Le reflet de mon âme

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Je me sens flotter. Il n'existe ni haut, ni bas, ni côtés. J'ai chaud, je suis bien ici. Aucun bruit ne vient déranger mon repos. Je suis en paix. Aucune pensée ne trouble mon esprit. Le silence est apaisant et tranquille.

- Petite...

L'écho d'une voix me titille et m'arrache à ma bienfaisante solitude.

Laissez-moi! Ne soyez pas si égoïste, et laissez-moi me reposer.

- Petite!

La voix persiste et m'agace.

Que me veut-on? D'où provient cette voix d'abord? Je vais lui demander de me laisser tranquille...

- Allez, petite! Reviens!

Je la suis à travers l'obscurité.

Encore et toujours l'obscurité... Pourquoi au fait? Cela voudrait-il signifier quelque chose?

- Ne pars pas...

Je me rapproche d'elle.

Vraiment, il va falloir qu'elle se la boucle!

Petit à petit, l'écart entre elle et moi diminue. Une fois certaine de l'avoir trouvée, je me stoppe.

Sans prévenir, je me sens aspirer, comme si quelqu'un me tirait par les pieds. Je ne lutte pas, je n'ai pas peur. Il ne peut rien m'arriver.

Sauf que peu à peu, la sérénité que j'éprouvais laisse la place au froid. Je m'efforce de remonter, comme on tente de remonter à la surface de l'eau pour ne pas se noyer, mais la force qui me tire est beaucoup trop forte.

- Voilà! Continue!

La voix parait me chuchoter à l'oreille maintenant. Mais je ne veux pas continuer à tomber!

C'est effrayant en bas! Et tellement douloureux!

Une souffrance aiguë me vrille le cerveau. J'ai l'impression que milles personnes hurlent toutes en même temps. Je sens mon corps et tous ses os réduits en bouillie, comme si on m'avait piétiné. La force m'aspire à l'intérieur de quelque chose. Un corps. Avec brutalité, je me retrouve dans une enveloppe charnelle. Elle me retient, et m'empêche de repartir. Je suis prisonnière... Je commence à me débattre pour retourner dans cet endroit calme et rassurant.

- Allez, petite. Un dernier effort!

La voix m'oblige à revenir dans mon corps, à m'y insérer dans ma totalité. Je ne peux plus en sortir, c'est terminé. Alors je m'avoue vaincue et soupire de frustration. Ce sera pour plus tard... La tranquillité.

Soudain, tout me revient avec la force d'une gifle : ma captivité, ma paralysie inexpliquée, les attaques, la chute... Ma mort.

Normalement, je ne devrais plus penser, même plus ressentir la douleur! C'est impossible de survire! Pourtant, j'ai bel et bien affreusement mal, et je pense.

Avec une violence toute aussi psychologique que physique, je réintègre mon corps et me retrouve allongée, encore.

- Respire, m'intime la voix, une voix de femme. Calme-toi et respire!

Je remarque qu'effectivement, je ne respire toujours pas. Ma poitrine me brûle, je suis prise de spasmes incontrôlables. Mes poumons réclament de l'air, mais j'ai beau ouvrir les lèvres pour en quémander, je suis incapable d'en avaler. Mes organes semblent se déchirer, tout me crie de respirer.

- Il faut que tu respires, insiste la voix calmement alors que moi, j'ai envie de tout briser autour de moi tellement la douleur est cuisante.

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