Entends-tu le chant du soleil ?

Intro

Avez-vous déjà ressentit ça ? Vous savez, cette petite chaleur très vite remplacée par votre sang qui se glace d'un coup, vos poils qui se hérissent et le corps qui refuse tout mouvement. Je ne sais pas si j'appellerai ça la peur, l'angoisse ou encore l'excitation. Le cerveau ne se focalise que sur ce sentiment, et l'ouïe ne suit que son chemin. 

 Une voix, mélodieuse, terrifiante. La tristesse qui s'en dégage des cordes vocales me font culpabiliser la propre vie sereine que je vis. Une sorte d'appel à l'aide. Vous savez, cette façon d'avoir un ton si clair où les sanglots restent coincés au plus profond de l'âme. Je sens mes pas me guider vers cette mélodie qui raisonne dans le bâtiment vide. Tout est si fluide, le vent et le pollen en harmonie avec ce chants, comme le début d'une journée de printemps ou l'eau perle sur le vaste étendu d'un parc, ou l'odeur de la terre se relève aux aurores. J'aime toute cette harmonie. Je le sens, j'aime cette voix d'or que j'entends, je veux en entendre d'avantage, l'identité du parolier, je veux le connaitre, je l'aime et je━ 

 ▬ Tae ! On t'attend !

Coupé dans mon élan, mon regard cherche la voix familière d'un de mes frères d'armes. Mes meilleurs amis, a qui je dois tout. Cependant, leurs venues me brisent dans ma recherche, mais je ne peux pas refuser leurs bras chaleureux et fis sans attendre un demi-tour pour gagner leurs côtés. 

 ▬ On y va ? Je pensais avoir oublié quelque chose. Soufflai-je à ma défense bancale.

 ▬ Une fille ? 

Mes iris sombres vinrent rencontrer l'amusement du plus âgé de notre groupe d'ami, Jin. Je l'ignore, ils savent tous que si je cherchais à argumenter, tout cela serait louche. J'ajuste alors la bretelle de mon sac afin d'assurer ma marche. Je les vois s'avancer, mais mon corps refuse de les suivre, c'est ainsi que mon regard se tourne vers le couloir que je parcourais avec angoisse il y a encore peu de temps. 

Au final, je n'aurais jamais dû. Je le sais, je le sens. Un corps quitte la dernière salle de ce couloir plongé dans la luminosité du soleil commençant à imposer ses couleurs rosés pour laisser place à un tableau de toute beauté. Mais je n'aurais jamais dû. Le visage de cette personne, baigné dans la lumière divine se tourne vers moi. Vous connaissez, cette sensation où le temps s'arrête, ou tout semble marcher au ralenti ? Je sais que c'est ce que nous vivons à l'instant présent. Cet inconnu à la chevelure pêche et aux racines sombres, je croise son regard, et il me le rend. Je le sais, c'est lui. Lui que j'aime. Mais ça, je ne le sais pas encore.