cinquante-neuf.

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Malgré le froid je suis ici. Malgré la fatigue, je suis venu. Malgré les risques à prendre, je suis partie. Tout ça parce que je l'aime. Parce que je ne peux pas tout lâcher, parce que je ne peux pas le lâcher.
Je lève la tête vers le numéro de la porte, 4E. Je souffle pour me donner du courage et insère la clé dans la serrure. J'ai peur. Peur de le voir dans un état qui m'est inconnu, que je ne sais pas contrôler.

Après être silencieusement entré, je referme la porte à clé et me dirige vers sa chambre. Quand j'ouvre la porte je le vois assis sur le lit, la tête entre les mains.

« Mark... »

Son regard se pose sur moi. Ces mêmes yeux dénués de vie me scrutent, me détaillent. Pas un éclair de surprise ou d'étonnement, rien. Si je n'étais pas là, il aurait eu le même regard.

« Je suis désolé... »

Je marche avec précipitation vers lui mais m'arrête lorsqu'il se lève.

« Ne le sois pas, je l'ai sûrement mérité.

-Quoi...?

-Je devais m'y attendre, tu es mineur. »

Je baisse le regard. Maintenant j'ai l'impression que tout est de ma faute.

« Minhyung... Je... J'ai honte pour ce qu'elle t'as dit... Tu sais bien que rien n'était vrai, hein ? »

Il ne répond pas. Sa mâchoire est encore serrée, il a mal, je le sais.

« Mark... »

Je m'avance vers lui et pose la main sur son cœur. Il bat plus vite. Pourtant son visage ne laisse rien paraître et le regard qu'il pause sur moi me fait frissonner.

« Je t'en pris, dis-moi ce que tu as sur le cœur. »

Il ne dit toujours rien.

« Donghyuck je ne sais pas si... Si c'est une bonne idée.

-Hein...? De quoi tu parles ?

-De nous. »

L'indignation qui se dessine sur mon visage lui produit enfin une petite réaction.

« Alors là, je refuse de t'entendre dire des conneries comme ça.

-Hyuck...

-Non ! Laisse-moi parler. Je t'aime, tu m'aimes, où est le problème alors ? Ma mère nous en veux, bah qu'elle fasse sa crise de nerfs. Elle reviendra déjà. Je ne veux pas qu'elle gagne. Elle t'as déjà fait assez de mal et je ne supporterai pas plus alors maintenant fais-moi plaisir et ferme-la si c'est pour dire de telles idioties. »

Je le vois un peu sourire. Je suis drôle maintenant ? Super !

« Pourquoi tu ris ?

-T'es mignon quand t'es énervé.

-Espèce d'idiot... »

Je passe les mains dans son dos et lui passe les siennes dans le mien. Le sentir près de moi me rassure tellement.

« Ne t'avises plus de dire ça, tu m'as fait une promesse je te rappelle.

-Désolé... J'ai un peu abusé...

-Oui. Beaucoup même. »

Je me détache un peu de lui et le regarde droit dans les yeux. Son regard est plus vivant, ça me réchauffe le coeur.

« Comment je pourrais me racheter ? »

Je souris et le pousse doucement sur le lit. Alors que je vais fermer la porte de la chambre, il s'installe plus confortablement. Je monte sur ses cuisses et passe les bras derrière sa nuque.

purple sweater // markhyuckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant