Chapitre 3: Coquillette

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Maya rentra chez elle alors sur la nuit était déjà tombée, à près de dix-neuf heure. Rien de plus normal pour une fin de mois de janvier, me direz vous. Le froid mordait son visage, dont le nez et les joues étaient désormais roses. Les thermomètres affichaient près de zéro, un calvaire pour la blonde, qui détestait particulièrement les basses températures. Cependant, le sourire sur ses lèvres semblait déterminé à y rester, et ne ternissait pas.

Maya n'en revenait pas. Elle avait passé deux heures entières, et même plus, avec la belle Fleur. Dans sa chambre. Juste elles deux, seules. Et Maya avait eu l'impression que la brune appréciait un tant soit peu sa compagnie.

Peut-être que Fleur m'aimera, un jour!

Rien qu'à cette pensée, son bas ventre se remplit d'une agréable chaleur. Son sourire s'étira encore plus, et elle sautilla de joie. Un bruit suspect l'a fit s'arrêter, et elle hâta le pas pou rentrer chez elle au plus vite.

Quand sa mère la vit rentrer, les joues rougies et un sourire plus grand qu'elle, Eve ne put s'empêcher de lui sourire en retour.

- Alors, coquillette, je peux savoir qui t'as donné ce beau sourire? Un bel Apollon, peut être?

Maya rit franchement.

- Plutôt une fantastique Aphrodite.

- Pourrais je la rencontrer un jour? Demanda Eve, son sourire devenant légèrement moqueur.

Le sourire de la petite blonde s'affaissa lentement. Fleur n'avait jamais dit qu'elle l'aimait, et ne le dirait probablement jamais. Elle baissa la tête et répondit en marmonnant:

- Je ne sais pas, on verra. Je vais dans ma chambre, j'ai pas faim.

Maya se hâta de joindre les gestes à ses paroles. La pauvre Eve fronça les sourcils, ajoutant des rides aux quelques unes s'amoncellant sur son visage de quarantenaire. Eve venait de fêter ses quarante cinq ans, et était toujours une jolie femme. Elle ressemblait à sa fille en de nombreux points, mais avait hérité d'un métabolisme plus rapide. Tellement rapide, d'ailleurs, qu'elle devait lutter chaque jour pour maintenir son poids.

- Coquillette! Appella t'elle désespérément. Coquillette, qu'est ce qui ne va pas? Tu peux me le dire, si tu veux.

- Ce n'est rien, grogna Maya de derrière sa porte.

Eve soupira lourdement.

- Très bien. Le dîner sera près dans un quart d'heure. N'oublie pas, tu peux me parler si tu le veux.

Maya ne répondit pas. Assise par terre, elle serrait son coussin contre elle, retenant ses larmes de frustration. Certes, elle n'était pas la personne la plus belle au monde, mais elle méritait quand même une chance, non?

Un quart d'heure plus tard donc, elle descendit prendre son dîner. Sa mère n'était pas une grande cuisinière, mais la quiche était toujours bien cuite.

- Coquillette? Demanda doucement Eve. Tu es sûre que tu ne veux pas m'en parler?

- Non, répondit froidement Maya. Je vais très bien.

- Tu pleures, Coquillette, soupira tristement Eve. Dis le moi, je suis sûre que ça te feras du bien.

L'adolescente réfléchit quelques instants.

- Tu es sûre? Demanda t'elle, gênée. Tu promets que tu ne me jugeras pas?

- Promis.

- Et bien, déjà, c'est une fille... Je te l'ai dis tout à l'heure, ça.

Eve hocha la tête et encouragera sa fille à continuer.

- Je suis avec elle pour un projet en anglais. Mais je crois que s'il n'y avait pas ça, elle ne saurait pas qui je suis, souffla Maya, les larmes revenant à ses yeux. Elle connaît à peine mon prénom!

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