/Beyond our lives/

•prologue Peppa•

Certaines histoires ont un début heureux avec une suite complexe. La mienne, dans sa majorité, est complexe.

Puisqu'il faut un commencement, commençons au tout début.

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Le soleil brille. Parents et enfants pique-nique dans l'herbe. Des couples flânent. Les chiens jouent avec leur maître.
Qui se doutaient que, à deux pas d'ici, cette jeune fille qui sortait de l'hôpital, y était entrée enceinte quelques heures plus tôt. Qu'un bébé, venait d'être pris en charge par un orphelinat.
Qui sait pourquoi la mère a décidé de supporter la grossesse et l'accouchement pour laisser cet enfant seul. Où est le père ? Cet enfant aura-t-il la chance de se trouver une nouvelle famille aimante ? De revoir un jour sa famille biologique ? Tant de questions restaient sans réponses.
Peut-être les aurons nous un jour ?

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Pendant des années je me suis posée des questions. Pourquoi ? Comment ? Qu'est-ce qui s'est passé dans la vie de cette femme pour faire ça ? Quelles sont les raisons? Qui sont mes parents?
Je n'ai jamais blâmé ces personnes de m'avoir laissé. Leur vie était peut-être compliqué. Peut-être que qu'ils n'avaient pas les moyens de s'occuper d'un enfant. Je n'en sais rien. Je n'en ai pas la moindre idée. Je n'ai jamais eu de leurs nouvelles. Je ne connais même pas leur nom.
Tout ce que je sais, c'est que plusieurs jours après l'accouchement, l'hôpital avait reçu un colis contenant une peluche et une lettre. Mon nom est Peppa. Comme la peluche. Peppa Pig. Les seuls "indices" que je pouvais avoir si je partais à la recherche de mes origines.

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J'ai vécu dans le même orphelinat pendant des années, aujourd'hui j'ai 21 ans et c'est la première fois que je déménage. Je n'ai jamais ressenti le besoin de partir et les adultes étaient plutôt heureux de m'avoir avec eux. Une paire de mains en plus pour s'occuper des enfants n'était pas de refus.
L'amour, la joie qui régnaient dans ce foyer seraient sûrement la chose qui me manquerait le plus.
Si je dois partir aujourd'hui c'est pour entrer dans une grande école d'art, en section danse. La chose que je préfère le plus. La chose qui me fait tout oublier. La douleur que je peux ressentir lors de certains entraînements ne me dérange même plus. Les nouvelles chorégraphies, le choix de la musique.
Ce qui me plaît le plus c'est de montrer mes créations au public, il ne s'agit que de ma petite ville certes, mais d'entendre les gens applaudirent et parfois se faire féliciter en face à face est magique. Les costumes et les maquillages plus différents et originaux les uns que les autres. Apprendre des chorégraphies aux plus petits et créer une histoire à partir d'une musique. L'amour que j'éprouve pour ce sport est incalculable.
Donc voilà j'ai été poser ma candidature, sans pour autant être sûre d'avoir une chance d'être prises n'ayant jamais été dans de vrais conservatoires.

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Astrid, l'adulte en charge de me déposer à l'école est au bord des larmes.
Elle veille sur moi depuis mon arrivée. Je lui ai promis des dizaines de fois que je continuerais à aller les voir mais elle ne peut s'empêcher d'être très triste de me voir partir.
Une fois les clés de ma chambre récupérées et mes cartons déposés dans ma chambre, Astrid se retourne vers moi et me regarde dans les yeux, en prenant mon visage dans ses mains.

- Tu es douée, tu es belle, ne laisse jamais personne te dire le contraire. Les gens n'ont juste pas l'habitude de la différence, surtout dans ce métier. N'oublie pas, n'essaie pas de plaire à tout le monde, plaîs toi à toi d'abord et ceux qui t'aiment vraiment resteront à tes côtés. D'accord ?

Je la regarde en souriant, attendrie.

- J'ai pas fini, je t'interdis de te forcer tellement jusqu'à rentrer en boitant, ne pouvant presque plus marcher. Suis-je bien claire? Et tu dois nous appeler au moins une fois par semaine, sinon je débarque ici te tirer les oreilles !

Je la serre fort en rigolant doucement.

- Tu nous manque déjà Peppa. elle m'embrasse sur le front, puis regarde sa montre. Bon  je dois y aller. N'oublie pas qu'on t'aime et on attend ton appel !

- Promis. Je vous aime aussi ! Fais leur des câlins pour moi.

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Je m'allonge enfin dans mon lit, ma petite chambre enfin décorée, mon univers.
Les murs étaient déjà peints d'un magnifique bleus pastel quand je suis arrivée. Le lit était déjà installé, il s'agissait d'un lit en hauteur métallique, j'y ai ajouté la grosse couette avec sa housse fleurie et des coussins plus ou moins colorés, plus ou moins originaux. J'avais décoré les murs de photos, posters, cartes et dessins que les enfants de l'orphelinat m'avaient fait. Je souriais mélancoliquement en les regardant.

Sous mon lit se trouve mon bureau, déjà encombré de nombreuses choses et en face de tout ça se trouvant un portant de vêtements et une bibliothèque, contenant un peu de tout. Livres et accessoires se mélangeaient avec des figurines et des cadres, des décos.

Ma chambre, ma nouvelle chambre.
Couchée sur mon lit, je tins les mains vers une peluche. Une peluche Peppa Pig. Pourquoi je l'ai gardé, je ne sais pas. Mais je l'ai gardé. Elle est un peu usée et recousue mais je la trouve magnifique, elle est m'a préférée depuis toute petite. J'ai gardé la lettre aussi. Elle est dans un tiroir. Peut-être qu'un nouveau départ me donnera la force de l'ouvrir.

Faudrait que je me bouge.
Et si je sortais, faire le tour du campus, me renseigner, faire des rencontres.
Ça vaut le coup d'essayer.

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Nous devons nous y habituer : aux plus importantes croisées des chemins de notre vie, il n'y pas de signalisation

Ernest HEMINGWAY

@Romella