La Valeur de l'Onde

Où est passé le rhum ?

     Le navire prit donc la route de Paris, l'équipage passa encore une bonne journée sur la mer Atroposiaque avec sa météo tempétueuse. Le capitaine s'adressa alors à Prométhée :
- Dis moi Promé, pourquoi t'es venu à mon secours ?
- Je dirais que c'est parce que vous êtes mon capitaine et qu'un matelot est censé faire cela pour éviter que tout l'équipage ne sombre.
Bartolomeo le regarda avec circonspection puis se détendit et sourit.
- D'accord, merci de ta réponse. Étant donné que nous avons perdu un général que dirais-tu de devenir le 5ème général de ce navire ?
Prométhée le regarda avec un regard mêlé de surprise et de gratitude.
- J'en serais honoré.
- Eh bien qu'il en soit ainsi.
Après cet échange Bartolomeo repensa à la conversation qu'il avait eu hier avec Zéphyr..

Zéphyr, Bartolomeo et Atropos se dirigèrent vers la cabine du capitaine, quand ils arrivèrent devant Bartolomeo arrêta Atropos :
- Attend nous ici, je voudrais parler à Zéphyr, seul.
- Bon très bien.
Ils entrèrent alors et fermèrent la porte sur une Atropos grincheuse.
- Oui capitaine qu'y a t'il ?
- J'aimerais savoir, toi qui t'y connais en technologie, est-ce que les prothèses de ce Kraken te disent quelque chose ?
- Hmm, elles m'ont un peu surprit car elles ressemblent énormément aux prothèses Zodiac, nom qui vient du grand mécanicien de Paris qui les construit, pourquoi donc ?
- J'ai vu le même type de prothèse à Londres, un brigand m'avait attaqué et portait une prothèse d'apparence similaire.
- C'est très bizarre.. Chaque grande ville possède un mécanicien attitré alors pourquoi une oeuvre de Zodiac se trouverait à Londres ? Et également sur la mer Atroposiaque ?
- C'est ce que je me demande, un truc cloche.. Une fois qu'on repartira on mettra le cap sur Paris, voir ce fameux Zodiac.
- Très bien capitaine.
Après cette discussion ils ressortirent de la cabine retrouvant Atropos qui ne se gêna pas pour faire une blague douteuse sur le temps qu'ils avaient mis.

Bartolomeo regardait la mer déchainée autour de lui avec un regard sévère.
- Un truc se prépare...
La plupart de l'équipage partit se coucher car la nuit noire commençait à se montrer, laissant quelques matelots et le capitaine s'occuper du navire pour la nuit.

La nuit de Prométhée fut encore agitée... De nouveau cette chaleur... Mais cette fois quelque chose était différent, les raclements mécaniques s'étaient transformés en paroles gutturales...
- Origines... Retrouver... Démembrer... Dominer !
Prométhée sentit alors un regard insistant sur lui... Il vit alors un regard de cauchemar de couleur fluo vert le fixer avec insistance, ce qui le réveilla alors d'un coup sec.
Bartolomeo était penché au-dessus de lui.
- Je comptais te réveiller mais je n'en ai même pas l'utilité on dirait.
- Excusez-moi je traîne encore.
- Ne t'en fais pas je vois que tes nuits sont agitées, je peux comprendre. Et puis tu t'investis beaucoup pour cet équipage alors je peux bien te laisser ça.
- Merci capitaine.
- Allez viens on va arriver à la frontière.
Prométhée s'habilla en vitesse et demanda au capitaine :
- Sur quelle mer allons nous atterrir cette fois ?
- Sur la mer Khanule !
Sur ce ils sortirent de la cabine de Prométhée côté-à-côte.

Prométhée n'eut pas le temps de savourer la transition car elle se fit aussitôt qu'ils étaient sortis de la cabine :
Le temps changea encore une fois radicalement mais cette fois il défiait toute logique humaine et physique, le ciel était séparé en deux parties, l'une où il faisait un grand soleil et l'autre où il faisait nuit noire. Le navire se trouvait sur la raie de séparation des deux météos. En plus de la présence de lumière ou non, la température aussi s'adaptait, l'on pouvait donc voir à droite Paris illuminée et plongée dans la nuit, ville située en bord de mer et la tour Eiffel servant de phare aux bateaux, puis à gauche une mer limpide arrosée par les rayons du soleil et les réfléchissant.
- Tu vois Prométhée ça c'est la mer Khanule, le soleil sur cette mer à une emprise différente, il éclaire la moitié du territoire et plonge l'autre moitié dans les ténèbres puis tourne et inverse tout ça.
- C'est assez surprenant en effet.
- Comme tu dit.
Ils se dirigèrent donc en direction de Paris passant du côté obscurci, la transition était sidérante, tout l'équipage avait vraiment l'impression qu'il faisait nuit partout une fois passé la « frontière », on ne distinguait plus aucune trace du soleil.