« Hé toi, là-haut ? »
Louis sursauta, son corps devenant raide.
Il était à nouveau au bord du pont, la semaine ayant été trop dans son ensemble, même avec les bons moments ici et là. Il en avait juste besoin, d'une certaine façon, s'assoir sur le pont et regarder la rivière sombre l'aidaient à ressentir ce dont il avait besoin, comme s'il jetait à l'eau une bouteille pleine de ses émotions et les observait disparaître. C'était juste... réconfortant.
Ça faisait une heure qu'il était assis dans un silence presque complet. Il y avait les habituels brames des cerfs, le chant des oiseaux et au loin, il y avait le bruit de la circulation venant de la nuit d'Halloween animée. Pas de voix, cependant. Pas du tout.
« Hé oh ? » entendit-il à nouveau et, quelque part dans le fond de sa tête, il pensa que ce n'était pas réel.
« Ecoute, » soupira la voix, « je sais que t'es là-haut, Louis. Je peux voir les semelles de tes chaussures. Il y a un smiley sur celle de gauche – bien que je ne puisse pas réellement le voir à cet instant parce que t'es un peu trop haut – mais, t'es là. »
Louis déglutit puis cligna des yeux. Pendant la dernière heure, il n'avait fait que revoir la façon dont Harry lui avait souri dans le couloir plus tôt dans la journée, ainsi que ce qu'il s'était passé un an auparavant lorsqu'il avait été collé à son torse en train d'haleter dans sa jolie bouche.
« Est-ce que tu descends ou je vais devoir monter là-haut ? Je te fais juste savoir que je suis très maladroit et que j'ai aussi un peu le vertige, alors je n'ai pas envie de devoir le faire, mais je le ferai. »
Il y eut une pause, le seul bruit était le vent froid faisant bruisser les arbres et le courant de la rivière en contre-bas. Louis ne pensait qu'il était aussi stupide – pour grimper jusqu'ici pour un garçon qui ne l'avait jamais appelé. Il n'y avait pas moyen qu'il le fasse, c'était dangereux et stupide, et il devait bien ressentir un peu d'amertume envers lui pour ce qu'il lui avait fait. Du moins, c'était ce qu'il espérait. Il pensait que ça soulagerait sa conscience si c'était le cas.
« Très bien, alors, » dit le garçon, soupirant fortement, clairement et de façon forcée.
Les yeux de Louis se fermèrent et il dit, « Tu n'es pas obligé de monter, je vais bien. »
« Tu descends, alors ? »
Louis déglutit, ses yeux fermement clos. « Pas tout de suite. »
« Eh bien, je vais monter, alors. »
Le grincement distinct du garçon montant l'échelle de fortune, que Louis avait lui-même grimpé une heure auparavant, résonna à travers la pénombre.
Le cœur de Louis loupa un battement.
« Oh merde. Ça fait vraiment peur, » dit le garçon et Louis eut envie de lui crier de s'arrêter, de redescendre. Il avait également envie de le prendre dans ses bras et lui dire de pas être aussi stupide, lui dire qu'il l'aimait. « Si je meurs, c'est de ta faute. Putain de merde – ne regarde pas en bas, ne regarde pas en bas. »
Le bruit cessa. Un nouveau put être entendu, un pleurnichement.
« J'ai regardé en bas et putain – t'es aussi responsable d'avoir ruiné mon jeans. »
Louis rigola, un vrai rire. Il fut un peu étouffé et un peu désespéré, mais il était sincère et c'n fut ridicule.
« Ça ressemblait à un son joyeux. »
Louis pouvait entendre le sourie dans sa voix et il garda ses yeux fermés, espérant peut-être que ça l'aiderait à se ressaisir pour le moment inévitable qui arrivait.
« Lou, » dit le garçon, à bout de souffle, « salut. »
Louis inspira de façon tremblante par le nez, sa poitrine frémissant lorsqu'il expira. Il sentit le garçon bouger à côté de lui et probablement s'assoir. Puis, un bras s'accrocha au sien, une main agrippant son avant-bras.
« Je – j'ai vraiment la trouille, alors – alors je vais juste, » Louis sentit le garçon serrer son bras et glousser avec anxiété, « j'vais juste me tenir à toi. »
Louis hocha de la tête après un moment, se concentrant pour contrôler sa respiration.
