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Hermione se redressa de son lit, se frottant le crâne. Elle avait mal, très mal. Elle grimaça en se levant, s'aidant de la petite commode à côté de son lit. Elle fronça les sourcils : dans la pénombre, difficile de voir ce qui l'entourait. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne se trouvait pas à Poudlard : non, Hermione se trouvait chez elle, dans sa chambre, dans le monde moldu. Sa fenêtre, ouverte, laissait passer l'air hivernal de la nuit. Elle frissonna, se frottant rapidement les bras comme si cette friction pouvait changer quelque chose à la température de la pièce.

- Maman, papa ? Demanda-t-elle lorsque la lumière du bas s'alluma.

Aucune réponse. Les battements de son cœur s'accélérèrent alors qu'elle cherchait sa baguette dans sa chambre. Rien. La lumière ne marchait pas. Des bruits de pas, un rire, puis tout devint noir. La dernière chose qu'elle entendit fut des hurlements.

La jeune fille se réveilla en sursaut. Elle se redressa, essuyant les quelques gouttes de sueurs qui perlaient sur son front tiède. Elle avait mal. Autour d'elle, tout le monde dormait. Elle sortit silencieusement de son lit, veillant à ne réveiller aucune des filles profondément endormies. Enfilant un pull et ses chaussures, elle descendit dans la salle commune de Gryffondor.

Calme-toi Hermione, ce n'était qu'un cauchemar.

Mais elle ne put s'empêcher de penser aux visions d'Harry : et si son agresseur cherchait à faire pareil avec elle ? Et s'il cherchait à lui montrer que ses parents étaient en danger, par sa faute ? Elle inspira, puis expira. Devant elle, le petit feu dansait encore dans la cheminée, faisant craquer le bois.

Il faut que j'aille vérifier.

Mais comment faire pour quitter le château en pleine nuit ? Elle réfléchit. Aucune solution ne venait à elle, du moins, aucune solution légale. Elle avait l'interdiction de sortir du château.

Drago ? Implora-t-elle.

Personne. Elle se mit à trembler.

- Hermione ? Demanda une voix dans son dos.

Elle se retourna. Neville Londubat venait d'apparaître. Appuyé sur la table, il lui jetait un regard inquiet.

- Tout va bien ?

Elle répondit d'un simple geste de tête.

- Que fais-tu debout à cette heure-là ?

Elle haussa les épaules :

- Insomnie.

Il fit mine de comprendre et s'approcha.

- Je peux ? Demanda-t-il en désignant le canapé sur lequel elle était assise.

- Oui, répondit-elle en se décalant.

Il s'installa, laissant le fauteuil s'écraser sous son poids. A moitié allongé, il fixait le feu dans la petite cheminée. Un lourd silence s'installa alors qu'Hermione se mettait à jouer nerveusement avec ses doigts, les entremêlant rapidement. Le brun, qui sembla remarquer la nervosité de la jeune fille, ajouta :

- Excuse-moi d'insister, mais... Tu n'as pas l'air bien...

- Je suis fatiguée, sourit-elle. Merci Neville.

Il se tut et baissa les yeux. Une gêne s'installa, stressant Hermione qui se remit à entremêler ses doigts. Elle tremblait.

- Des nouvelles d'Harry ?

Elle secoua la tête. Des nouvelles de personne.

- Remarque, il doit être très pris avec le travail... Ça ne doit pas être facile tous les jours.

Hermione haussa les épaules :

- Ouais, soupira-t-elle consciente qu'il se passait quelque chose.

Le lendemain, le retour en cours fut difficile. Après une nuit courte et beaucoup de question, Hermione était dissipée. Tête en l'air, rêvassant, elle fixait le plafond de la salle de potion. Le cours avançait sans elle.

- Hermione, tu m'écoutes ?

Elle sortit de ses pensées et se concentra de nouveau sur son binôme. Ginny la dévisageait, perplexe, les sourcils froncés.

- Désolée je pensais à autre chose, fit Hermione.

La rousse, qui semblait s'impatienter, répondit froidement :

- Pourquoi j'ai l'impression que tu me caches quelque chose depuis la rentrée ? Tu es... Bizarre.

Hermione fit mine d'être surprise. Mais elle ne répondit pas : elle ne pouvait pas. Comment lui dire qu'elle était en danger ? Comment lui confier le fait qu'elle avait un ange gardien, et que celui-ci n'était autre que Drago ? Soudain, un nouveau mal de crâne la prit, semblable à celui de la nuit précédente. Elle grimaça, posant la paume de sa main sur son front. Elle se tortilla.

- Hermione, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Elle ne put lui répondre. Elle s'évanouit.

Elle se trouvait chez elle, assise sur le canapé, dans le noir. En face d'elle, un homme, dont elle ne voyait pas le visage, riait. Vêtu d'une cape noire, il avait le visage flou. Mais elle l'entendait rire. Un rire sournois, provocateur ; un rire inquiétant. Elle frissonna. Elle essaya de se lever, mais en vain ; elle était immobile, comme collée au fauteuil de cuir.

- Qu'est-ce que vous me voulez ?

- Oh, ce n'est pas toi que je veux...

Un nouveau rire. Elle se mit à pleurer. Puis, tout noir. 

Pardonne-moi, Granger ⎮ DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant