés, programme télévisé du vendredi soir, pain d'épice au beurre, crêpes chaudes de Maman, petits biscuits, après-midi de pluie réunis sur le canapé, jeux en famille, tintements des billes, parfum jasmin,crépitement du feu, murmure du vent au coin de la cheminée, brûlure du froid, lèvres gercées, crissement de la craie sur le tableau,berceuses de Papa dans le rocking-chair, promenades en forêt, vœux exaucés, glacier « Chez Lopez », histoires inventées de grande sœur que je finissais toujours par avaler, rêves oubliés, ô que de temps passé, ô vestige d'un temps révolu. Famille maintenant séparée.
Inspiré d'Albert COHEN
VOUS LISEZ
Le mâle est en fleurs
PoetryCette oeuvre est un recueil de poésies sorti de mon imagination. Voulant faire passer un message, ou parfois sans sens, juste par beauté. Ces poèmes sont les mots interdits de notre âme. "la poésie se suffit d'Elle même" C. Baudelaire
