Chapitre 2 : Le bibliothécaire.

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"Ma... tête..." se dit Paï, allongée sur le sol, les vêtements en partie déchirés mais le corps étrangement intacte.
Autour d'elle, rien. Elle se trouve dans un vide complet... seule, sur un sol invisible. Elle tente de se lever ; mais elle s'en trouve incapable. Dans ses derniers souvenirs elle est assise dans le bar Ronflett's, quand des bombes à trou de vert sont lancées...
"Qu'a-t-il bien pu se passer ? Serais-je... morte ?", en pensant à cela, Paï se rend compte qu'elle subit une sorte de mouvement... Comme dans un ascenseur, mais horizontal. Un grand flash blanc apparaît... Paï perd connaissance.

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"Tu penses qu'elle va bien ?
-Je n'eng sais rieng... C'est déjà ung miracleuh qu'ong s'eng soit tous tirés, qu'ong soit engsemble ET qu'il se soit produit cette réactiong !
-Oui c'est sûr ! J'ai eu si peur de te perdre... Maintenant je ne te lâcherai plus tu m'entends ? Je t'aime beaucoup trop pour ç...
-Regardeuh ! Elle se réveilleuh !!!"

Paï ouvre les yeux. Elle est allongée sur un lit simple, dans des draps rouges grenat. Sur sa droite, Artz et Flay discutent et ont l'air heureux de la voir se réveiller... Le jeune barbu ne lâche pas Flay d'un millimètre, il la serre contre lui de toutes ses forces, comme s'il allait la perdre à n'importe quel instant.

"Alors, tu t'es réveillée ?
-... Oui Flay. Mais... où suis-je ? Que s'est il passé ?"

Artz lâche alors Flay, qui se rapproche de Paï.
"Bieng, laisseuh moi t'expliquer. Quand ces typeuhs de la milice nous ongt balangcé leurs grenadeuhs, la chaîneuh d'explosiongs des trous de verts nous a fait voyager dangs... l'espace et/ou le temgps... On ne sait pas trop là... Eng gros ça a déformé le congtinium espace-temgps, créangt une sorteuh de tunnel. On pengse être que tous les trois mais il est possible que des agengts du gouvernemengt aient été aspirés aussi... Tôkass ?
- Euh...
- Pour ma Flay ça va dire d'accord... C'est son langage à elle cherche pas !", intervient Artz
"-Ah... Alors oui, tôkass !"

Paï commence alors à se redresser mais au bout de quelques centimètres gagnés, elle se rallonge brutalement.
" Je... où sont mes vêtements ???"
La jeune fille est en effet complètement nue sous les draps. Flay se recule de quatre pas et lui montre une pile de vêtements déchirés, posés sur une chaise.
"Il n'ongt pas survécu au voyageuh... Sinong, pour répondreuh à ta questiong de où... Je n'eng sais rieng, quand je me suis réveilléeuh, j'étais allonggée sur la moquette et Doudou était sur moi. Nos vêtemengts étaient tout déchirés et tu étais à quelqueuhs mètreuhs de nous. Ong n'a pas osé sortir de cetteuh pièceuh... Mais eng vue du papier paingt couleur mieleuh avec des fleurs dessus, de la moquetteuh vert cactus et du lit au centre de la pièceuh, sinong videuh... Tout laisse à croireuh qu'ong n'est pas à notre époqueuh !
-À vrai dire c'est une décoration typique des années 70, en France... Mais le fait que la pièce soit aussi vide est étrange... Il devrait y avoir ne serait-ce qu'une armoire et une table de chevet. De même qu'il n'y a pas de fenêtres dans la chambre... C'est totalement absurde. Quant à la seule et unique porte, située en face de ton lit... Fermée, à clef. Pour moi c'est simple : on est captifs."

À ces mots, Flay se jette dans les bras de l'interlocuteur pour se rassurée... Le visage grave. Artz ferme alors les yeux et la console avec amour et tendresse. Paï, elle... a les yeux écarquillés, partagée entre la peur de cette "prison" et la recherche désespérée de vêtements.

"Bien, tentons de sortir d'ici !!", s'exclame Artz, les yeux brûlant de hargne. Il dépose un baiser sur le front de Flay, la retire doucement de ses bras puis se dirige vers la porte. C'est une porte assez simple, en bois foncé, sans doute du sapin, avec une poignée ronde de couleur argenté. Il tente d'ouvrir la porte... en vain. Mais il s'y attendait. Il tapote alors tout autour du cadre de la porte. Tout sonne creux. Il y a donc quelque chose derrière ! Paï et Flay ne le quitte pas des yeux. Se sachant regardé, il mime une grande confiance en lui, dans le but de rassurer au maximum Flay.
"Bien, ça sonne creux donc il y a quelque chose derrière... La porte ne semble pas d'une grande solidité... Avec un objet contondant je devrais pouvoir l'enfoncer sans grande peine !" dit-il d'une voix grave, qui déclenche le rire de Flay.
Artz se retourne, effectue la dizaine de pas dont il a besoin pour retrouver le lit puis observe les pieds de celui-ci. Il passe ses mains tout autour des deux pieds qui sont vers lui, cherchant quelque chose. D'un coup, il sourit.
"Celui-ci se décolle légèrement...
-OK, je m'eng occupeuh !!"
Flay avance vers Artz, lui chiffonne les cheveux puis prend sa place. Elle tire sur le pieds comme une sauvage enragée, tandis qu'Artz soutient le lit.
*crrrrrraaaaak*
"JE L'AI !!!!!!!!", crie Flay, pleine de joie.
"-Moi aussi je l'ai... ET IL EST LOURD CE LIT !!!
-Au mingce... pardong Doudou!! Euh attengds un peu... Je vais le remettreuh du coup et ong le reprengdra quand on sera prêts."

Flay replace donc comme elle le pieds, très gênée et toute penaud. Artz lâche alors le lit, et s'effondre au sol, exténué. Quant à Paï elle retient son rire du mieux qu'elle peut devant ces deux bras cassés.

Cette scène légère est cependant troublée par un mouvement de rotation au niveau de la poignée de porte.

"Quelqu'un arrive ! Vite, tenez vous prêtes !!!", chuchote Artz, alors alert.

*wiiiiink*

La porte s'ouvre lentement, une forte lumière jaillit de l'autre côté, qui vient contraster avec la faible lueur émanant des murs de la pièce, de manière étrange.

"N'ayez clainte, Flay, Altz et Paï, je ne vous veux aucun mal", dit une voix d'homme, très grave et assez vieille.
"-Qui êtes vous ? Où sommes nous ? Et comment connaissez vous nos noms ??", s'écrit Artz, partagé entre peur et stupéfaction.
Paï et Flay, elles, sont tétanisées. La porte s'ouvre totalement et une petite silhouette apparaît.
C'est celle d'un vieil homme. Il est très petit, chauve avec une barbe blanche fournie, coiffée en deux larges tresses, attachées avec des pinces en métal, semblables à de vieilles menottes moyen-âgeuses. Sa peau, d'une pâleur extrême s'accorde à sa maigreur déconcertante. Il est vêtu d'une longue robe cobalt et d'un collier composé de grosses boules de bois, de différentes essences. Il porte également de petites lunettes rondes en métal sur le bout de son nez épaté.
"Oh lala la ! Ça en fait des questions dites donc ! Bien, laissez moi y lépondle. Mais tout d'abold, je vais me plésenté. On me nomme le bibliothécaile. Mon vlai nom n'a que peu d'impoltance !"

 Mon vlai nom n'a que peu d'impoltance !"

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