Chapitre 4. Dario.

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Moscou.

Alyana repose le combiné.

Comment elle va ?

Je l'entends pousser un long soupir avant de me répondre.

—Bien. Apparemment elle va bien. Même si je l'ai senti un peu triste.

Elle fait semblant de ne pas comprendre ou quoi ?

—Tu sais bien de quoi je veux parler ne fais pas l'innocente.

Elle lève les mains au ciel.

—Je te l'ai dit, elle va bien.

—Et elle me déteste toujours ?

—Elle ne veut même pas entendre parler de toi. Pas même en plaisanterie. Ça répond à ta question ?

—Elle me déteste encore plus.

—Tu t'attendais à quoi ?

—A rien !

Si elle ne me détestait pas, je trouverais ça suspect.

Et qu'a-t-elle dit ?

—Elle m'a demandé comment j'avais eu son numéro.

—Tu ne m'as pas mentionné j'espère ?

—Tu m'as entendu.

—Quand, penses-tu aller à Paris ?

—Elle a dit qu'elle ne voulait pas me voir.

—Depuis quand tu as besoin de la permission d'une personne pour faire ce que tu veux ?

—Depuis que mon cher cousin ici présent s'est amusé à tromper sa femme pendant plusieurs mois et qu'elle a fini par l'apprendre de la pire des manières. Ça répond à ta question ?

—C'est limpide Alyana !

—Pourquoi tu ne vas pas la voir toi ? Me demande-t-elle doucement ?

Et pour lui dire quoi ? Je rétorque surpris.

—Que tu es désolé. Et qu'elle te manque. Que ton désir le plus cher, est de la voir revenir ici.

—Qui t'a dit que je l'étais ? Je n'ai sincèrement pas de regret.

—Dario.

Le tour que prends cette conversation ne me plaît pas. Je préfère l'écourter.

—Merci ma cousine adorée d'avoir appelé ma femme pour moi. Je sais maintenant qu'elle va bien, et je peux dormir tranquillement cette nuit. J'étais inquiet de la savoir seul à Paris pour les fêtes mais, elle va bien.

La conversation est terminée. Je quitte mon bureau.

Tu restes dormir ?

—Non. Je vais rentrer à l'hôtel.

—Pourquoi donc ?

—Je n'ai pas envie de tomber sur elle.

—Elle ne vient pas ce soir. Tu peux rester. Je serais plus tranquille de te savoir ici. Reste Alyana, c'est ta maison.

Elle fait non de la tête.

—Darío je vais y aller. Je suis venue car tu me l'as demandé et j'ai appelé Coralie pour nous faire plaisir à tous les deux. Là je n'oublie...

—Ok Alyana passe une bonne nuit et préviens-moi une fois que tu es rentrée.

—Bonne nuit cousin.

Je franchis les portes de mon bureau. J'avance vers les escaliers, je m'arrête sur la première marche. Je me souviens clairement du premier jour avec elle. J'ai rencontré Coralie en Italie. Plus précisément à Rome, elle était en vacances avec sa famille. Nos familles voulaient que nous nous rencontrions depuis longtemps. Ils nous avaient en quelque sorte destinée l'un à l'autre. Ça arrangeait leurs affaires alors...

Ils ont donc organisé cette rencontre. Elle se trouvait tout en haut des escaliers, et il y avait dix marches. Elle tenait un bouquet de fleurs qu'elle avait fait tomber à mes pieds, Elle avait dévalé les marches et s'était excusée. J'étais subjugué par sa beauté, par la chaleur et la force qui se dégageait d'elle. Je savais, qu'elle était la fille de Lev Orlov, je l'ai trouvé belle et attirante, je ne suis cependant pas tombé amoureux sur le champ.

J'ai épousé Coralie quelque temps après, elle était heureuse, et je l'étais aussi. Elle me plaisait comme femme. Elle est belle et attirante. Sexy malgré tout, j'ai été le premier et seul homme de sa vie. Et je suis tombé amoureux quelques temps après, les sentiments qu'elle m'inspirait m'effrayait et m'effraie encore.

Ces sentiments, ont été la cause... Tout ce que j'ai fait était dû à ces sentiments. J'ai menti à ma femme, car j'avais peur de ce que je ressentais pour elle. C'est stupide, je le sais, j'ai agi comme un idiot, et aujourd'hui je l'ai perdu. Elle est partie. Elle me manque, je n'y peux rien. J'ai pensé la menacer pour qu'elle ne demande pas le divorce. Je lui ai fait savoir qu'elle ne recevra absolument rien de moi si elle partait. Pas un franc, sa famille avait fait pareil. Je n'ai pas arrêté de la menacer. Je lui ai fait subir de mauvais traitement pour l'intimider, pour l'empêcher de partir. Je connaissais mal ma femme. Elle a demandé le divorce, et est partie.

J'entre dans notre ancienne chambre. Je n'y suis plus entré depuis qu'elle est partie. Je voulais laisser cet endroit intact pour elle. Je sais en mon intérieur qu'elle ne voudra pas revenir. Pas après ce que je lui ai fait subir. Il s'est passé beaucoup trop de mauvaise chose entre nous pour qu'elle ait envie de me pardonner et de revenir.

Je compose machinalement le numéro de Coralie. J'ai envie d'entendre sa voix, j'aimerais la voir lui parler. Juste quelques instants. Je lance l'appel. Elle décroche au bout de quelques sonneries.

Oui allô ? Qui est ce ?

Je perçois quelque chose dans sa voix. Elle souriait, j'en suis sûre. Elle est heureuse. Quelque chose ou quelqu'un la rend heureuse !

Allô ? Qui est ce ?

Je ne parviens pas à répondre. Je ferme les yeux pour profiter du son de sa voix. Encore une fois. Une dernière fois. Après, je quitterais sa vie, comme je l'ai promis.

Allô ?

— Coralie ?

Une voix d'homme ? J'entends clairement. Celui qui vient de l'appeler par son prénom est un homme.

Tu viens ?

La personne a parlé en français, je parle très bien cette langue.

Un instant. J'arrive.

Elle raccroche.

Un Lien INDÉFECTIBLE . [Version 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant