L'inconnu. [JIN]

Chapitre 10

Après m'avoir dit ces paroles dont je n'ai saisi la portée de presque aucun mot, je reste stoïque.
Je suis concentrée dans mes pensées et j'essaie de déchiffrer la moindre information qui pourrait me servir, mais rien, je ne comprends absolument rien. J'ai l'impression d'être l'actrice principale d'un film d'auteur dont le but est de déchiffrer l'énigme finale qui mène au dénouement. Mais je n'en ai pas envie, je ne suis pas douée pour la réflexion, j'ai juste besoin de m'échapper et de revenir à ma vie d'avant.

Évidemment, je sais qui est Kim Jungaki Yun, qui ne le saurait pas ?
Mais pourquoi dit-il cela ? Pourquoi parle-t-il de l'instigateur de cette horrible purge qui ravage notre pays depuis maintenant plusieurs années ?
Ce Jungaki Yun, cet homme, enfin si je peux le qualifier comme ça, a détruit notre État. Auparavant, certes, il y avait beaucoup de crimes, mais avec l'instauration de la purge le taux de criminalité atteint des records ces nuits là. Des records que même en une année nous obtenions pas autrefois.

Je me sens tout d'un coup suffoquer. Je prends conscience de ses paroles et surtout du fait qu'il soutient l'instigateur de la purge. De ce fait je vais probablement vivre un enfer dans très peu de temps. Mon cœur s'accélère et tape si vigoureusement dans ma poitrine que cela en devient douloureux. J'ai terriblement peur de ce qu'il va m'arriver, je ne me sens pas prête à affronter ce monde là et je n'ai pas envie. Mais je pressens que les choses s'accélèrent et que nous ne sommes qu'au début de l'horreur.

Soudainement, l'homme qui était assit à côté de moi se lève et part en direction de la porte. Je le suis du regard jusqu'à ce qu'il quitte ma pauvre pièce et qu'il disparaisse de mon champ de vision. Je me trouve à nouveau seule et encore plus de questions entrent dans mon esprit.

Mais que vais-je devenir ? Suis-je réellement condamnée à vivre comme cela toute ma vie ?
Je ne l'espère pas, plutôt mourir.
C'est en ressassant tout cela que je finis par m'endormir miraculeusement dans un sommeil profond et qui, pense-je au fond de moi, m'emportera j'espère.