La montagne bleue (Terminée)

Chapitre 2

Julian. Le garçon qui hante tous mes souvenirs d'ado et à qui je pense encore tout le temps. Avant, il m'arrivait souvent de rêver de lui tellement j'y pensais et cela peut m'arriver encore aujourd'hui.
Ça va vous paraître fou, mais on ne s'est jamais parlé. Pourtant, je peux vous certifier que je ressentais quelque chose de fort pour lui. Je ne sais pas si c'était de l'amour ou une très grande attirance.
Je ne suis jamais tombée amoureuse en fait, d'où l'absence de comparaison. Je dois bien avouer que mon physique attire les regards. Des cheveux d'un noir profond jusqu'aux fesses, des yeux couleur caramel très clair en amande et une peau légèrement halée « ça ne passe pas inaperçu » se plaît à dire mamie Gigi.
Cependant, je n'ai pas beaucoup fréquenté de garçons. Disons que je ne leur prêtais pas beaucoup d'attention. Car ils n'étaient pas lui.
Tout se rapporter à lui. Ils n'avaient pas les mêmes yeux vert. Ils n'avaient pas les mêmes cheveux châtains foncés presque noir. Ils n'avaient pas son regard à l'éclat rageur ou n'avaient pas la bonne taille... et j'en passe. Ce n'était pas lui c'est tout. Et je ne le retrouvais en aucuns d'eux.
Voilà pourquoi mes relations n'ont jamais fonctionné. J'ai vingt-trois ans et je me rends compte à ce jour, que ma vie sentimentale n'évoluera pas tant que je l'aurais encore en tête.
Voilà l'autre raison. Celle pourquoi je tiens absolument à partir là-bas. J'ai besoin de le revoir. J'espère le revoir de tout mon être. Il faut que je fasse le point avec mes souvenirs et ce que je ressens. Et ça Kenna l'a très bien compris sans que je lui en parle.

En effet, après notre shopping entre fille, j'en profite pour faire une chose que je ne fais jamais. Me confier. Il est plus que temps que je m'ouvre aux personnes que j'aime. J'ai toujours aimé être la confidente, mais là, je me trouve dans une impasse. Je souhaite ardemment que l'on me conseille.
Voilà ce dont j'ai besoin. De conseils bien réfléchis et avisés par les deux personnes en qui j'ai le plus confiance. À savoir Kenna et Lily. Sans omettre mamie Gigi, mais je n'ai pas envie de l'impliquer dans mes histoires de cœur.
Des fois, je me dis que ça paraît dingue de vouloir le voir à nouveau, afin de m'assurer que ce que je ressentais alors, n'était qu'une fixette sur ce beau garçon mystérieux. Après tout, je n'avais que seize ans lorsque je l'ai aperçu pour la première fois.

— Vous ne trouvez pas ça fou, que le seul gars dont je sois peut-être tombée amoureuse adolescente, ne m'ait jamais parlé ? Car à moi, ça a tendance à m'inquiéter. Plus ça va, plus je me dis qu'il y a un truc qui ne tourne pas rond chez moi.
— Oh ça ce n'est pas nouveau ! S'exclame Lily en me taquinant tandis que je lève les yeux au ciel.
- Je vous parle sérieusement, je sais que cela arrive plutôt rarement de me confier mais...
— Tu veux dire jamais ! Me coupe Kenna.
— Je confirme, ajoute Lily.
— Oui, c'est vrai. Je préfère m'occuper de vous deux. Vous conseiller au mieux et du coup, je ne m'ouvre pas assez à vous, je leur confirme sans me défiler pour la première fois.

Elles s'arrêtent de marcher soudainement et se tournent vers moi.

— Et bien, il était temps ! J'avais peur que ce moment n'arrive jamais, me dit Kenna surprise.
— Hé ! Tu sais bien que je n'ai jamais eu de peine de cœur ou d'autre problème. Mais là, je sens que tout est chamboulé dans ma tête.
— Pourquoi ? Qu'est-ce qui te tracasses au juste ?
— Peut-être le fait de passer pour une folle parce que je m'accroche à ces souvenirs alors qu'il ne s'est rien passé justement. Après tout, on ne se connaît pas avec Julian. Au fond, j'ai peur qu'on me juge et qu'on se foute de moi.
— Alors d'une, personne ne te jugera. Tu sais très bien que ni Lily ni moi ne s'amuserait à te chambrer sur ça, Indi. Et de deux, quand tu dis qu'il ne s'est rien passé, je ne suis pas d'accord.
— Quoi ?! Et tu ne m'as rien dit?! Putain, Indi, j'y crois pas, j'en reviens pas même ! S'exclame Lily à mon côté, en me donnant une tape sur le bras.
— Hé, du calme Lily ! Je ne vois pas de quoi elle parle ! Je m'exclame à mon tour en pointant du doigt ma sœur Kenna. Tu sais bien que je ne suis jamais sortie avec lui ! Je rétorque à ma soeur.
— Oui, ça c'est vrai. Mais n'oublies pas que j'étais présente quand tu l'as vu et crois-moi ou non, mais lorsqu'il t'a aperçu, je peux t'assurer que tu ne l'as pas laissé indifférent. Loin de là, Indi. Il ne te quittait pas du regard. Je me souviens encore très bien, l'avoir surpris, à plus d'une reprise, t'avoir observé en douce, m'avoue-t-elle en me laissant perplexe.