Still The One || MxM

Prologue

« I see it, I like it, I want it, I got it »

Ariana Grande – 7 rings

*

Casey, comme à son habitude, traînait au bar du Two men, assis sur son tabouret habituel, le dos droit et dans ses larges paumes encore décorées de quelques tâches d'encre de chine, un verre de Whisky Redbreast. Fort et Irlandais, comme l'était sa défunte mère. Il faisait tinter les deux glaçons l'un contre l'autre sans lâcher du regard l'homme au bout du bar, assis, le dos voûté.

Des cheveux blonds, impeccablement plaqués vers l'arrière et une fine bouche rose qui s'harmonisaient avec des iris océans et dilatées d'envie qui firent frissonner la queue de Casey, confiné dans son jeans noir.

Casey baissa les yeux sur le reste du corps de sa proie en coinçant la langue entre ses lèvres, pas le moins du monde pudique de déshabiller le -visiblement- plus jeune de la sorte.

Sexy, ce pantalon chino... corps plutôt musclé qui doit cacher une merveilleuse cambrure sous ce boléro et cette chemise.

Depuis un peu plus d'une demi-heure, ces deux-là se lançaient des œillades à la fois furtives et pourtant explicites. Casey avait beaucoup de pouvoir lorsqu'il s'agissait de séduction et il savait, il sentait lorsqu'un homme était prêt à s'agenouiller devant lui, bouche ouverte et langue agile. Et avec ce joli blondinet, il en était si sûr qu'il l'imaginait déjà en train de le sucer. Ses lèvres fines autour de sa verge tendue à l'extrême.

Il but d'une traite les quelques gouttes restantes dans son verre et le déposa bruyamment. Directement, James, le patron du bar, vint à sa rescousse en balançant sa serviette sur son épaule d'un geste habituel.

— Un autre ?

— Pas tout de suite, dit Casey en se léchant les lèvres.

James, tourna son visage joufflu dans la même directement que les yeux de son client et émit son petit rire grassouillet qui le rendait si sympathique.

— Tu sais qui c'est, au moins ? demanda-t-il, sans cesser de rire. C'est Alan, le fils de l'ancien Maire de la ville, Carlton Brond.

— S'il est aussi bon en pipe que son père en politique, ça me va.

Sans un mot de plus, il sauta hors de son tabouret et avança de manière dégagée jusqu'à la porte des toilettes. Bien sûr, il garda un sourire coincé sur ses lèvres lorsqu'il passa derrière le blondinet, dégageant son merveilleux parfum boisé derrière lui. Une fois à l'intérieur, son corps élancé appuyé contre le mur, il regarda l'heure sur sa montre.

Défi du jour : Deux minutes. Le temps qu'il finisse son Amaretto.

Casey décomptait les secondes dans sa tête avec une certaine excitation qui faisait frémir tout son corps. Il avait hâte de calmer son érection évidente qui n'était pas là par hasard. En fait, il adorait les blonds, comme il l'était lui-même !

La porte s'ouvrit dans un petit grincement et le blondinet à la bouche fine entra, faisant papillonner ses yeux sur Casey qui gardait les chevilles croisées alors que ses fesses rebondies étaient posées sur le lavabo.

Trente seconde de plus pour qu'il s'approche de moi.

Et en effet, elles passèrent en un éclair et le plus jeune reporta toute son attention sur Casey qui, d'un pas décidé, s'approcha de lui. Sa main glissa doucement sur le pan de son boléro noir. Il lécha ses lèvres.

— Je suppose que mon prénom ne t'intéresse pas ? demanda le blondinet d'une voix un peu tremblante.

— Alan, lança Casey.

Alan fût étonné, mais pas pour longtemps puisque Casey le poussa jusqu'à une des toilettes, refermant la porte dans son dos et à deux doigts. Il avait tellement l'habitude de ce geste, tellement l'habitude ce bar, tellement l'habitude des hommes qu'il baisait -et adorait baiser d'ailleurs- à travers les murs pailletés de cet endroit.

Il approcha son visage souriant vers Alan mais celui-ci recula un peu, secouant vivement la tête.

— Je n'embrasse pas, souffla-t-il en déglutissant difficilement.

Le sourire de Casey s'étira de plus belle et il acquiesça lentement.

Deuxième défi : m'approprier ses lèvres.

— Ouais. Bien sûr.

Et sans prévenir, il plongea sur sa bouche. Directement, Alan participa au baiser, déçu de lui-même. Mais il était déjà envoûté par les lèvres charnues, douées et enjôleuses de l'homme qui, au bout d'une minute à échanger leurs salives, lui prit le poignet et le retourna face contre le mur.

Casey fut satisfait de voir que sa conquête de ce soir était très réceptive par rapport à celle de la semaine dernière. Enfin, si l'on considère que dimanche, hier donc, fasse partie de la semaine dernière.

Il chassa d'une main fébrile sa conscience qui tapait du pied en faisant cligner les lettres néons « P.U.T.E » dans sa tête. Ce soir, il voulait simplement fracasser les petites fesses contractées d'Alan Brond.

Et puis... ce n'est pas moi la pute, je ne me fais pas baiser !

Le premier gémissement sortant de la bouche timide du blondinet annonçait déjà une bonne soirée et Casey sourit contre son cou, n'empêchant pas ses dents alignées de mordre sa peau.