« Alors, » entendit Louis après quelques minutes d'un silence tendu, « c'est agréable d'être à nouveau aussi proche de toi. Je n'apprécie pas vraiment le froid et le noir ou, tu sais, la partie avec le pont, mais je vais prendre ce que je peux avoir. »
Il y avait de l'humour teinté dans la voix profonde du garçon et Louis ouvrit finalement ses yeux et croisa les siens – ceux de Harry. Il avait un chignon dans les cheveux et, eh bien, son visage était peint en blanc.
« Qu'est-ce que t'es supposé être ? » laissa-t-il échapper.
Harry sembla timide pendant un moment, bougeant légèrement ses fesses pour être plus à l'aise. « Je suis un fantôme, » dit-il doucement.
Louis haussa un sourcil amusé et Harry lui sourit, étant très loin d'être effrayant.
Louis détourna son regard pour éviter de l'embrasser.
Ce fut silencieux pendant un, deux, trois...
« Alors, » commença Harry, comme plus tôt, « est-ce que tu prévois de sauter ou t'apprécies juste la vue ? »
Louis ignora sa question et demanda, « Pourquoi est-ce que tu passais par ici ? »
Harry soupira profondément, trouvant un intérêt aux lignes sur le pull de Louis qu'il retraça avec le bout de ses doigts tremblant. « Ma maison est par ici, » dit-il, presque tristement, « peut-être que si tu m'avais appelé durant l'année qui s'est écoulée, tu l'aurais su. »
Louis tressaillit mais refusa de le reconnaître. « Tu passes par cette route tous les jours ? »
« Ouep. »
« C'est sombre. »
« Je ne suis habituellement pas dehors aussi tard. »
« Pourquoi t'es dehors à cette heure ? »
« J'attendais que la fête de Nick commence, » répondit-il.
« Et pourquoi tu n'es plus là-bas ? »
Harry rigola doucement, secouant sa tête. Il détourna son regard. « Tu n'étais pas là, » dit-il, comme si c'était un petit secret évident.
Le cœur de Louis se serra. Il ne savait pas comment répondre. Il inspira puis demanda doucement, malgré chaque fibre de son corps lui disant de ne pas le faire – ne sois pas un connard.
« Est-ce que tu penses vraiment que je t'aurais parlé si j'avais été là ? »
Ce fut silencieux et Louis regretta d'avoir dit ces mots dès que ce fut fait. Après un moment, il entendit Harry déglutir.
« Non, » répondit-il, sa voix triste mais franche, « mais je sais que t'en aurais eu envie. »
Louis ferma ses yeux, ses sourcils formant une ligne. Il détestait tout ce que Harry arrivait à voir, il détestait être aussi transparent pour le garçon. « Est- que tu – tu m'as déjà vu, avant ce soir ? »
« Ici ? » demanda Harry. Louis hocha de la tête. « Ouais, » soupira-t-il, « la première fois, j'étais en retard pour faire mes devoirs, du coup j'étais en retard pour amener des patates douces à ces petits faons qui ont perdu leur mère – elle a été heurtée par une voiture sur la route, je lui ai fait des funérailles, je l'ai enterré et j'ai fait une petite croix et tout – et bref, » Louis l'observait alors qu'il prononçait lentement ses mots d'une voix traînante, radotant, « Je t'ai vu grimper et – je sais pas, je t'ai en quelque sorte regardé jusqu'à ce que tu redescendes, tu vois, pour m'assurer que tu redescendais vraiment. »
Louis déglutit puis hocha de la tête.
« Ensuite, la deuxième fois, je rentrais de l'épicerie et j'ai vu ton pick-up garé au bord de la route. Alors j'ai pris mon petit chemin le long de la rivière et je t'ai à nouveau regardé, » rigola nerveusement Harry, « c'est un peu louche à dire à voix haute. »
« Pas d'autres fois ? » demanda-t-il doucement.
Harry fronça ses sourcils, « Il y a eu d'autres fois ? »
Louis décida d'ignorer ça, respirant profondément. « Qu'est-ce qui a fait que tu as dit quelque chose cette fois ? »
Harry tiqua. « T'étais bizarre ces derniers temps, genre en cours et tout. Je – je t'observe aussi là-bas, » il rigola à nouveau nerveusement, « après la première fois, j'ai en quelque sorte pensé que, genre, peut-être que t'étais tombé malade d'être resté assis ici aussi longtemps dans le froid, mais – mais ce n'est pas ça. »
« Qu'est-ce que c'est, alors ? » demanda Louis, un peu défensivement mais sans agressivité.
« A toi de me le dire, » dit Harry, le regardant.
« J'en suis pas encore vraiment sûr. »
Du coin de l'œil, il vit Harry hocher de la tête d'un air pensif. « Tu sais que j'ai sauté de ce pont ? C'est pour ça que je suis un fantôme. »
Louis le regarda, grognant et haussant un sourcil, pas amusé.
« En tant que fantôme, je dois t'avertir de ne pas faire ce que j'ai fait, » expliqua-t-il, le plus petit des sourires sur son visage.
Louis roula ses yeux. « Tu n'es pas un fantôme, Harry. »
« Oh mais si ! » dit-il, enthousiaste et mignon, « Je suis le fantôme qui hante cette ville ! »
Louis commença à sourire, alors il détourna son visage pour le cacher. « Les fantômes n'ont-ils pas besoin de genre – remplir une mission pour passer de l'autre côté ? »
« Oui ! » dit Harry, ses yeux s'écarquillant comme s'il n'y avait même pas pensé jusqu'à ce que Louis le dise, et maintenant il allait l'utiliser à son avantage, « oui, ils doivent le faire ! »
Louis le regarda à nouveau et haussa un sourcil.
« Et tu es la mien. »
Louis rougit de façon inattendue, fronçant ses sourcils. « Euh, quoi ? »
« T'es ma mission inachevée, » déclara Harry, comme si c'était la chose la plus facile à dire et la plus évidente au monde.
Louis baissa son regard. Il pouvait sentir qu'il recommençait à trembler alors que la honte inondait tout son corps. Il renifla, déglutit et espéra que Harry ne puisse pas sentir ses tremblements, puis il dit :
« Je ne t'aime pas comme ça, Harry. »
« Tu vois, » commença Harry, Louis pouvait entendre le sourire dans sa voix, « je crois que tu mens, là. »
Louis serra ses dents. Il déglutit. Si quelqu'un ici était un fantôme, c'était lui, tellement transparent.
« Je sais que tu m'aimes bien, Louis, » dit doucement Harry, « tout comme tu sais que tu as toujours mon numéro sauvegardé dans ton téléphone, exactement comme je l'avais enregistré. »
Louis sentit les larmes lui monter aux yeux, parce que Harry avait raison. Si foutrement raison. Il l'aimait bien, il l'aimait foutrement beaucoup même. Il avait toujours son contact complètement inchangé, connaissant le numéro par cœur à cause toutes les fois il avait débattu pour savoir s'il devait ou non l'appeler.
Louis ne pouvait plus protester à ce stade. Il déclara donc, « Je ne peux pas être avec toi. »
La tête de Louis était penchée en avant, ses yeux fermés pour empêcher les larmes de couler. Une main toucha doucement son visage, le pouce de Harry traçant sa barbe de trois jours le long de sa mâchoire. « Si, tu peux, » murmura-t-il, comme si Louis était idiot de penser qu'il ne pouvait pas.
Ça faisait tellement mal, tout cela. Il pencha contre la main de Harry et chuchota, « Je ne peux pas t'aimer comme tu le mérites. »
La main de Harry se déplaça jusqu'à son menton et il releva son visage. Louis tourna sa tête pour croiser le regard de Harry et ce dernier demanda, « Et quel genre d'amour je mérite ? »
Louis avait répété tellement de mots et de pensées dans sa tête à ce sujet, essayant de trouver une façon logique d'expliquer pourquoi il se refusait quelque chose qu'il voulait et pouvait avoir.
« Un amour fort et ouvert, » dit-il en déglutissant, il ferma ses yeux parce qu'il ne voulait pas que Harry voie la honte, « qui n'a pas peur d'être montré au monde entier. »
Harry rigola doucement, retirant sa main du vissage de Louis pour aller se tenir à son bras, « C'est l'amour que tu penses que je veux, alors ? »
Et l'esprit de Louis se vida, complètement, totalement. Il ouvrit ses yeux et croisa à nouveau ceux de Harry. Il fronça ses sourcils et essaya de trouver quelque chose dans le regard de Harry qui disait, 'Oui ! Oui ! Je veux de l'extravagance ! Je veux des feux d'artifice, une fanfare et une déclaration d'amour tellement forte que le monde entier l'entendra ! Le monde entier sera que je suis à toi et tu es à moi !'
Il ne trouva rien. Il ne pouvait pas. Il n'y avait rien dans les yeux verts de Harry.
Il détourna son regard, ses sourcils froncés.
Harry bougea sa main pour venir l'enrouler autour de l'avant-bras de Louis puis la poser sur sa main, provoquant un frisson qui parcourut tout le corps de Louis.
« Outside the rain is tapping on the leaves, » chanta doucement Harry, sa voix profonde et parfaite, « to me it sounds like they're applauding us, the quiet love we've made. » (ndlt : Dehors, la pluie tape sur les feuilles, pour moi c'est comme si elles nous applaudissent, l'amour silencieux que nous formons.)
Louis sentit une vague d'émotion former une boule dans sa gorge et il essaya de l'avaler. Son corps lui criait de s'allonger et de respirer profondément. Il regarda Harry à la place.
« Quoi ? »
« C'est une chanson, » il regardait l'horizon, « de Ray LaMontagne. »
Louis ne sut pas quoi répondre, alors il ne fit pas. A la place, il se redressa, la main de Harry au-dessus de la sienne qui tremblait. Il y avait une pulsation dans la paume de Harry qui tambourinait à travers sa peau et le long de ses veines. C'était chaleureux. C'étaient des émotions qu'il avait ignorées, des sentiments qu'il avait repoussés. Sa résistance était en train de se briser.
« C'est quoi la dernière chanson que t'as écoutée » demanda Harry, le regardant curieusement, « avant, tu sais, de venir ici ? »
« The Storm de The Airborne Toxic Event. »
Harry cligna des yeux, faisant une grimace de considération adorable, puis il dit, « C'est une bonne chanson. Je les aime bien, » il fit une pause et rigola maladroitement, « après que – après que je me suis rendu compte que tu n'allais pas m'appeler, j'ai écouté une de leurs chansons en boucle, pendant genre, très longtemps. »
Louis déglutit. « Quelle chanson c'était ? »
Harry le regarda et sourit à moitié, aucune honte dans sa confession. « Safe. »
Louis cligna des yeux. Il n'était pas vraiment sûr de laquelle c'était, beaucoup d'entre elles se ressemblaient. Cependant, il inscrit le titre sur une note mentale.
Après un moment de silence, Harry parla à nouveau et dit :
« Tu vois quand tu fais quelque chose, et que c'est vraiment bon ? Genre, tu crois que rien ne pourra jamais rendre cette chose en particulier encore meilleur. Ou j'sais pas, peut-être que tu gouttes à quelque chose et il n'y a pas moyen que quelqu'un puisse rendre cette nourriture encore meilleure, hein ? »
Louis fronça ses sourcils mais hocha de la tête.
« Ouais, et t'es sûr d'avoir goûté le meilleur de cette nourriture. Ou t'as ressenti le truc le plus fort pour cette chose, hein ? Ce qui est bien, genre, t'aimes ça et c'est tout. »
Harry rigola légèrement, serrant le bras de Louis, « Mais ensuite – un jour, t'essaies cette nourriture faite par quelqu'un d'autre, ou tu fais cette chose d'une façon différente ou avec quelqu'un d'autre et t'es juste genre 'mon dieu, c'est encore meilleur ! Pendant combien de temps ai-je loupé ça ?' »
Louis connaissait définitivement ce sentiment.
« C'est ce que t'es pour moi. »
Louis – Louis ne –
« J'ai embrassé une bonne poignée de personnes – garçons et filles – et bon Dieu, ce n'était rien par rapport à ce qu'il s'est passé avec toi. On a genre, une alchimie, » Harry sourit, baissant son regard vers là où il jouait avec les doigts de Louis. Ce dernier pouvait voir que ses yeux brillaient. « Quelque chose de vraiment spécial, je le sais. Juste – le simple fait de toucher ta main est comme trop et pas assez. C'est une sensation accablante mais c'est parfait. »
« T'étais mon premier baiser avec un garçon, » laissa échapper Louis, son cœur battant à la chamade, « mon seul, en fait. »
Les doigts de Harry se resserrèrent autour de la main de Louis. Celui-ci put le sentir, à quel point c'était bouleversant, à quel point c'était intense et féroce. Il expira de façon tremblante.
« Tu veux savoir quel genre d'amour je veux ? »
La réponse de Louis griffa désespérément sa gorge. « Oui, » dit-il d'une voix étouffée.
« Je veux un amour qui soit à moi. Un amour qui est genre, entre les draps, qui me garde au chaud la nuit, tu vois ? Un qui me rend à bout de souffle sans toutes les explosions et les déclarations. » Louis observa Harry, la façon dont il semblait si loin dans sa propre tête, « Je veux un amour qui me donne l'impression d'être chez moi, qui est réconfortant. Un amour où un simple regard soit suffisant pour me sentir en sécurité. »
Il prit une grande inspiration.
