Wild Romance

~Chapitre 18~

La porte claqua légèrement derrière moi alors que mon sac avait déjà quitté mon épaule pour s'écraser sur le sol, suivit de près par mes chaussures. Je passai mes mains sur mon visage, laissant échapper un petit rire nerveux ? Je suis encore toute secouée par toutes les informations qui tente désespérément de se frayer un chemin dans mon cerveau déjà bien trop remplit à mon goût. J'ai l'impression d'être Alice revenant dans le monde réel après de folle aventure au pays imaginaire. Mais la différence entre nous deux c'est que moi je suis encore plus perdue qu'au début de l'aventure. Passer du temps avec Shawn, rire avec lui et même me confier alors que je m'étais promis de ne plus jamais l'approcher...C'est juste trop...

- Surréaliste... m'entendis-je dire tout haut.

- De quoi, mon cœur ?

Je sursaute violemment en découvrant mon père planté devant moi, son tablier « Alerte papa poule et qui n'a pas peur d'aller en prison » autour du cou. Il faut vraiment que je pense à brûler ce fichu bout de tissu si je veux avoir, un jour, un soupçon de romance dans ma vie. Mon père me scruta avec attention attendant ma réponse qui semblait coincer dans ma gorge devenue soudainement sèche. Si je lui raconte ma fin d'après-midi, allongé dans l'herbe avec un garçon au-dessus de moi et si proche que j'ai pu imprimer son odeur corporelle dans ma mémoire, je peux dire adieu à ma liberté. Il serait presque capable de m'envoyer dans un couvent pour me préserver. Mais il n'as aucune raison de le faire si je ne lui dis rien. Malin l'animal.

- Au fait, c'était qui ce garçon qui vient de te ramener à 20h passé ?

Bon ben, adieu Atlanta et bonjour couvent St Joseph perdu dans les montagnes. Il fait partie du FBI en fait, son boulot d'avocat c'est juste une couverture pour mieux réussir ses missions. En plus avec son regard inquisiteur qui ferait parler la pire des crapules que la terre est enfanté, je suis désormais réellement mal à l'aise.

Mon cerveau tourna à mille à l'heure pour trouver une excuse et explication plausible à la présence de Shawn dans notre allée il y a moins de dix minutes.

- Euh...C'est mon...Binôme de physique-chimie ! Tu sais je t'en avais parlé ! Et en fait, on est resté au lycée pour travailler... finis-je par dire avec autant de conviction que si je parlais de l'existence du père Noël.

J'ai surement dû déjà le faire remarquer mais je mens très mal. Toute personne qui me connaît un minimum sait pertinemment que jamais je ne pourrais rester trois heures de plus au lycée sans y être forcé. Et mon père, lui, me connaît depuis dix-sept longues années alors je vous laisse imaginer ce qui va suivre. Même un enfant de 4 ans que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve m'aurait grillé en fait. Mais alors que je pensais entendre une bonne remontrance, le rire rocailleux de mon père me fit aussitôt relever la tête.

- Ne panique pas comme ça, j'étais simplement curieux de connaître les amis de ma fille, me dit-il tout sourire. Tu aurais pu l'inviter à entrer tout de même.

Je le regarde éberlué, lui qui semble ne pas comprendre mon expression déconfite. Euh...Alors rendez-moi mon père s'il vous plaît, je sais avec certitude que l'homme en face de moi n'est pas Daryl Banks. Vous ne m'aurez pas ! Non mais plus sérieusement, il vient vraiment de me reprocher de ne pas avoir invité Shawn, alias progéniture de Satan lui-même, à entrer ? C'est une nouvelle technique de manipulation mentale qu'il teste sur moi ? Car je crois que je préférerai presque.

Mais en y regardant de plus près, il semble très guilleret aujourd'hui. Il a dû avoir une bonne journée ou peut-être...Ah ! Vous entendez ? C'est la sonnerie d'alerte pour prévenir que Détective Iris est dans les parages. Je sais que la curiosité est un vilain défaut mais je ne peux m'en empêcher. Je regarde mon père s'éloigner pour rejoindre la cuisine et je le suis, mine de rien.