Rebounds

Chapitre 1: Premier jour

Aujourd'hui, c'était mon premier jour au lycée.
J'avais déménagé durant les dernières vacances et je me retrouvais donc dans un nouvel établissement. Je ne connaissais personne et personne ne semblait me connaître. Dans mon ancien collège, j'étais l'étoile montante du basket, tout le monde me connaissait pour mes exploits et mes compétences sur le terrain mais, en dehors de ce dernier, je n'avais jamais vraiment eu d'amis.
J'avais l'habitude d'être seul. Certains diront que c'est triste ou qu'il éprouvent une certaine pitié envers moi, mais je m'en fiche. J'aime bien être seul, dans le calme. De toute manière, j'ai toujours eu du mal à faire confiance aux gens.

Mon nouveau lycée était immense. Il comptait une dizaine de clubs divers et variés comme un club de littérature, un club de dessin ou encore un club de musique. Mais celui qui m'intérressait, c'était, évidemment, le club de basket.
J'avais une passion inébranlable pour ce sport, en plus d'un don inné.
Au collège, j'étais le meilleur joueur du club et une figure incontournable de ce dernier.
Je n'aimais pas ce statut. Les gens devenaient tous gentils et faux avec toi, dans le seul but de devenir un de tes amis pour ainsi profiter de ta popularité.
Contrairement à eux, la popularité ne m'intéressait pas. Comme ils le disaient si bien, j'étais "au dessus de tout ça".
Quand j'ai commencé ce sport, tout ce qui m'importait, c'était de m'amuser et de me donner à fond sur le parquet. D'ailleurs, je dois admettre que ça n'a pas beaucoup changé depuis tout ce temps.
Jouer était mon moyen de m'évader de cette vie, d'être heureux et d'oublier mes problèmes.
Sentir la courbure du ballon dans la paume de ma main, l'entendre marteler le sol de manière effrénée, tout ça avait un côté effroyablement rassurant.
Je n'avais qu'une hâte: commencer les entraînements.

Pour l'instant, la seule chose qui commençait c'était ma première heure de cours.
La sonnerie venait de retentir, alors que je peinais à trouver ma salle de classe.
Ça serait quand même débile d'arriver en retard le premier jour...
Par chance, je venais tout juste d'arriver devant ma salle alors que le reste de la classe s'apprêtait à rentrer.
Ma place de prédilection était située au fond de la salle, près de la fenêtre.
C'était, généralement, la place la mieux située pour faire tout autre chose que suivre un cours.
Comme par exemple dessiner, ou bien écouter de la musique. Ou même les deux.
J'ai toujours considéré que le lycée n'était pas pour moi, je finissais toujours par m'ennuyer au bout de cinq minutes. J'avais beau ne jamais prendre note des cours, ça ne m'empêchait pas d'être dans les meilleurs résultats à chacun des tests. Et le pied c'est que ça ne me demandait aucun effort. Pas même reviser.
Pour être franc, ça m'arrangeait bien. Je n'avais pas forcément le temps de réviser quand je rentrais des entrainements.
De toute manière, peu m'importait de réussir ou d'échouer.

Toutes ces heures de cours ne m'avaient rien apporté de bénéfique.
Tout ce dont j'avais retenu de cette matinée, c'était cette fille dans ma classe.
Elle avait de longs cheveux châtains clairs, une veste rouge bordeau et un jean noir.
Quand je passais à ses côtés, un doux parfum de miel venait caresser mes narines.
Elle était simple, elle était belle, elle était bien réelle mais elle semblait venir d'un autre monde.
Le seul problème c'est que je n'avais pas retenu son nom. Son accent laissait paraître qu'elle vivait aux États-Unis depuis plusieurs années mais elle n'était pas d'ici.
J'avais entendu plusieurs accents différents mais celui là, je ne le connaissais pas.
Il m'était aussi mystérieux, inconnu et attirant que cette fille.
Parfois je la regardais, parfois elle me regardait. Parfois nos regards se croisaient et on détournait la tête. Ce petit jeu dura toute la journée et contrairement à ce que certains pourraient croire, ça ne me déplaisait pas tant que ça.

Le reste de la journée fut long et plat comme un mauvais film. Il ne s'était rien passé de très intéressant et les mêmes musiques tournaient en boucle dans mes écouteurs.
Quand la sonnerie retentit, je fus le premier hors de la salle, bien content que ce calvaire soit enfin terminé. Une fois hors du lycée, je pris mon skate et je rentrai chez moi.
J'habitais dans un quartier tranquille à une vingtaine de minutes de l'établissement.
Cet après-midi là, il faisait doux et ensoleillé. Une légère brise soufflait de temps à autre et venait rafraîchir mon visage. Tout semblait si calme et joyeux autour de moi, des couleurs à l'atmosphère, sans oublier tous ces gens qui se promenaient tranquillement dans la rue.
Ils avaient l'air si insouciants, comme si il n'avaient jamais connu la tristesse. Parfois je les enviais presque, mais pas ce soir. Mon esprit était monopolisé par l'image de cette fille dont je voulais tellement connaître le nom. Si il y a bien une chose qui m'avait marqué chez elle, hormis son parfum, c'était son béret.
Ici, c'était peu commun de croiser des gens qui en portaient et généralement ça ne leur allait pas, mais à elle, ça lui allait à merveille.