IV

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J'ouvre mes yeux qui me font souffrir a cause de la lumière qui sort de la fenêtre. J'ai du dormir jusqu'au lendemain matin.

Donc, je suis à l'hôpital et donc je suis pas morte. Laurent veut savoir pourquoi j'ai tenté de me suicider ainsi que l'infirmier et je sais pas comment sortir de ce bled blanc. Aaaah la galère.
Et après je vais où moi ? J'avais pas prévu que j'allais survivre putain !
En tout cas je risque pas de retourner chez ma conne de mère. Je préfère vivre a la rue. Et puis si ils me relâchent je tenterais de me suicider une nouvelle fois. Mais avec un plan plus élaboré. Si je suis en vie, c'est qu'il y a eu une merde dans l'histoire... Mais laquelle ?

Pendant que je réfléchissais a un nouveau plan, j'avais pas remarqué la présence de quelqu'un.
Liang.

"- Vous comptez toujours rester dans ma chambre ou ça se passe comment ?
- Liang : Bonjour, je vais bien, merci, et toi ?. Heu... Si je reste ici c'est parce que je suis ton 'infirmier'  personnel.
- Pourquoi vous avez fait votre truc avec vos doigts en disant infirmier ?
- Liang : Tout simplement parce que je suis pas infirmier. Je suis médecin généraliste. Mais comme ils sont en sous effectif d'infirmiers, je suis là.
- Ah, c'est con n'est-ce pas. Vous allez devoir rester avec une gamine très chiante. Sniff sniff. Je vous plains.
- Liang : Ah ah ah, comment je ris ! C'est TROP drôle. C'était de l'ironie que je viens de faire là.
- Oh mon Dieu je suis blessé ! Vous venez de me briser le cœur.
- Liang : Bon, je dois faire des analyses et changer tes pansements. Assis-toi s'il-te-plaît.
- Ouais."

Je me redresse, avec la tête encore a moitié dans les fesses. Et je me tourne vers lui pour être en face de lui.
Il me prend le visage et me met des lumières dans les yeux. Puis il met un truc autour du bras qui se gonfle,... Euh c'est quoi déjà ce truc ?... Bref, j'ai oublié le nom.
Il m'annonce que tout va bien.

Il se retourne et récupère les bandages qu'il a amené avec lui, puis il me change tout mes pansements.
J'ai pus distingué des petits regards vers mon visage quand il regardait certaines parties de mes blessures les plus meurtries.
Il avait l'air un peu dégoûté, et ça se voyait qu'il avait pleins de questions dans sa tête.
Mais je l'ignorais. J'avais pas envie de répondre à ses questions. De toute façon, ça lui ferait quoi de savoir pourquoi j'ai fais ça ? Rien.
Je dois dire quand même que mes bras ont une sale gueule.. Putain, tu vas me dire que je vais devoir vivre avec cette merde jusqu'à que je trouve un plan convenable pour trouver enfin la paix éternel.

"- Je sens que ça va être long...
- Liang : De quoi ?
- Hein ? Quoi ?
- Liang : T'as dis que ça allait être long. Mais de quoi ?
- Ah rien, j'ai parler a haute voix..., visiblement... 
- Liang : Tu parles du temps que tu vas mettre pour trouver un autre plan convenable pour pas te faire chopper et pour pouvoir crever en paix, c'est ça ?
- ... Euh..  Oui, oui c'est ça. Vous êtes fort pour lire dans les pensées docteur.
- Liang : Pourquoi tu veux mourir ?! T'as tout pour toi ! Tu es jeune, t'as toute ta vie devant toi ! Il y a des bébés qui vivent seulement une minute après leur naissances ! Et les personnes qui sont dans un lit d'hôpital, dans le coma et qui sont entre la vie et la mort ! Ils se battent pour leurs proches. Et puis ceux avec le cancer.. Eux ils risquent de mourir à chaque instants ! Et toi tu veux te suicider !? La vie est belle et elle est faite pour être vécue. Profite, alors que d'autres ne peuvent pas.
- J'aimerais bien Liang, mais seulement moi, je n'ai pas de proches. Mes deux seules raisons de vivre sont mortes cette été. Ma mère me bat chaque jours, elle m'insulte de tout les noms. Mon père lui, est mort du cancer des poumons. Mes amies, si je peux appeler ça des amies, elles m'ont toutes oublié, comme a chaque fois que je change d'école. Ma famille éloignée est comme je dis, ÉLOIGNÉE. Et j'ai pas de mecs si vous voulez savoir. Vous vouliez savoir pourquoi j'ai fais ça, bah voilà vous avez gagné. Alors maintenant vous pouvez partir s'il-vous-plaît, j'ai besoin d'être seule.
- Liang : Amélie,.. écoute, je savais pas..
- Justement ! Vous saviez pas, alors avant de faire des leçons de morale a deux balles, informez vous.
- Liang : Je suis désolé, mais si tu m'avais dis tout ça, ça ne se serait pas passé !
- Bordel, mais vous vous prenez pour qui ?! Mettez vous a ma place deux secondes ! Enfin ça sert a rien,.. vous pouvez pas comprendre.. Mais juste, j'aimerais bien vous voir là, assit sur un putain de lit d'hosto, avec les bras scalpés jusqu'aux os, entrain de vous demandez ce qui va se passer ensuite, parce que là, moi je suis paumée ! Bordel, j'ai nul part où aller ! Et je suis là coincé avec un infirmier, enfin 'médecin généraliste', qui est entrain de me juger de ce que j'ai fais !
- Liang : Je ne te juges pas !
- Ah ouais !? Alors c'était quoi la gueule que vous avez tiré quand vous me bander les bras ? Et les petits regards très peu discret ? Hein ? C'était quoi ça ?
- Liang : J'étais juste choqué ! Bordel, t'as vu l'état de tes bras ?!
- Oui je les ais vu car c'est moi qui les ai fais !
- Liang : Et moi je suis là pour éviter que ça se reproduise.
- Mais oui bien sûr, et vous pouvez m'expliquer comment vous allez faire ça ? Parce que, dès que je vais 'mieux', je me casse et vous ne me verrez plus jamais.
- Liang : Justement, avant que je ne vienne ici, j'ai parlé avec le chef de l'hôpital. Je lui ai dis que je voulais te garder chez moi. Je te soignerais à domicile, enfin chez moi, et comme ça je t'ai sous les yeux. Comme ça on y gagne tous. L'hôpital a une chambre de plus, car on savait que tu n'avais plus de domicile, alors on était obligé de te garder. Moi, j'ai du boulot et je suis payé et comme ça j'ai l'esprit tranquille sachant que tu resteras en vie et que tu ne tenteras pas de te suicider une nouvelle fois. Et toi, bah... Tu survis.
- ... Wow. Je pensais que ma vie ne pouvais pas être plus pire qu'à l'instant, mais en fait je me trompé. Putain mais sérieux !? Fait chier ! Vous faites tous chier ! Pourquoi vous vous préoccuper tant de moi !? Vous me connaissez même pas.
- Liang : Si je fais tout ça, c'est parce qu'il y a trois ans, un gamin plus petit que toi, aussi a fait une tentative de suicide. Et lui, j'ai pas pu le sauver. En sortant de l'hôpital, il est allé sur l'autoroute et a marché sur la route. Un automobiliste ne l'a pas vu, et il est parti au ciel.
- Dites-vous que la haut, il est tranquille et en paix. Heureux.... Il lui ait arrivé quoi pour qu'il veuille partir ?
- Liang : Il a perdu toute sa famille dans un accident de voiture. Lui seul a survécu. Il n'avait pas vraiment d'amis. Il était le type de gamin timide à en crever et qui ne parlait jamais a part pour dire bonjour, et encore. Il s'est retrouvé dans une famille d'accueil avec un père très violent. Et complètement taré. Il faisait des expériences bizarre sur le gosse et lui il encaissait. D'ailleurs ce gars est en tôle, on lui a découvert des problèmes psychologiques grave. Il perdait complètement la boule. Alors on a accueilli le gamin ici. On savait tous déjà que c'était foutu pour lui. Il avait même pas d'expressions faciales vivantes. Il était littéralement mort. Il avait parlé a personne, sauf a moi. Il m'a dit son plan pour se suicider. J'ai essayé de le convaincre de ne pas le faire, mais voilà... C'est comme ça."

Je regarde Liang avec un regard triste. Ça se voit qu'il tenait à ce gamin. Bordel, que la vie peut être triste des fois.
Liang m'annonce que des gens de l'hôpital vont chercher mes affaires chez ma mère et que dans deux jours je pars vivre chez lui.
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AS

Maybe it's destiny Où les histoires vivent. Découvrez maintenant