4 ; My Neck is Off Limits

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Je grimace lorsqu'il touche ma joue.

Mes fesses sont perchées entre deux lavabos dans une salle de bain et mes mains agrippent fermement le comptoir de marbre froid.

"Quel est ton prénom?" Je demande.

L'homme est debout, dos à moi, cherchant quelque chose dans l'armoire à pharmacie au-dessus du toilette.

Je regarde autour de moi. C'est une salle de bain assez grande et moderne. Il y a une double douche à ma gauche et la porte se trouve à ma droite. Les carreaux blancs reflètent une partie de la lumière qui vient des spots au dessus de nos têtes.

En voyant à quoi ressemble sa salle de bain, ses parents ont l'air d'être riche. Peut-être qu'ils connaissent mes parents? Je n'ai pas vu le reste de l'appartement. Lorsqu'il m'a conduit jusqu'ici, il n'a même pas prit la peine d'allumer les lumières, marchant dans l'obscurité tel une ombre silencieuse.

J'ai, cependant, trébuché sur plusieurs meubles. Et chaque fois que je le faisait je pouvais pratiquement le sentir me lancer des regard tueur.

Il se retourne mais ne répond pas. Je laisse s'échapper un soupir de frustration.

Quand son pouce touche à nouveau ma mâchoire, un léger gémissement s'échappe de mes lèvres et je tourne ma tête sur le côté. Il ne dit toujours rien.

Mon corps se fige lorsque sa main saisit le côté de mon cou. Mon pouls s'accélère et je suis presque certain qu'il peut le sentir. Mais son touché ne me fait pas peur. Il n'est même pas froid. Sa main est chaude. Trop chaude. Je commence à transpirer mais je laisse à nouveau son emprise guider ma joue vers lui.

"Cela va faire mal." Me prévient-il. Ses yeux sont posés sur ma joue.

Je n'ai même pas encore regardé dans le miroir, mais je sais déjà que ça à l'air hideux. Comment est-ce que je vais couvrir ça? Je commence à penser aux mensonges que je vais dire, mais mes pensées sont interrompues lorsque mon visage me brûle. J'ai l'impression que tout mon menton est rempli d'acide et que mon sang bouillonne. Ok, j'exagère peut être un peu, mais cela fait hyper mal.

Je serrée si fort le comptoir que les jointures de mes doigts deviennent blanche et je siffle entre mes dents. Le mouvement qui suit est inattendu mais apprécié car son pouce me caresse le cou comme réconfort. Son toucher me rend presque étourdie.

Mais je sais que c'est seulement parce qu'il s'agit de mon cou. Je ne laisse jamais personne près de mon cou. C'est comme si quelqu'un mettait tous mes nerfs sous la peau tendre, laissant le reste de mon corps passif. Mon cou est hors de portée pour tout le monde.

S'il remarque mon inconfort, il ne réagit pas face à cela. Mais je peux dire qu'il a remarqué parce que le coin gauche de sa bouche s'est relevé en un petit sourire. Et il n'a pas cessé de me caresser le cou même s'il a fini de nettoyer.

"Mon prénom est Jackson." Dit-il. Il ne quitte pas ma joue du regards alors qu'il met un pansement. Nettoie juste tout les jours et change le pansement."

Il caresse toujours mon cou.

Il y a quelque chose d'intime dans ce moment. Mais tout disparait lorsque je vois le sang sur ses mains. C'est mon sang. Mais ce n'est pas seulement mon sang. C'est celui de quelqu'un d'autre. Et cette pensée me donne pratiquement envie de vomir.

C'est un tueur. Il a tué quelqu'un ce soir, et l'a retourné contre moi. Il est malade. Et il n'y a rien d'attractif chez lui. Même si ses yeux ressemble à une forêt profonde dans laquelle je veux me errer.

Comme si son toucher me brulait, je repousse sa main de mon cou et descend du comptoir.

"Je dois y aller." Je dis à la hâte, évitant ses yeux.

Il fait un pas en arrière et croise les bras sur son torse. "Pourquoi ne pas rester un moment?" Raille-t-il. Je le regarde droit dans les yeux. Je regarde presque ailleurs quand je vois la noirceur dans son regard.

Ils ne sont plus du tout intriguant. Ils ressemblent à ceux d'un loup.

Une bête tellement assoiffée de sang qu'elle ferait presque n'importe quoi. 

Et je suppose que c'est ce qu'il à fait.

Je ravale la boule dans ma gorge alors que mes yeux deviennent larmoyant. Je ne m'en sortirais jamais. Il y a un homme allongé sur le sol froid et dur, et mes empreinte sont partout.

Un homme est mort ce soir. Et je l'ai regardé mourir.

Je l'ai regardé tomber au sol. Il a probablement une famille. Il est le fils de quelqu'un, le frère de quelqu'un, le père de quelqu'un. J'essaie de prendre une grande inspiration mais mes poumons ne permettent pas l'entrer d'oxygène. Ils refusent de me laisser respirer.

Je me tourne vers la porte et me rue en dehors de la pièce, essayant de me diriger à travers l'appartement. Je m'en fou si je réveille ses parents. Ils devraient savoir quel genre de monstre il est. Jackson devrait réaliser le mal qu'il à causé.

Je peux l'entendre me suivre, me chasser tel le loup qu'il est. Une pensée me frappe. Et s'il me tue? Pourquoi ne l'a-t-il pas encore fait?

Je marche de plus en plus vite et lorsque j'aperçois la porte d'entrée je me rue vers elle. Mais lorsque je m'apprête à attraper la poignée, sa main attrape la mienne et avec une secousse soudaine je me tourne vers lui.

Je ne prononce pas un mot et lui non plus. Je suis essoufflé, mais Jackson n'a l'air de n'avoir bougé que son doigt. J'essaye de libérer ma main mais il resserre son emprise.

"Aïe..." Je plie mon bras et sa prise se desserre mais juste assez pour ne pas laisser une énorme ecchymose.

Il tire ma main vers lui et je trébuche, tombant sur son torse, avant de me reculer rapidement de lui. Je tremble et mes larmes coulent pour de bon cette fois.

Il va me tuer.

"Tu sais ce qu'il va se passer maintenant?" Ricane-t-il.

Je reste silencieuse.

"Réponds moi." Il resserre son emprise à nouveau et je gémis.

"N-non." Dis-je, ma voix sonne comme un gémissement.

"Tu ne parleras pas de ce qu'il s'est passé cette nuit. Tu m'as compris?"

J'hoche la tête.

"J'ai le couteau, donc si je découvre que tu as balancé mon nom, je n'hésiterais pas à te jeter sous un bus. Compris?" Sa voix est rude et elle me coupe comme un couteau.

Un sanglot s'échappe de mes lèvres et j'ai tellement honte. Comment est-ce que j'ai pu laisser cela arriver? Pourquoi est-ce que l'univers décide de me cracher dessus ainsi? Je ne m'en remettrait jamais.

Alors que je continue de pleurer, il prend ma joue dans sa main  mais je refuse. Je refuse de le regarder.

"Comment tu t'appelles?" Dit-il.

Comme je ne lui réponds pas, il attrape mon cou et me force à le regarder.

Les larmes coulent sur mes joues puis finissent sur le sol comme si c'était une course. Je peux les sentir humidifier le pansement qu'il vient de me mettre mais je m'en fiche.

Les larmes coulent partout et je veux seulement me noyer.

"Mon... Je- Adeline... Mon p-pré-prénom est Adeline." Les mots sortent de ma bouche en désordre, ayant presque aucun sens.

Il le lâche et je retourne à la porte, cherchant désespérément la poignée.

Lorsque je sens mes doigts s'enrouler autour de cette dernière, j'ouvre la porte et sors, ne regardant pas derrière moi.



Lethal Love {VF} (PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant