Chapitre 37 : Loïc

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-- Bien. Ce sera tout dit, déclara le médecin après avoir fermé son carnet. Je vous laisse. Monsieur Carter je ne tiens pas à vous faire de faux espoirs vous ne sortirez certainement pas aujourd'hui. Nous allons vous gardez en observation et faire des examens supplémentaires. Ne vous inquiétez pas, il peut s'agir d'une amnésie passagère. Mais par mesure de précautions c'est la procédure...

Pdv de Loïc

Je courus après le médecin.

- Monsieur! Attendez !

- Oui ?

- Qu'a Matt ?

- Pardon ?

- Ses réactions et réponses n'ont pas l'air de vous convenir. Qu'est ce qu'il a ?

-Comme je vous l'ai dit il peut s'agir d'une perte passagère de la mémoire. Les souvenirs reviennent quelques jours après.

- Monsieur s'il vous plaît. Matt est quelqu'un de vraiment important pour moi. Dites-moi ce qui se passe.

- Est-ce que Matt a connu un drame ? La mort d'un être chère, un abandon.

Alors soit ce médecin est devin soit il a l'habitude mais de la à mettre le doigt dessus directement.

- Il y a quelques mois , sa petite amie, Éloïse, est décédée...

- Oh, je suis désolé.

De toute évidence, il ne s'attendait pas à cette nouvelle.

- A dire vrai, je ne la connaissais pas. Après ce drame, Matt et sa famille, on déménageait ici et tout a commencé à se dégrader. Sa mère est partie et il n'a plus de nouvelles depuis, son père est devenu dépressif et son petit frère... Ne sourit plus, ne rigole plus, et ses mots se sont transformés en silence.

- Et Matt ? Savez-vous ce qu'il ressent ?

- Non pas vraiment. Il est plutôt renfermé dans ses sentiments. Il a mis beaucoup de temps avant de me parler d'Éloïse. Il a beaucoup gardé les choses pour lui et il le fait encore.

- Je me doutes. Il a du courage de l'aborder et doit vous accorder une confiance absolue. Elle est morte de...

- Maladie.

- Oh, c'était donc incurable ?

- Liranotrabie.Il y avait un peu de ça mais de toute façon elle ne voulait pas être '' sauvé ''.D'après ce que je sais, elle a eu un passé compliqué : parents décédés, frère mort le jour de ses 14 ans, je crois.

- Il y en a dans ce monde qui préfère partir parce qu'il n'y a que ça pour les combler et enlever totalement leur souffrance.

- J'imagine mais... Mais vraiment pourquoi faire ça à une personne qui tient à nous. Matt ne mérite tellement pas ça.

Je baisse le regard et une larme dévale ma joue sans que je puisse la retenir.

- Honnêtement, même le pire des monstre n'aurait pas mérité une telle chose.

Il dit ça avec une sagesse déconcertante que ça en devient perturbant.

- Peut-être..., admis-je.

- Matt a gardé des souvenirs, vous en l'occurrence, il s'en souvient. La mémoire est sélective, oublier son nom, ses parents, ce n'est pas méchant. Il se protège simplement sans le vouloir. La souffrance est parfois trop dur pour le moment présent... Même s'il n'y a jamais de véritables bons moments pour accepter de tels choses. Excusez ma question mais.. Êtes-vous amoureux de ce jeune homme ?

- Quoi ? Déclares-je en rougissant.

- Est-ce-que vous aimez Matt ?

- Comme un frère..

- À bon.?

Il a l'air soucieux et plisse les yeux comme pour scruter quelque chose d'invisible.

- Bon disons que c'est plus difficile..., J'avoue.

- Comment ça ?

- Il aime les filles mais pas moi... Il m'aime comme un frère pas moi... C'est plus que ça...

Je suis vraiment en train de le dire. Et à un médecin en plus. Tu prends de gros risques Loïc, me dit ma conscience.

- Je suis désolé mais c'est vrai que je n'y peux pas grand chose. Votre ami a un traumatisme qui se règle d'une façon assez étrange mais je pense que vous n'y êtes pas pour rien.

- C'est grave ?

- Tant que ça ne prend pas de proportion c'est bon. C'est pour ça que les examens supplémentaires seront une façon de plus de nous rassurer que tout va bien. Il est dans de bonnes mains, déclara-il en faisant en clin d'œil. Sur ceux je vous laisse, au revoir.

- Mais et pour Matt ?

- Il ne peut pas sortir ce soir, une infirmière va passé pour faire quelques examens de préventions et nous vous tenons au courant.

- Très bien, je vous remercie. Au revoir, docteur.

Je sers la main qu'il me tend puis le médecin se dirige dans une autre chambre. Je décide de retourner auprès de Matt, le temps d'attendre l'infirmière.

Une fois tout vérifier je rentrais chez moi où Kook's se trouvais. (J'avais prévenu mes parents du malaise de Matt, ils sont donc allés récupérer Florent à l'école, il vivait à la maison depuis.)

Matt était fatigué, après que l'infirmière soit parti, il avait fermé les yeux.
J'étais parti un peu plus tranquille. Mais j'avais toujours un sentiment de le perdre.

Quand à moi, le sommeil était bien trop difficile. Je n'arrivai pas à fermer les yeux et à rêver des belles choses. Tout ce que je voyais c'était Matt qui tombait, tombait et tombait sans fin.
J'aimais ce garçon aux abords mystérieux et renfermé. Cette personne qui s'était livré en pleurant. En me raconté avec honte et mélancolie, l'histoire d'une partie sombre sa vie.
Tout ce que je souhaitais c'était le voir heureux mais aujourd'hui encore plus. Je donnerais des milliards pour ne plus voir son regard triste, pour ne plus le voir épuisé comme il est. C'est ça, ce sentiment d'amour qui vous prend au tripes et ne vous quitte plus.
Je voudrais lui dire, lui hurler : '' Matt, je t'aime ! " Mais je ne veux pas abîmer l'amitié étroite qu'il me lie à lui. Je sais comment il me voit. Comme un frère de cœur et comme rien d'autre. Alors je ne dirais rien.

Les sentiments d'amours sont souvent éphémères, l'amitié par contre je voudrais qu'elle reste.

Le temps guérit.

Juste Elle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant