Chap2. Là où mes démons se cachent

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Don’t get too close 
It’s dark inside 
It’s where my demons hide 
It’s where my demons hide

Il représentait tout ce qu'elle détestait.

Pire encore il était tout ce qu'elle détestait.

Avant lui elle n'avait jamais connu la haine, le mépris et la douleur de la honte. Fille unique d'une famille heureuse et sans histoire de la petite bourgeoise elle n'avait jamais été méprisée ni humiliée par quiconque.

Seul Drago avait ce délicat pouvoir, celui de la torturer, de lui avoir rappelé année après année, cours après cours. Qu'elle était “Impure, laide,gauche, ronde et que son intelligence toute souveraine qu'elle était n'y changerait jamais rien car elle resterait à jamais une sang de bourbe.
C'était plus qu'une insulte à son rang. C'était l'affirmation que son existence même n'était qu'une vaste blague et que ce qu'elle avait de plus précieux : son intelligence, ne pourrait jamais racheter ce qu'elle était. C'est à dire une erreur. Un grain de sable dans les rouages de la machine des Sang pur.

Et elle avait fini par le croire. Lui et ses manières aristocratiques, lui avec  ses boutons de manchette en émeraude, sa maîtrise de lui lui-même, son absence de peur.

Et elle le haïssait  pour cela. Alors même que sa vie s'améliorait : Elle était devenue jolie, et même parmi ses plus farouches ennemis on lui reconnaissait sa beauté toute neuve. On avait cessé de la traiter de laide.
Sauf Drago”murmura la petite voix dans sa tête.

Elle était adulée chez les gryffondors, les serdaigles et les pouffsoufles. En tant que préfète en chef, elle était crainte chez les Serpentard.

Sauf Drago

Et malgré ses 18 ans, sa beauté et sa confiance toutes neuves. Elle avait peur de Drago et elle le haïssait pour cela.

Elle était toujours, devant lui, la petite fille insécurisée aux cheveux trop épais et aux dents trop longues.

Et elle se tenait devant lui...

“Tu ne  m'avais pas manqué Granger ” s'éleva la voix traînante qu'elle ne connaissait que trop bien. Et malgré le printemps qui chantait tout alentour, elle sentit le froid de l'hiver s'insinuer dans ses poumons.

Toi non plus, tu ne m'avais pas manqué  Malfoy. Tu n'étais d'ailleurs pas obligé de revenir.” Ses mots claquaient, secs et sonores. Sans l'ombre d'une hésitation. Elle fut fière d'elle. Fière de sa haine qui la servait si bien. Sa joie fut de courte durée car la voix recommença à parler…

Tu as changé Granger” et la voix grinça sur son nom comme pour le tordre et le soumettre.

"Enfin, tu sembles avoir changé, mais je sais qu'il n'en est rien. Je sais ce qui se cache à l'intérieur. Ce sera notre petit secret, n'est ce pas ?” La voix eut un petit rire comme un grelot, léger, aérien, sadique.

Nous allons mener à bien cette mission, Granger, à ma manière, car rassures toi, moi non plus, je ne change pas

Les orbes gris la contemplérent et elle sentit son sang battre dans ses veines comme un animal acculé. Les yeux froids et d'un gris unique qui semblait fait de cendre . Un mince sourire étira sa bouche en un rictus. Puis il se détourna d'elle, et s'éloigna d'un pas nonchalant.

En quelques instants il avait disparu.

Et Hermione resta seule, sur le pic escarpé ouvert à tous les vents. Seule avec la peur affreuse, grandissante qui pulsait à travers ses veines dans un galop désespéré.
Elle resta seule, hagarde, avec ses longues boucles brunes qui fouettaient son visage et sa bouche mordue.

Et dans un sanglot qui venait du fond de son coeur, de sa première année, du mépris qu'elle avait subi tous les jours et dont il était le responsable.

Elle se mit à pleurer, les premiers sanglots la mire à genoux, suffocante. Puis les larmes  coulèrent en une musique régulière qu'elle ne pouvait interrompre.
Et elle resta là, les mains sur ses genoux, recroquevillée comme une petite fille.

Et le vent mugissait plus fort, comme pour la protéger et couvrir ses plaintes rauques, que répercutaient en écho les falaises escarpées...

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