Le mâle est en fleurs

Révélation champêtre

Qu'il me plait d'arpenter ce sentier conduisant à l'émerveillement. Je le sais désormais, à chaque virage, mon visage s'adoucit tendrement.
L'entrée ne fait certes, pas grand effet. Elle donne l'image d'une petite bouche sombre, trop profonde. Mais il suffit alors d'y pénétrer, et le plus dur est accompli. Oui, car au delà de son apparat, par la voix des artères caillouteuses, l'on arrive à sa plus grande beauté : son cœur, où les plus nobles arts y sont gardés.
L'herbe y est verte, l'eau y est bleue et j'y suis grisé de joie. Les couleurs flashys des massifs colorés s'unissent au pastel des pétales de cerisier pour peindre la plus jolie toile jamais dévoilée.
L'eau s'écoule en cascade dans un bruit grave, le vent siffle, les oiseaux chantent et les roches font écho. Je ne peux me dérober à m'accorder sur ce si beau tempo. Au contact de cette symphonie, même les ifs, les chârmes et les pommiers dansent à s'en arracher les branches. Tout semble pris de démence. C'est toute une représentation en son et en lumière, qui semble s'épanouir à l'apogée de ma vie.
Mirage mystique qui me façonne. Les doux rayons solaires, éclairent mon futur entrecoupé d'éclairs de génie. Les mousses verdoyantes, sous la plante de mes pieds, viennent attendrir mon passé. Et sur le moment, la brise fait s'envoler toute once de tristesse. Enfin léger, je voudrais le poursuivre jusqu'à l'Ivresse, afin d'en être comblé. Tout semble limpide désormais, d'une exaltation de la chair et des sens, d'une élévation de l'âme, je mets un point final à l'errance.
Ô Nature ! De ton pouvoir omnipotent, tu me fais pleurer. La pupille qui scintille, les larmes viennent rincer mon œil de toute anxiété. Maintenant, grâce à toi, je le sais : "Partout où j'irai, le bonheur sera tout près !"