Chapitre 4

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   Il est tard, je ne trouve pas le sommeil. Mon esprit est torturé, je suis tourmenté et je ne sais que faire. Plus tôt dans la journée, j'ai eu ma petite altercation avec Jimin, au sujet de son estime de soi plus que médiocre. Ma volonté de le laisser médité sur lui-même mais aussi ma fierté m'ont poussé à me priver de ses prestations de danse nocturne. Celles que je me donnais le droit d'admirer en cachette depuis une semaine, pour la simple raison que j'en étais devenu dépendante. Ce soir, je me sens incomplète, je ressens un vide en moi, un manque que je me suis infligé...

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Nous sommes le lendemain, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit... Jimin ne s'est pas rendu en cours aujourd'hui. Serait-il malade ? L'aurais-je vexé ? Ou sèche-t-il simplement les cours ?
J'ai ma petite idée de l'endroit où il peut se trouver.

Les cours sont finis, je me rends au studio. Je dois bien avouer que mon envie de le voir en pleine harmonie avec la musique, enchaînant ses pas à la perfection, me manque profondément. Ça ne fait que 48h que je ne les ai pas vu certes, mais c'est quelque chose qui ne se contrôle pas, une fois que l'on l'a admiré, c'est difficile de s'en détaché...Je veux le voir, j'en ai besoin !

Je m'approche du bâtiment, où notre ami à la chevelure grisée, exerce son activité de manière clandestine. Je me cache derrière ma fenêtre habituelle, tentant d'observer dans la plus grande des discrétions, sa performance. Je suis subjuguée, s'en ai presque jouissif. Je me suis abstenue rien qu'une soirée et j'en ai souffert, alors revoir ce spectacle privé ne me procure que du bonheur, emplissant chacune des parties de mon corps.

Je l'observe, encore et encore. Je suis tellement éprise de ce que je vois, que je ne remarque même pas la grosse araignée noire aux pattes velues, qui me grimpe sur la main. Je ne fais pas attention à elle jusqu'à ce que je ressente de légères chatouilles sur mes phalanges. Ok, bon en toute honnêteté, je n'ai pas vraiment su garder mon calme, et ma paire de couille s'est cassé bien loin emportant avec elle mon peu de courage. Un cri extrêmement viril et aiguë franchit la barrière de mes lèvre, alors que je me mis à agiter ma main dans tous les sens, dans l'espoir de faire dégager la gentille bébête qui me terrorise.
La musique se coupe...Et merde...je crois que je me suis fait repérer...

Jimin : Je sais que tu es là...

Je décide de sortir de ma cachette et de me présenter à la fenêtre, quelque peu honteuse.

Jimin : Ça fait combien de temps que tu m'observes ?

Moi : Pour être honnête, je n'ai plus vraiment de notion du temps quand je te regarde danser.

Il rougit ! L'aurais-je flatté ?! Ah dommage...il reprend cet air rude, ne s'accordant pas aux jolis traits fins de son visage, dans la secondes qui suit.

Jimin : Ne te fous pas de moi ! Ça fait combien de jours que tu m'observes à mon insu ?

Wow j'ai toujours connu le gentil Jimin, calme et paisible qui ne cherche jamais à s'énerver mais là...Il a sérieusement l'air agacé mais surtout déçu...

Moi : Une bonne semaine je dirais...

Il soupire et regarde ailleurs.

Jimin : Pourquoi ne m'as-tu rien dit ?

Moi : Parce que je te connais Jimin, j'ai appris à te cerner et je sais quel genre de personne tu es : Un être très introverti et très créatif, bourré de talent et de bon sens, seulement ne laissant rien paraître, agissant tranquillement dans son coin, seul, n'aimant rien montrer aux autres, préférant agir à l'abri des regards par peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur. Si je t'avais dit que j'étais au courant pour tes entraînements nocturnes, tu te serais encore plus renfermer sur toi-même, et j'en suis quasiment certaine, tu aurais arrêté la danse, préférant tout abandonner plutôt que d'avoir eu tes efforts mis à ma vue.

Jimin : Tu m'énerves quand tu fais ça...

Moi : Quand je fais quoi ?

Jimin : Quand tu lis en moi aussi facilement que dans un livre. Tu vois toujours juste, et je dois avouer que même moi je n'ai pas l'exacte certitude de qui je suis vraiment et de ce que je veux vraiment. Tu m'éclairci les pensées et mon bordel mental mais j'ai l'impression d'être vulnérable et que d'une phrase bien choisie, tu pourrais m'achever.

Moi : Tu as raison, je pourrais facilement t'achever, te pousser à la dépression et pourquoi pas au suicide si j'en ai envi. Cependant ce n'est pas mon but, je veux t'aider, je veux que tu t'aimes, que tu ai confiance en toi, que tu deviennes invincible, je veux ton bonheur.

Jimin : T'embêtes pas avec moi, je suis irrécupérable et ça me va très bien comme ça !

Moi : Tu veux vraiment que j'écrase le peu de bonne conscience qui te reste entre mes doigts, que ton âme se détruise à petit feu, que tu trouves ton existence inutile et que tu n'ai plus aucune raison de vivre ? Non ? Alors arrête de faire l'idiot borné !

Jimin : Qu'est-ce que tu cherches à me dire...

Moi : T'es con comme la Lune ! Tu es exceptionnel Jimin ! Ta danse est en parfaite harmonie avec ton corps, tu sembles si à l'aise, si épanoui, dans ton élément. C'est impressionnant ce que tu es capable de faire et le garder pour toi serait une énorme erreur, le monde entier mériterait de reconnaître ton talent et toi tu mériterais que le monde entier reconnaisse tes aptitude ! Il faut que ça arrive ! Fais un spectacle, une vidéo, j'en sais rien mais un tel talent ne mérite pas d'être gâcher et dissimulé dans l'ombre ! Passe une audition, il n'y a aucune raison que tu sois recalé. Un si beau travail ne peux être éclipsé !

Jimin : Mais le monde du spectacle est d'une exigence sans nom, si je veux réussir il faut que je sois parfait !

Moi : Non ! Il faut que tu sois JIMIN ! Ai un minimum confiance en toi bordel !

Je me dirige vers son sac et en sort une boîte de post-it. J'en décolle un de couleur bleu et écrit ces quelques mots « Aime-toi ». Je me redirige vers lui, et lui colle le petit bout de papier sur son T-shirt noir.

Moi : Voilà ! Comme ça tu y penseras tout le temps !

Je me dirige vers la fenêtre, me retrouve dehors. Juste avant de partir, je l'interpelle :

Moi : Tu sais Jimin, t'as un putain de don, ça serait vraiment con de le gâcher pour une histoire de confiance en soi, sachant que t'as absolument rien à te reprocher...

Définition
Introvertie : Qui est renfermé sur soi, dans son monde.

HER : Lie [P.JM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant