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Ses longs et épais cheveux blonds comme seul bouclier, Aubrey se recroquevilla dans son siège en cuir. Il ne suffisait que d'un geste pour être en dehors de cette énorme voiture et, ainsi, respirer l'air frais, mais elle ne voulait pas faire tant d'effort. Cela signifierait qu'elle devrait se rendre dans cette immense ville, ce qu'elle ne souhaitait pas vraiment.

Son premier concert dans la ville qui ne dort jamais avait lieu ce soir, et elle était déjà suffisamment angoissée pour que son super manager ne décide de lui rajouter d'autres obligations. William s'était dit qu'il n'y aurait rien de mieux qu'un petit spectacle de danse en plein cœur de New York pour détendre la jolie blonde. En vérité, il n'aurait pas pu faire pire: Cela lui rappelait bien trop Shawn.

« Allez, Aubrey, se plaignit d'ailleurs ce dernier, avachi contre la fenêtre de la voiture. On n'a pas toute la journée.

La jeune femme lui adressa un air de défi à travers la vitre, mais se fait très vite arrêtée pas l'air grave de Julian. Lui non plus, n'avait pas très envie de venir. Mais le fabuleux manager de son amie avait réussit à le convaincre qu'il s'agissait de la chose qui la motiverait à monter sur scène le soir même, alors il avait céder.

- Arrête tes enfantillages, soupira le brun. Ramène-toi.

La jeune femme souffla d'un air exaspéré et sortit finalement du véhicule, assez fière de l'effet produit sur les deux hommes. Dès qu'il était question de les taquiner, elle répondait bien présente. Tous trois remontèrent une capuche sur leurs visages bien trop connus du public, et camouflèrent leurs regards d'une paire de lunettes, teintée ou non. D'un pas peu motivé, Aubrey suivit les deux hommes à travers la ville qui ne dort jamais. Le soleil était déjà bas dans le ciel, mais la ville toujours aussi lumineuse. Elle ne savait même pas quoi penser de tout cela.

Ils traversèrent pendant d'interminables minutes, si ce n'était une heure, différent quartier. Elle n'avait même plus l'impression d'être à New York, au final: tout semblait si loin de ces gigantesques bains de foule. Mais soudain, ils aperçurent un troupeau immense, sans doute pour le spectacle prévu. Elle leur lança un regard suppliant:

- Je vous en supplie, râla-t-elle telle une adolescente capricieuse. On ne parviendra même pas à voir quelque chose, avec tous ces gens. Et il fait tellement froid.

Elle désigna d'un geste de bras la foule tout autour d'elle, ses yeux remplis d'espoir.

- On n'a pas fait toute cette marche pour rien, soupira Julian, avant de se faire couper.

- Tu as fini de te plaindre ? s'agaça William. Le spectacle se passe dans une salle. Et puis, j'ai des pass spéciaux, pour qui me prends-tu. On ne va pas endurer une seule seconde de queue.

La blonde roula des yeux, puis frémit au contact de Julian sur son avant-bras. Ce dernier avait pris emprise de son membre pour la forcer à le regarder. Son regard, déjà sombre en temps normal, était assez alarmant vis-à-vis du comportement de la jeune femme. Elle se mordit la lèvre et avança dans la direction indiquée par son manager.

Après avoir passé quelques coups de fils, William et les deux jeunes contournèrent la foule pour rentrer dans un bâtiment. Il était encore complètement désert, ce qui lui donnait un air beaucoup moins jovial. Ils s'installèrent tous trois dans les premiers rangs face à la scène.

- Ça va être long, glissa Julian à l'oreille d'Aubrey.

Les yeux de la jeune fille s'allumèrent d'un air de malice signifiant « je te l'avais bien dit », ce qui fit sourire le garçon. Ils étouffèrent un petit rire discret, puis s'enfoncèrent dans leur siège sous les soupirs exaspérés de William.

NOS CŒURS EN FUITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant