Londres, année 1950, 22h10
Au The Lion's Head, l'ambiance battait à son plein. Comme prévu, le groupe d'Aurélien était présent avec ses hommes. Les engrenages de ce plan presque parfait devait se mettre en route.
Guillaume entra une heure après Antoine pour ne pas qu'on les soupçonne d'être complice ou autre. Ils avaient un plan tout ficelé qui n'avait aucune faille. Angèle et Roméo étaient parfaitement au courant. Le stresse et la tension étaient encore basse mais ça n'allait pas tarder à monter.
Guillaume rentra d'un pas assuré dans le pub. Il n'était plus le petit ouvrier miteux d'il y a quelques heures : pantalon sur mesure, chemise, bretelle, chapeau noir, chaussure bien ficelé et surtout veste sur les épaules. Tout était là pour faire croire à une grande fortune. Antoine lui s'était contenté d'une chemise avec un pantalon en tant que pianiste et chanteur, il ne devait pas faire le même effet que Guillaume. Cet ensemble avait coûté une petite fortune à ce dernier et il avait dû se privé de déjeuné pendant un mois.
Alors que la jeune belge chantait des airs de jazz dans sa robe noir moulante, Antoine regardait d'un œil inquiet les hommes d'Aurélien. Ils avaient pas l'air commode surtout le grand barbue avec sa queue de cheval. Il était grand, une vraie armoire à glace.
Guillaume s'installa sur chaise en face du chef de la mafia qui venait de gagner une énième partit de poker en humiliant son adversaire qui était partit en courant du pub. Il leva la main et commanda une pinte de bière avec une aisance aristocratique. Guillaume aimait jouer ce rôle de mec riche qui aime les défis. Il savait que tout cela allait payer puisque Antoine était là pour lui donner les cartes.
Le jeune normand leva les yeux et esquissa un sourire en voyant son futur adversaire s'assoir. Il n'avait pas l'air comme les autres, ce basané avait l'air plus intelligent que tous les anglais qu'il avait vu avant. Guillaume lui aussi détaillait Aurélien : ensemble noir complet avec cravate et sous veste de la même couleur. Ses cheveux mi long coiffé derrière ses oreilles. Tout montrait qu'on devait le prendre au sérieux alors que l'expression de son visage contrastait vivement avec le reste. Une candeur presque enfantine ornait son visage.
« Une partie de poker ? Proposa le mafieux dans un anglais parfait en se tournant vers la chanteuse. Vous chantez comme une reine mademoiselle. Pouvez-vous jouer un air de jazz qui j'apprécie tant. Merci. Il se retourna vers Antoine qui était au piano et se mit à parler français. Par contre. Excusez moi, monsieur, mais je ne veux pas de tricherie dans une partie. C'est quelque chose qui a le don de... m'énerver. Je ne dirai rien au gérant du pub mais veillez nous laisser. »
Antoine se figea avec les deux autres chanteurs. Guillaume cacha sa surprise avec un jeux d'acteur. L'art de la feinte. Au fond de lui, il devenait fou. Son corps entier pris feu. Il n'avait plus de complice et même si les deux belges étaient présents, il savait pertinemment qu'ils allaient faire leur travail de jouer de la musique. Alors qu'il était en pleine réflexion, Aurélien s'était retourné vers lui avec un grand sourire innocent. Mais ses yeux disaient le contraire, la diable habitait dans ce corps d'ange. On pouvait y lire de l'excitation.
Un frisson parcouru l'échine de Guillaume et il se mit lui aussi à sourire très chaleureusement avant de boire un peu de sa bière. Il voulait jouer comme ça, et bien il jouerait comme ça. Et il allait gagner.
Les cartes furent distribuées par le fameux Skread qui les mélangeant habilement. Guillaume regarda son jeux et se mit à sourire intérieurement. Une quinte flush c'est à dire un As de pic et sa suite. Il avait un merveilleux jeu. C'était la chance qui lui souriait.
Une tension naquit en seulement quelques minutes, seule Angèle brisa it le silence de sa voix angélique accompagné de son frère à la contrebasse et au piano par Antoine qui est surveillé de près par Diamond Deuklo.
« Je mise de 20 jetons donc 20£. Commença Guillaume en avançant ses pièces en bois au milieu de la table de jeux.
— Je suis et je relance de 1 000 jetons. Répondit Aurélien avec beaucoup de calme. »
Guillaume allait s'étrangler avec sa bière. Était-il inconscient ? 1 020£ ce n'était pas rien pour Guillaume, ça pourrait le nourrir correctement pendant plusieurs mois avec Antoine. Il esquissa un sourire avant d'ajouter d'un ton qui se voulait poli :
« Et bien, je vois que monsieur, aime aller rapidement.
— Vous avez bien vu, darling.
— Je suis. Il hésita. Et je relance de 80 jetons le jeux. »
Guillaume avait confiance en son jeux. Il avait un jeux parfait. Son bluff l'était aussi. Des années à finir tabasser dans des coins de rien l'avait rendu invulnérable. Il jouait l'air de feinte parfaitement tel la Marquise de Merteuil dans les Liaisons Dangereuses. L'hypocrisie même dans ce genre de moment. Il pensait qu'Aurélien allait être raisonnable et se suivre sans rien dire pour ainsi dévoiler ses cartes mais ce ne fut pas le cas :
« Je relance de 1 000 jetons. J'aime ajouter du piquant à la situation. Les jeux me rendent tellement exciter. »
Guillaume vit le regard de son adversaire changé, c'était le genre de regard qui voulait dire : "je sais tout Guillaume".
«Je suis simplement. Se résigna Guillaume qui ne pouvait pas aller plus loin.
— Il est tant de montrer nos cartes désormais, monsieur....
— Guillaume Tranchant.
— Enchanté, Aurélien Cotentin.
— De même. »
La tension grimpa d'un coup, Antoine qui était devenu un simple spectateur était en train de paniquer et de jouer sa vie. Si Guillaume perdait, ils étaient morts. Le plus vieux n'avait pas cette argent en sa possession et son travail ne le suffisait pas. Si il s'endettait surtout auprès de la mafia, il allait avoir des problèmes. Le cœur battait la chamade.
Guillaume lui stressait aussi. Il avait peur de perdre mais l'excitation des jeux le rendait fou. L'ambiance qui était monter bien trop vite. La présence d'Aurelien et son sourire. Guillaume ne comprenait pas mais il était irrésistiblement attiré par son corps et son être. Mais ne le montrait pas. Un fin sourire apparu lorsqu'il retourna ses cartes dévoilant une quinte flush. Mais il le perdit aussitôt quand il vit Aurélien dévoiler une Quinte Flush royale battant à plat de couture sa misérable combinaison.
Les yeux de Guillaume s'ouvrirent en grand d'étonnement et tout autour tomba en mille morceau. Il avait perdu. Perdu une somme d'argent considérable. Mais un simple regard croisé avec Aurélien et il reprit de l'adrénaline. Il ne savait pas comment mais il avait envie de jouer plus, de ressentir la folie du jeux dans ses veines qu'avec Aurélien. Alors dans une voix assurée et suave, Guillaume articula :
« Une autre partie monsieur Cotentin ? »
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The Lion's Head ☾ Orelgringe
FanficLondres, année 1950. Dans un pub anglais se trouve une partie de la mafia française la plus célèbre du Royaume-Uni dont le chef, Aurélien C. est un des meilleurs joueur du poker du pays. Aucun adversaire ne le défit sans perdre tout son argent, ses...