Chapitre 17

6.4K 319 15
                                    

- Femme ! J'ai une grande nouvelle à t'annoncer, fit-Ivar avant d'embrasser la concernée. Viens avec moi.

Ivar entraina sa femme à l'extérieur du grand skali. Il l'emmena vers le port de Kattegat. Là-bas, était attachés à des poteaux tous les hommes présents lors de leur réunion pour renverser le Roi. En leur centre, le corps d'Egil gisait, mort.

- Peuple de Kattegat, hurla-t-il. Voici, devant vous, une poignée d'hommes. N'ayez pas pitié de leur sort, ce sont des traitres. Ils prévoyaient de me renverser. Mais je suis Ivar Le Désossé ! Personne ne peut me tuer, je suis le Roi de Kattegat, votre Roi ! Quiconque aurait la même idée que ces hommes, subira le même sort.

Ivar se tourna vers ses guerriers et leur intima silencieusement de faire ce pour quoi ils étaient là. Ils allumèrent le bucher au pied de chaque traitre et tout le monde les regardèrent brûler vivant. Leurs cris transpercèrent le corps des villageois, on pouvait presque ressentir leur douleur rien qu'en les entendant. Tandis que tout le monde regardait ce spectacle infâme, tous mort de peur, Freydis rentra.

- Freydis. Je suis désolé...

- Je comprends, ils t'ont trahi, ils le méritaient.

- Oui, mais pour une femme aussi divine que toi ce spectacle était peut-être un peu dur, dit-il en la prenant par la taille.

- Ce n'est rien.

- Je t'aime Freydis.

Il retourna sa femme pour qu'elle soit dos à lui. Il plaqua son corps contre le sien et huma son cou, l'embrassa. Il se débarrassa de sa béquille et la serra fort contre lui.

- Je t'aime aussi Ivar.

- Non, c'est faux. Tu m'as menti.

- Ivar ?

Elle n'eut pas le temps du dire un mot de plus que quelque chose se glissa autour de son cou. Elle tomba à la renverse sur le corps d'Ivar. Sa voix se coupa, puis sa respiration se bloqua. Elle essayait de crier mais seuls de petits bruits sortaient de sa bouche. Elle envoya ses mains en arrière, tentant de se défaire de cette étreinte. Elle toucha le visage mouillé de larmes d'Ivar.

- Je t'aime Freydis. Mais tu m'as trahi. Je t'aime... Je t'aimais tellement...

Freydis vit de plus en plus trouble, au comble de l'agonie. Son corps était parcouru de spasmes incontrôlables. Au bout d'un moment, son corps se figea, sa bouche se crispa, grande ouverte tout comme ses yeux exorbités. Son cœur cessa de battre, et Ivar resta allongé sur le sol, le corps inerte de sa femme au-dessus de lui, alors qu'il pleurait.

- Ivar ! appela Hvitserk. Oh non...

- Hvitserk, je veux que tu préviennes les autres, dit-il sanglotant. Fais-en sorte que demain elle rejoigne la mer, je ne peux le faire moi-même. Aide-moi à me relever.

Une voix qu'Ivar fut debout, il essuya ses larmes. Cela serait la seule et unique fois que sa femme le ferait pleurer. Elle l'avait déshonoré, humilié, trahi. Aucun mot n'était assez fort pour décrire ce qu'elle lui avait fait endurer.

- Personne ne doit être au courant, pas même Ubbe. Je te fais confiance ? Hvisterk acquiesça. Où est Aïda ?

- Elle s'est réfugiée à la cuisine, pendant ton discours. Ne lui fais pas de mal, je t'en prie.

Ivar ne répondit pas et partit en direction des cuisines, alors que Hvitserk allait installer Freydis sur son lit, et prévenir le village. Personne ne croirait à une mort accidentelle, mais la vérité ne pouvait être dévoilée, et Hvitserk comprenait très bien.

My escapeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant