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Elle resta un moment sur ce banc, attendant que son cœur ne se calme. Venait-elle de bien entendre ? Drago avait-il vraiment dis ça ? Sa peau rouge la brûlait. Elle passa la main dans ses cheveux ondulés, reprenant une respiration normale.

Attendait-il une réponse ? Une action de sa part ? Que devait-elle faire face à une telle situation ?

Tu ne peux pas, lui chuchota une voix intérieure. C'est ton élève.

Elle secoua la tête en souriant bêtement. Elle ne pouvait arrêter de penser à lui après tout ça. La fin de journée fut longue. Quand elle arriva dans la grande salle pour le dîner, elle ne put s'empêcher de regarder dans sa direction. Le regard gris perçant du garçon transperça son cœur qui se remit à battre d'un rythme irrégulier. Elle n'arrivait plus à se contrôler. Ses yeux descendirent vers ses lèvres rouges qui lui souriaient. Un sourire irrésistible.

Il avait suffi de quelques mots à Drago Malefoy pour qu'Hermione ne retombe sous son charme. Gênée par ses pensées, elle tourna brutalement la tête et rejoignit la directrice qui la surveillait au loin.

- Bonsoir.

- Bonsoir, lui répondit la fille tout bas.

Elle avait chuchoté d'une voix tremblante.

- Tout va bien ? Demanda Minerva inquiète.

Elle fit oui de la tête, laissant son regard posé dans l'assiette d'argent. Elle avait attrapé ses couverts d'une main tremblante et les serrait si fort qu'ils dessinèrent des traces rouges. Elle sentait ce regard pesant sur elle. Son regard à lui.

Elle ne pouvait s'arrêter de penser à tout ce qu'ils avaient vécu. Lui, son sang-gardien, ces baisers, sa peau chaude contre la sienne, ses cheveux doux et son parfum sportif. Elle qui pensait être passée à autre chose ; c'était perdu.

Quelques mots, c'est tout ce dont il avait eu besoin pour la toucher en plein cœur.

Arrête de penser à ça.

Mais elle n'y arriva pas. Comme deux aimants, leurs regards se plantèrent l'un dans l'autre. Elle se noya dans l'océan qu'était son regard. Elle crut deviner qu'ils pensaient à la même chose.

- Bon appétit, dit McGonagall alors que les plats apparaissaient sur les tables des maisons.

Ils ne bougèrent pas, comme immobiles. Elle baissa la tête gênée après de longues secondes.

Quand elle quitta la table, il se leva à son tour. Elle sentait sa présence derrière elle dans le château vide et sombre.

- Hermione.

Elle se retourna et fit mine d'être surprise.

- Ne fait pas comme si tu ne m'avais pas vu, se moqua-t-il.

Elle haussa les sourcils :

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

Il parut vexé.

- Tu as un peu de temps ?

- Pas vraiment je dois aller...

- S'il te plaît.

Ils se turent alors que quelques élèves passaient en les observant d'un air suspect. Ils se mirent à marcher silencieusement.

- Je ne peux vraiment pas là, dit-elle.

- Je sais que tu me mens.

Il l'avait attrapée par le bras. Elle se retourna, surprise par le geste du garçon. Il gardait cet air sérieux et impassible.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Il faut que je te parle.

Elle grimaça timidement :

- Et ça ne peut pas attendre ?

Il secoua la tête :

- Arrête de me fuir de la sorte.

- Je ne te fuis pas je suis simplement très occupée, tu sais je suis professeure et...

- Tu te trouves toujours des prétextes pour dire que tu ne me fuis pas. Vois la réalité en face un peu, pour une fois, s'il te plaît. Je veux juste comprendre pourquoi.

Elle reprit sa marche, le garçon ne la lâcha pas pour autant.

- Pourquoi quoi ?

- Pourquoi me fuis-tu ? Qu'est-ce que je t'ai fait ?

Elle se retourna brutalement. Ils se trouvaient loin des regards de tous, dans sa salle de cour. Son regard brisé se posa dans le sien, lui transmettant toute la douleur qu'elle ressentait. Il sentit son cœur se briser à son tour.

- Qu'est-ce que tu m'as fait ? Dit-elle nerveusement comme choquée de ses paroles.

- Mais je suis là maintenant...

- Mais maintenant c'est trop tard, le coupa-t-elle. Sors de ma salle.

Il ne bougea pas et resta planté devant la porte.

- Drago je t'ai demandé de sortir de...

- Pas tant que tu ne m'auras pas écouté.

Elle croisa les bras sur sa poitrine.

- Je ne suis pas sûre d'avoir envie d'entendre ce que tu as à me dire.

- S'il te plaît.

Elle s'asseyait sur un des angles bureaux alors qu'il s'approchait. Un peu trop prêt à son goût : le cœur de la jeune fille se mit à battre rapidement tandis que sa respiration s'accélérait.

- Je sais que je n'ai jamais été quelqu'un de simple avec toi, autant il y a des années que quand j'étais ton ange... Mais je me suis rendu compte de tout ça, je suis là et j'ai changé. Je suis devenu celui que je voulais devenir, comme je le voulais ! J'avais vraiment besoin de ce temps-là, et même si tu ne peux pas comprendre ça ces années m'ont fait énormément du bien. Tu le sais aussi bien que moi.

- Les gens ne changent pas Drago, ils évoluent.

- Et bien je ne suis pas les gens, et j'ai changé.

Elle haussa les épaules, l'air désintéressé. Elle faisait tout pour cacher l'appel de son corps vers le sien, de ses lèvres vers les siennes et de son cœur vers le sien. Mais il le voyait bien, qu'il y avait encore quelque chose. Même si cela était enfoui très profondément et douloureux.

- Laisse-moi te le prouver.

- Hein ? Demanda-t-elle en écarquillant les yeux.

Il sourit et répéta :

- Laisse-moi te prouver que j'ai changé, que je suis le Drago que tu préfères, celui qui ne te fais pas souffrir.

Elle secoua la tête :

- Ce n'est pas une très bonne idée.

- Laisse-moi les vacances pour te prouver que je suis encore celui que tu aimais.

Si ce n'est pas déjà le cas, dit-il.

- Je n'aime pas ce genre de jeux...

- Ce n'est pas un jeu Hermione. Les vacances, et si tu me demandes de disparaître à tout jamais, je le ferai.

Elle hésita un long moment. Il prit sa main dans la sienne, caressant sa paume du bout des doigts.

- Les vacances, pas plus.

Il sourit et l'embrassa sur le front.

- Bonne nuit, dit-il en quittant la pièce.

Elle sourit une fois que la porte fut fermée et reprit son calme. Cette nuit-là, elle ne trouva pas le sommeil. 

Pardonne-moi, Granger ⎮ DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant