Atélophobie : peur de la perfection
Un rayon de soleil réveille Joséphine. Elle ouvre les yeux, cligne plusieurs fois avant de bâiller. Elle est un peu perdue : c'est un de ces réveils où, pendant un instant, elle ne sait plus où elle est, qui elle est. Doucement, ses pensées se remettent en place tandis qu'elle étire ses membres encore ensommeillés. Joséphine se retourne. Elle est seule dans son lit et sa chambre. La porte est entrouverte et des odeurs de cafés flottent dans les airs. Un léger sourire illumine son visage marqué par des traces d'oreiller. Elle ne sait plus exactement comment elle a fini dans son lit et elle ne se souvient plus s'être endormi mais il y a sur le second oreiller encore la trace d'Ange.
Joséphine se lève et tâtonne jusqu'à la cuisine.
Une tasse de café l'attend, un bouquet de fleur posé dans un petit verre en côté. Malgré elle, la jeune femme sourit un peu plus avant de froncer les sourcils. Ce n'est pas un bouquet du fleuriste : plutôt des petites fleurs délicates cueillies avec attention au détour d'un chemin. Quelques marguerites, des coquelicots, des branches de lavande. Elle caresse un peu les fleurs du doigt et fait par mégarde tomber un pétale fragile du coquelicot bourgeonnant. Joséphine s'installe. Ange n'est pas dans la cuisine : il n'y a pas de deuxième tasse en face. Elle fronce les sourcils.
Une seconde plus tard, la porte d'entrée claque et Ange apparaît. Lorsqu'il la voit, il se fige un instant et ses joues rougissent imperceptiblement et baisse ses yeux clairs. Joséphine lui sourit timidement et remonte rapidement la manche de son peignoir ayant glissé le long de son épaule nue.
« Merci pour les fleurs et le café. », dit-elle doucement en écartant une mèche rouge et rebelle de son visage. Ange ne dit rien. Reste hésitant dans le cadre de la porte.
« Tu as déjà bu un café ? », demande Joséphine. Ange hoche seulement la tête, étrangement silencieux et timide. Joséphine fronce un peu plus les sourcils. Le jeune homme relève la tête et ses yeux croisent finalement les siens. Il semble brusquement se reprendre, redressant son dos.
« Je – oui. Merci. »
Il s'assoit à table avec un geste abrupte, faisant racler la chaise au sol et sursauter Joséphine. Elle prend une gorgée de sa boisson.
« Ange ? », finit-elle par demander. Il a le dos un peu recourbé, les yeux rivés sur ses mains nouées entre elles sur ses cuisses.
« Oui ? »
« Quelque chose ne va pas ? »
Le jeune homme secoue la tête. Joséphine soupire et pose bruyamment la tasse sur la table.
« Ange. »
Il déglutit et relève lentement la tête. Un sourire forcé apparaît sur ses lèvres.
« Je vais bien. Je... Je suis juste un petit peu inquiet. Pour... Toutes ces menaces. »
Joséphine l'observe un instant. Elle n'est pas certaine de le croire. Les menaces ne sont rien de nouveau : la raison pour laquelle il se met dans un état pareil de si bon matin lui est un mystère. Elle espère que rien de nouveau ne soit arrivé, rien qui aurait pu provoquer une telle inquiétude. Plus elle se tait, plus elle sent la nervosité d'Ange monter. Joséphine finit par décider de laisser tomber le sujet momentanément. Elle reprend sa tasse en main, avale une gorgée.
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Alea jacta est
RomansaSous un ciel étoilé d'une nuit de printemps, la belle Inès est assassinée par Ange. Le meurtrier est vite attrapé mais n'est pas ce à quoi le public s'attend. La vingtaine, un visage proprement angélique, une vie en apparence banale. Peu de temps a...