La majestueuse ville se dessina à l'horizon, alors que le soleil se levait doucement. L'air était frais, mais la duchesse n'y prêtait aucune attention ; la joie de se sentir enfin bien l'enivrait bien trop pour ça.
Les marchands emmenèrent la duchesse chez la femme du marchand principal. Ils dirent à la duchesse qu'elle pouvait si elle le souhaitait aller se promener dans la ville et faire quelques courses.
Maud accepta, et dès qu'ils furent arriver, elle se sentit renaître. Un nouveau départ commençait pour elle.
Elle descendit de son cheval et le laissa dans une écurie, veillant tout de même à son bien-être, puis elle entra dans le logis du marchand, où une charmante femme attendait à l'embrasure de la porte d'entrée.
Le marchand proposa avec l'accord enthousiaste de sa femme si la duchesse pouvait loger avec eux pendant un certain moment.
La femme était ravie, car ses journées étaient monotones sans que jamais personne vienne la voir. Elle se prénommait Eugénie. Elle avait l'apparence traditionnelle d'une femme bourgeoise, elle ne baignait pas dans le luxe, mais elle vivait pour sûr dans de meilleures conditions que le tiers état.
Les deux femmes s'étaient tout de suite bien entendues. La bourgeoise était plus âgée que la duchesse, mais ce détail importait peu. L'amitié ne se résume pas à l'âge. Il y a tant d'autres qualités !
– Nous nous amuserons bien. J'en suis certaine ! fit Eugénie. Comment vous appelez-vous ?
– Je ne préfère pas vous le dire pour l'instant, alors je vais utiliser un faux prénom. fit Maud, gênée de révéler sa véritable identité. Disons qu'aujourd'hui je m'appelle Lisa. Cela ne vous gêne pas, j'espère ?
– Je comprends, Lisa, cela ne me dérange pas. Sachez qu'ici vous êtes la bienvenue et que je suis votre amie. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous me demandez.
– Très bien, merci beaucoup Eugénie.
– Mais je vous en prie. fit Eugénie en souriant. Vous connaissez mon mari, je suppose ?
– Oui. Il m'a gentiment proposé de venir ici. J'espère que ma présence ne vous dérange pas ? s'enquit Maud.
– Mais non, bien sûr que non... Je suis même ravie ! dit joyeusement Eugénie en s'asseyant sur un fauteuil dans son salon. Asseyez-vous, je vous en prie. Mettez-vous à l'aise.
– Merci, mais je vais salir vos beaux fauteuils. Je ne peux pas !
– Vous savez ce que l'on va faire ?
– Non ?
– Vous allez venir dans ma chambre pour choisir une tenue propre. Vous irez ensuite prendre un bain pour que vous soyez resplendissante ! Je vous vois tellement porter une robe campagnarde, vous voyez, celle avec un corset avec des fleurs brodées ? Je suis sûre que cela vous ira à la perfection vu votre taille très fine. Vous avez vraiment l'allure d'une noble !
– Vous savez Eugénie... C'est vraiment très gentil de m'héberger, d'être aux petits soins et de vous occuper de moi, mais... Je suis gênée de ne pas pouvoir vous payer. Que dois-je faire pour vous rendre la pareille ?
– Je ne vous demande rien ! Je suis tellement ravie d'avoir quelqu'un avec qui tout partager ! Mon mari, c'est différent, je le vois très peu.
– Oh, je comprends. Mais laissez-moi au moins participer aux tâches ménagères, c'est la moindre des choses.
Eugénie acquiesça en souriant. Voir quelqu'un sourire rappela à la duchesse que tout n'était pas perdu et qu'elle pouvait désormais se reconstruire en disant adieu au passé. Rien ne serait plus comme avant, du moins elle l'espérait.
Eugénie emmena Maud dans sa chambre pour voir si la tenue proposée lui allait.
Comme la bourgeoise l'avait prévu, la tenue allait à la perfection à la duchesse.
Eugénie fit chauffer un bain, et emmena la duchesse dans la salle de bain. Elle laissa la duchesse prendre son bain, et une fois celle-ci dedans et cachée par la mousse du savon, Eugénie jeta quelques poignées de pétales de roses dans le bain. Eugénie quitta ensuite la pièce.
– Ce sont les roses de mon jardin. Profitez-en bien et détendez-vous ma chère amie.
Maud la remercia sincèrement et profita. La chaleur que lui procurait ce bain lui fit un bien fou.
~•~
Une fois les deux femmes prêtent, elles allèrent se promener dans Versailles.
Elles croisèrent des nobles, qui les regardèrent, jaloux.
– Voyez comme nous sommes belles, ma chère amie ! s'exclama Eugénie. Les gens se retournent même sur notre passage !
– C'est tellement beau, Versailles ! Les gens y sont gentils, pas comme de là où je vivais... répondit doucement la duchesse.
– Vous voulez me raconter, ma chère ?
– Nous en parlerons plus tard ? Je n'ai pas très envie d'aborder ce sujet maintenant. Est-ce que vous voulez bien que l'on s'arrête dans cette pâtisserie ? J'ai une petite faim, et une collation ne serait pas de refus !
– Et bien entrons !
La pâtisserie vendait de nombreuses petites douceurs. On voyait bien le détail et le travail qui était réalisé sur les viennoiseries.
Les deux femmes achetèrent des douceurs et rentrèrent ensuite chez Eugénie.
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La duchesse de Rosembell
Short Story{TERMINÉE} Quand on est une duchesse, dame de haute société et très courtisée, la vie est très aisée. Mais, si on est une duchesse, dame de haute société et rejetée par tout le monde, la vie semble d'un coup beaucoup plus difficile. La duchesse ne...