La tension était à son comble. Il fallait que je trouve rapidement une solution à cette situation plus qu'épineuse. Comment expliquer la présence de Brandon sans compromettre mon identité ? Sans trop réfléchir et que je puisse dire quoi que ce soit, William s'est jeté sur Brandon, le plaquant au sol.
- Tu le connais ce type, m'interrogea William en position de force ?
Le tutoiement m'avait un peu chamboulé mais pas au point d'en oublier de réfléchir à une solution. Alors j'ai pris une profonde inspiration avant de répondre à sa question.
- Arrête ! C'est mon frère !
Le retournement de situation a perturbé tout le monde. L'air menaçant que William s'était empressé d'adopter en ouvrant la porte venait de disparaître au profit de la confusion. Il avait l'air gêné de la situation et au fond de moi, je compatissais un peu. Il a lâché son emprise, libérant ainsi Brandon. Je ne savais pas ce qui devait le plus me choquer : le fait que mon patron n'avait pas réfléchi une seconde avant de chercher à me protéger ou bien l'absence de parole venant de Brandon. Ce qui était sûr, c'est que William n'allait pas oublier cette soirée d'aussitôt. Il a aidé Brandon à se mettre sur pieds avant de ramasser sa veste qu'il avait fait tomber dans sa fougue.
- Oh je ne savais pas... Je suis désolé de vous avoir agresser.
- Vous devez sûrement être William, son patron.
Brandon avait pris une sorte d'air supérieur comme s'il voulait montrer qu'il était en position de force à présent.
- Effectivement.
- Moi c'est Brandon, répondit-il en tendant sa main en guise de signe de paix.
William s'est empressé de serrer la main qui lui était tendue avant de s'excuser à nouveau et de s'en aller le plus vite possible. Il n'arrivait même plus à soutenir mon regard. Ce fut un retour à la réalité assez brutal. Une fois parti, l'atmosphère s'était un peu allégé.
- Tu peux m'expliquer ce que tu fais chez moi ? Et surtout comment est-ce que tu as fait pour entrer ?
- Je t'assure, tu n'as vraiment pas envie de savoir comment je m'y suis pris.
L'expression de son visage m'a parfaitement suffi pour comprendre que je n'avais pas envie de connaître la suite de cette affaire. Il se massait l'épaule, sûrement à cause du coup que William a dû lui portant dans leur chute.
- Mais en revanche, tu as le droit de savoir ce que je fais là.
- Je t'écoute.
- J'ai réussi à contacter un informateur qui me donnera les détails sur ton Caleb chéri dans quelques jours.
- Alors premièrement, ce n'est pas mon "Caleb chéri" et deuxièmement où est-ce que tu l'as trouvé ?
- Un bon détective ne révèle jamais ses sources. Mais ça pourrait nous être utile.
- Tant que ça peut aider à découvrir la vérité, je suis totalement preneuse.
- Content qu'on soit sur la même longueur d'onde.
J'espérais juste que le temps ne se retourne pas contre moi et que ces informations ne soient pas trop destructrices.
- J'espère que ça ne te dérange pas de partager ton lit avec moi.
- Alors là, il est hors de question que cela arrive !
- Au moins j'aurais essayé.
- Tu me feras le plaisir de déplacer tes affaire dans le salon, là où tu dormiras pour les prochains jours. Enfin, même si je n'ai aucune idée de la durée de ton séjour.
- Aussi longtemps que tu voudras princesse.
- Il faut vraiment que tu arrêtes avec tes surnoms stupides.
~ Le lendemain ~
Brandon était déjà parti lorsque je me suis honteusement réveillée bien trop tard pour quelqu'un qui a des obligations. Il avait laissé un mot disant qu'il ne voulait pas me réveiller et qu'il était parti pour affaire. Comment ça monsieur à des affaires jusqu'à New York ? Je n'étais pas obligée de me présenter au bureau aujourd'hui car toute l'équipe devait se concentrer sur l'événement qui aura lieu la semaine prochaine avec les investisseurs donc le télétravail était autorisé. Je commençais mine de rien à prendre tout doucement mes marques dans ce job.
Après mon petit déjeuner très tardif, j'ai envoyé un message à William pour lui demander si le dîner de ce soir tenait toujours. En attendant sa réponse, je me suis mise au boulot.
Le temps défilait et je n'avais toujours pas de nouvelles de lui. Peut-être que finalement il ne veut plus que je vienne. Je m'apprêtais à chercher un bon film à l'eau de rose sur Netflix car l'heure du dîner était passée et que j'avais toujours pas de réponses. Mon téléphone s'est mis à vibrer mettant fin à tout doute. L'invitation pour ce soir tenait toujours. Il disait que George passerait d'une minute à l'autre pour venir me chercher. Le problème c'est que j'avais un véritable chantier à travailler. La panique m'a gagné et je me suis ruée vers la salle de bain en espérant en sortir potable.
J'entendais les klaxons de George me prévenir de sa présence au bas de l'immeuble. Heureusement, j'avais réussi à finir à temps. J'étais vêtue d'une longue combinaison noire avec des manches évasées, les talons étant évident. J'avais coiffé mes cheveux en arrière pour mettre en valeur le maquillage que j'avais peiné à faire. Je me suis avancée vers le miroir pour vérifier une dernière fois que tout était en ordre. Lorsque j'ai fini de m'en assurer, je suis descendue pour rejoindre George. Mais lorsque que la vitre s'est abaissée c'est le visage de William qui est apparu.
- Changement de plan, ça sera moi le conducteur pour ce soir. Vous êtes très belle ce soir.
- Merci.
Aucun de nous deux n'avait vraiment l'air à l'aise. Après quelques minutes, il s'est décidé à allumer la radio pour je suppose briser la glace. C'était encore plus bizarre. Il avait du mal à tomber sur une bonne fréquence et l'air gêné il s'est décidé à couper la radio aussi vite qu'il l'avait allumée.
- Je tenais encore à m'excuser pour hier. Si j'avais su qu'il s'agissait de votre frère, je n'aurais jamais agi de la sorte.
- C'est oublié, vous n'avez pas à vous excuser. Vous vouliez simplement m'aider.
- Pour une fois je voulais arriver à temps, murmura-t-il.
Je ne voulais pas relever ses mots, la situation était assez gênante dans l'immédiat. Je me suis contentée de lui sourire. Ce qui avait peu près l'air de fonctionner.
- Vous êtes pleine de mystère Anna.
- Comment ça ?
- Vous êtes la seule personne auprès de laquelle je me suis excusé en aussi peu de temps. Vous battez les records. Quel est donc votre secret ?
- Et bien disons qu'il suffit juste que je sois moi-même.
Ma phrase l'a fait sourire.
- Le changement de plan pour ce soir ne s'appliquait pas uniquement au conducteur.
- C'est-à-dire ?
- Je vous emmène rencontrer la famille Collins au complet.

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False identity
ActionMelissa est une jeune avocate brisée par la mort de sa cousine Aby. Elle se lance alors dans une vengeance contre ce monde qui lui a retiré la personne auquel elle tenait le plus. Mais saura-t-elle y arriver sans y laisser de séquelles ? Entre corr...