C'était un de ces rêves dont on ne veut se réveiller. Un de ceux qui nous semblent plus beau que la réalité.
Un vent frais vint se caresser à ses joues roses, faisant danser quelques cheveux sur ses yeux. Il ne voulait les réouvrir, il voulait encore en profiter, ne serait-ce qu'un peu. Rêver encore, le temps d'un printemps ou deux.
Le bruit d'une voiture, entrant par le chemin de terre, le sortit de sa rêverie. Il reconnut le moteur de la berline rouge de son oncle. Son cœur fit un bond, et dans un mouvement brusque, se releva de l'arbre auquel il était adossé.
Un sol pleureur, qui faisaient danser ses milles et une feuille.
Il passa en courant sur le pont en bois qui séparait le petit îlot, face aux champs de blé, de sa petite maison faites de briques rouges et de souvenirs familiaux.
Arrivé au chemin de terre doré, la berline encore fumante confirmait l'arrivée de l'oncle. Il poussa la porte de bois en un mouvement, et courut dans les bras de son oncle, qui se tenait là, face à sa mère. Il n'eut le temps d'ouvrir ses bras, laissa tomber sa valise et accueilli son neveu dans un éclat de rire. Sasha, se blottit dans sa grosse écharpe qui sentait son parfum et la cigarette.
Enfin. Enfin, il était rentré. Son odeur, son rire, et ses histoires exceptionnels lui avaient manqué.
Son oncle le prit par les bras, le regardant comme on regarde son enfant qui a grandit pendant tout ce temps. Tout ce temps d'absence.- Sasha ... murmura t-il, les yeux pétillants.
- Alors ?! Demanda Sasha, heureux qu'il soit rentré.
- Dis-moi, tu es toujours aussi pressé ?! Si tu veux pouvoir voyager avec moi, il faudra que tu apprennes cette vertu ! S'exclama t-il, en lui ébouriffant ses cheveux bruns, en attendant que cela arrive, je vais déposer ma valise dans la chambre Hélène.Cette dernière hocha la tête en lui souriant. Elle proposa de l'aider, même si elle connaissait déjà la réponse de ce dernier, celui qui n'acceptait que rarement l'aide de l'autre mais se dévouait pour sauver son prochain.
Sasha s'empressa de le suivre dans l'escalier grinçant de la maison, jusqu'à la chambre qui sentait le doux parfum du bois sous le soleil et la pierre.
L'homme posa sa valise lourdement sur le lit moelleux, faisant sauter quelques poussières.
Sasha s'asseyait sur la chaise qui se trouvait près de l'armoire imposante, les mains sur les genoux, prêt à écouter les moindres mots qu'il lâcherait.
Quand soudain, l'oncle se précipita à la porte et la ferma et revint à la valise, l'ouvrant d'un claquement de doigts. Il jeta un bref regard joueur à Sasha, tout souriant face à ce qu'il allait lui faire découvrir. Après le fracas d'objets insolites qu'il bousculait, il sortit soudain son poing fermé et le dirigea en direction de Sasha émerveillé.- Sasha, il s'agit là de la plus belle trouvaille que j'ai pu faire..., commença t-il, dans une de mes nombreuses lettres, je t'ai fait part de ma rencontre avec Shuri, cette homme thaïlandais qui vivait dans le quartier de Ban Tha Kra Bak depuis qu'il était né. La connaissance des moindres recoins de son quartier était sa principale qualité, il n'y avait pas un seul endroit dont il ne connaissait les secrets. Me connaissant, tu sais comme cet homme m'était précieux. Nous sommes donc partis sur les routes du Soleil-levant quand une averse tropicale nous fit perdre nos chevaux ! Nous étions loin du village, loin de notre destination. Cependant l'orage arrivait et les nombreux dangers de cette forêt nous hurlaient de prendre fuite ! Alors Shira s'est retourné vers moi et m'annonça que l'endroit où nous allions nous réfugier est sacré, qu'aucun homme, ni femme, ni animal ne peut si rendre sous peine de rendre leurs dieux furieux et d'abattre sur la Thaïlande une malédiction catastrophique, mais que peut-être, des voyageurs en dangers pouvaient être épargnés. A vrai dire, nous n'avions vraiment le choix. Alors après, quelques minutes de marche dans la boue, le sol glissant, à éviter moustiques et insectes dangereux, une infection quelconque, nous voilà arrivés devant un temple en pierre, magnifiquement sculpté, dont les sacrements dataient de siècles avant nous. Des plantes enlaçaient cette bâtisse, et des plantes rares que j'ai pu étudier après, délimitaient l'entrée. Nous arrivions donc en courant, essoufflés, dans ce temple. Le détail qui me frappa fut la froideur que celui-ci renfermait. La différence de température était vraiment marquante mais pas seulement... vois-tu Sasha, malgré l'âge de cette bâtisse il n'y avait pas une goutte, pas une seule qui ne faisait échos dans cette vieille bâtisse. Complètement isolé, nous étions complètement isolé. Nous avons attendu la, quelques heures, cette étrange bâtisse nous protégeant. Nous permettant de voir cette pluie si douce et violente s'abattre sur le sol. Quand enfin, celle-ci s'est arrêtée, nous sommes sortis, doucement admirant la beauté que la nature avait laissé derrière elle. Sasha, la beauté de ce moment, sa singularité me restera en tête, je remerciais avec Shira ce temple de nous avoir accueilli et protégé. Puis nous sommes repartis en direction de notre destination primaire quand mon pied heurta un petit objet. Je dûs nettoyer celui-ci couvert de boue dans une petite flaque d'eau...
L'oncle prit la main de Sasha et déposa l'objet dans ses mains.
- Lorsque Shira vit l'objet, il ouvrit grand les yeux et ainsi, tous les villageois firent de même quand ils virent ce que j'avais trouvé. Selon Shira, et les habitants du quartier, il s'agit d'un collier très rare, produit il y a plus de 200 ans dans les très hauts quartiers de la Thaïlande. Le symbole dessus représentait l'amour et la haine, la beauté des opposés, le cruel et la pitié, il représentait l'équilibre de la vie, sa puissance et sa singularité. Tous me dirent que c'était un cadeau des dieux ou bien des ancêtres.
Sasha ouvrit sa main et découvrit le bel objet qui s'y cachait. Un magnifique pendentif, ovale et en argent, des symboles d'une autre langue y étaient inscrits. Une corde noire et souple soutenait le pendentif. Ses yeux pétillaient, il le trouvait sublime.
- Il est à toi à présent, je veux que ce cadeau te revienne Sasha.
Ce dernier sauta dans les bras de son oncle. Une étreinte douce et euphorique.
- Merci Vincent ! Un jour, je t'offrirai un cadeau aussi, le plus rare et le plus beau du monde, durant un de nos voyages, je trouverai le plus bel objet ! S'exclama Sasha, regardant son présent avec joie et admiration, comme j'ai hâte de ce jour ! Hâte de pouvoir venir avec toi !
Vincent sourit et ébouriffa les cheveux du garçon, encore rêveur des voyages de son oncle.
- Il sera proche, j'en suis certain.
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À l'aube, nous serons plus grands
Novela JuvenilIl y a cet instant. Ce moment où l'on découvre des faces qui nous étaient alors inconnues de la vie. Celles douces et délicates, qui nous font rêver et danser. Celle qui furent fracassantes et brutales, qui nous font peur et pleurer. Sasha traverse...