« Je n'ai pas besoin ni n'ai envie que le monde entier sache qu'une personne est à moi et que je suis à elle. Du moment que je sais qu'elle est à moi et à personne d'autre, je serais heureux. Tellement, tellement heureux. »
Les yeux de Louis commencèrent finalement à s'humidifier, l'air froid piquant sa peau à chaque larme qui glissait sur son visage. Il ne put pas les retenir plus longtemps.
Harry l'observa prudemment, Louis pouvait le dire à la façon dont son regard brûlait sa peau. « Est-ce que tu es heureux, Louis ? » demanda-t-il, tellement doucement.
Louis secoua sa tête, sanglotant. Harry serra sa main.
« J'ai peur. J'ai tellement peur, Harry. Tout le monde ici est si foutrement – » Louis lança en l'air sa main qui ne se trouvait pas sous celle de Harry, l'agitant devant lui, « et je suis si foutrement gay. Je le suis, bon Dieu, et – et putain, c'est la première fois que je le dis à voix haute, je crois. »
Louis rigola jaune, les larmes coulant le long de ses joues.
« C'est juste si foutrement difficile, cependant. J'ai tellement peur que même rien qu'en pensant à – à des garçons – les gens puisse – » Louis ferma ses yeux, « Je suis littéralement paranoïaque, putain, je pense que les autres vont être capable de deviner et – et, » il fit une pause, prenant une profonde respiration, « et je ne suis pas assez courageux pour assumer. Pas ici, jamais de la vie ici. Et j'ai honte de ça, de moi-même. Je suis un trop gros lâche pour m'aimer. Je – »
Harry serra sa main en signe de réconfort physique.
« Je suis un trop gros lâche pour même montrer à la personne que j'aime que c'est le cas. »
Il le murmura de façon si brisée. Tellement petit, fragile. Son cœur était comme éventré mais également extraordinairement plein, comme si c'était ce dont il avait eu besoin. Cette vulnérabilité.
Louis venait juste de déverser son cœur dans la rivière. Il l'avait laissé sauter hors de sa poitrine et tomber.
Ça lui fit du bien. Ça lui fit tellement de bien, comme un soulagement, comme s'il ne portait plus le poids du monde sur ses épaules.
Ça fit mal. Ça fit mal, mais la douleur était bonne et en valait la peine. Il le savait.
Comme une soudaine prise de conscience.
« Descendons, d'accord ? » murmura Harry. « J'ai envie de te prendre dans mes bras et – » il fit une pause, regardant Louis avec des yeux scrutateur, « et j'ai vraiment peur ici. »
« Fais attention, s'il te plaît, » chuchota Louis alors que Harry utilisait son épaule pour s'aider à se relever. Harry se figea et baissa son regard vers lui, attrapant l'un des câbles en fer, puis il dit :
« Toi, fais attention, c'est moi le fantôme entre nous deux ! »
Louis rigola tellement ce fut stupide. Bon Dieu. Ce garçon. Ce garçon qui était merveilleux et terrifiant en même temps.
Une fois que Harry fut au sol, Louis put sentir le changement dans l'air, à quel point tout semblait moins tendu. Comme si les émotions de Harry étaient comme des ondes pour Louis et qu'il en ressentait chaque fréquence. C'était tellement intense, et il n'y avait jamais assez de temps pour détecter une vague d'émotions parce qu'il y en avait toujours une autre arrivant.
Quand ses propres pieds touchèrent finalement le sol, il ne s'était jamais senti plus vivant et épuisé.
Il tremblait toujours. Putain. Mais les bras de Harry s'enroulèrent autour de lui et l'étreignirent, sa chaleur se répandant de façon rassurant dans ses os. Il fondit.
Harry le tint contre lui, là, sur la vieille route de campagne jusqu'à ce que son corps ne tremble plus et que sa respiration ne soit plus irrégulière. Harry le tint contre lui jusqu'à ce qu'il soit assez stable pour se maintenir debout tout seul, et même alors il ne lâcha pas.
« Allons chez moi, d'accord ? » murmura-t-il, sa respiration effleurant le cou de Louis et le submergeant.
Louis hocha de la tête, inspirant l'odeur de Harry.
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Hush. [Traduction - Larry Stylinson - Terminée]
FanfictionUn univers alternatif où les petites villes craignent, Louis est en train de perdre la tête, et Harry est juste trop parfait. * Tous les droits de cette histoire reviennent à Wankerville, je n'en fais que la traduction française avec son autorisatio...