Deuxième mois

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- Clélya, le repas va être froid , sors de là. 

Je me pince le nez et souffle en partant vers la cuisine.
Ma femme entame son deuxième mois de grossesse et comment dire : 
Entre ses nausées qui nous réveillent tôt le matin, madame qui trouve que ces seins grossissent et lui font mal ... 

Je n'en peux plus, mais je me contiens et continue de l'aimer et de l'épauler. 
Nia nia, je vais me transformer en mauviette à ce rythme-là. 
Mais le pire du pire ! Elle est tout le temps fatiguée et moi, je me retrouve délaissé. 
Jouer solo, c'est satisfaisant, mais quand on est aux côtés de Clélya Holleville ... Tout de suite, ce n'est pas le même niveau. 

Elle apparaît enfin, en tee-shirt, mini short et sans soutien-gorge, car ça la titille et la fait souffrir apparemment. 

Quelle chochotte ! 

Le repas et la fin de soirée se passent, dans notre routine agréable, et voyant qu'elle somnole devant son Grey's Anatomy, je la porte jusqu'à notre lit. 

Et oui, je suis charmant. 

***

- Jay ? 

Chut Clélya, je dors.

- Jay ?? 

Mon rêve s'évapore petit à petit et j'ai envie de le rattraper du bout des doigts. 
Je la sens bouger mon bras pour me réveiller. 

- Jayden ?! 

- Mmmmmm quoi ? 

- J'ai envie de vomir. 

- Bah, va vomir Lya. 

- Merci du soutien, Jayden, franchement, c'est de ta faute et à tes saletés de spermat... 

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase qu'elle court et tombe près des toilettes. Je l'entends hurler un " Je te déteste " et instinctivement, je protège mes parties intimes, j'en ai encore besoin. 

Je me lève et vais la voir : elle a le teint tout pâle. Je me penche vers elle et lui demande si ça va.

- À ton avis, Jayden Holleville ? Est ce que j'ai l'air d'aller bien ? 

S'il vous plaît, qu'on me rende ma Clélya toute mignonne. Non pas que la Clélya enceinte ne m'attire plus , mais ses sauts d'humeur... 

Les mecs, je prie pour vous. Amen. 

Elle se baisse pour faire amie-amie avec la cuvette des toilettes et moi, qu'est ce que je fais ? Au lieu de repartir et de la maudire pour avoir écourté mon sommeil, non, moi, je lui tiens les cheveux, comme un bon petit ami, tout gentil tout attentionné. 

Une fois que Lya a fini de rendre ses tripes, je continue de lui tenir les cheveux pour qu'elle puisse se rincer la bouche. Si ce n'est pas gentil de ma part ça ! 

Elle me regarde, énervée, fait des allers-retours avec ces yeux entre mon visage et mon entrejambe. 

Hé ho, elle va se détendre ! Si on m'avait dit que la grossesse la rendrait comme elle est, j'aurais enfilé un préservatif. 

On retourne se coucher et il est ... 3 h 00 du mat' ! Elle m'a ruiné une bonne partie de ma nuit. Je me glisse sous les draps et ma charmante femme vient se coller à moi…Bah tiens ! 

 - Je t'aime mon Jayden. 

- Moi aussi, Lya, moi aussi. 

La mort dans l'âme, je me rendors en priant pour qu'elle ne nous réveille pas à nouveau.

***

Le réveil n'a jamais été aussi dur et comme un zombie, je me rends au travail. 

- Salut Holleville. 

- Bah, alors le réveil était rude ce matin ? 

- Foutez-vous de moi, les gars, mais quand Charlène et Loïs seront enceintes à leur tour, je me moquerais de vous à mon tour. 

Bastien et Nico, mes deux amis sur qui je peux le plus compté, continuent de se marrer. Franchement, je leur espère une grossesse à supporter encore pire que la mienne. 

- Non sérieusement ? 

- Sérieusement ? Clélya déteste visiblement ce qu'elle adorait auparavant.

Hop, petit regard lubrique et face à leurs têtes , je ricane. 

- Coup dur pour Jayden Holleville. 

- Je crois qu'avoir un gosse avec Clélya n'était pas la meilleure chose que tu es faite, mon pote. 

- Et ce n'est que le début. 

Je souffle, et me mets aux boulot, prêt à sauver des vies en essayant de garder la mienne. 

***

Je pensais rentrer tranquille, avoir ma petite femme qui m'attend, un petit dîner aux chandelles... 

Négatif. Négatif comme le test de grossesse qu'on n'a pas eu. 

Elle était affalée telle une larve sur le canapé, jouant sur sa tablette. 

Et après des crises, des larmes, un Jayden qui court après Clélya dans la maison - oui, je parle de nous à la troisième personne -, une Clélya qui refuse que je mange une pizza, une viande ou des œufs, je mange enfin. Une salade. Une. Salade. Non mais dans quel univers parallèle je suis tombé ? 

Honnêtement, elle va me rendre fou. Je suis sûr que mon ventre va crier famine toute la nuit. Vivement, que ses nausées se terminent… Vivement que cette grossesse se termine… Dire que nous n'en sommes qu'au deuxième mois…

Un bébé qui change tout Où les histoires vivent. Découvrez maintenant