Je ne t'oublierai jamais, Part I.

Partie 1.

Guillaume se réveilla en souriant ce matin. L'air était chaud et il était confortable dans le creux de ses draps. Il étendit un bras dans l'espoir de venir toucher délicatement la peau si douce de son amant. Mais il ne rencontra que du vide. Guillaume ouvrit les yeux soudainement, fortement surpris. Ce n'était pas dans les habitudes du plus jeune de se lever avant qu'il ne se réveille, Aurélien adorant se blottir contre lui le plus longtemps possible. Guillaume se redressa donc, s'étira rapidement, et se dirigea vers le salon.

« Orel ? T'es où ? » cria-t-il en arrivant dans la pièce spacieuse et lumineuse.

D'habitude, si Aurélien n'était pas près de lui dans le lit, celui-ci était étalé de tout son long dans le canapé du salon, endormi devant une émission de télévision ridicule, ou bien dans la cuisine, occupé à cuisiner, sa nouvelle passion. Cependant, Guillaume ne le trouva ni dans l'une ni dans l'autre pièce, et commença à s'inquiéter. Il se mit à fouiller le petit appartement qu'il partageait avec son amant afin de trouver son portable et une fois celui-ci dans sa main, il chercha son numéro parmi ses contacts. Il s'assit lourdement sur la chaise de la cuisine, dans l'idée de l'appeler pour savoir où il était passé, mais soudain il se mit à froncer les sourcils. Où était passé le contact d'Aurélien ? Il n'arrivait pas à le trouver, pourtant celui-ci devait être dans ses favoris. Il chercha encore quelques longues secondes, incrédule, avant de laisser retomber son portable sur la table de la cuisine. Il fixa un point fixe sur le mur en face de lui, perdu. Son numéro avait été effacé de son portable.

***

Guillaume était perdu dans ses réflexions lorsque la sonnette de l'appartement retentit et le ramena brusquement à la réalité. Il sursauta, surpris, et se leva lentement afin d'aller ouvrir. Il n'eut même pas le temps de voir qui était la personne le dérangeant aussi tôt qu'une masse conséquente s'affala contre lui pour le prendre dans ses bras.

« Bah ma couille ! T'en tires une de ces têtes ! T'es pas content de voir ton poto Deuklo ? »

Guillaume réussit à s'extirper tant bien que mal de l'étreinte de l'autre homme, avant de le dévisager de long en large. Il fronça les sourcils et l'illumination se fit sur son visage :

« Claude ? Mais qu'est-ce que tu fais là, mec ?

— Comment ça, qu'est-ce que je fais là ? Je t'avais dit que je viendrai hier soir, non ? rit Claude en s'avançant dans l'appartement, lui laissant le soin de fermer derrière lui.

— Hier soir ? répéta Guillaume en fronçant les sourcils. Mais non, ça fait au moins...

— Me dit pas que t'as déjà oublié ? T'étais si bourré que ça ? s'esclaffa Claude en se tapant sur la cuisse violemment.

— Comment ça, bourré ? Tu sais bien que j'ai pas touché à une seule goutte d'alcool depuis au moins trois ans. »

Claud le fixa comme s'il avait dit une chose complètement ridicule puis se mit à rire, venant même essuyer quelques larmes d'hilarité au passage.

« Toi...? Sobre...? rit Claude en essayant de reprendre sa respiration. Et depuis quand, je peux savoir ? »

Guillaume sentit la colère l'envahir devant la question idiote de son ami. Depuis quand...? Mais depuis...

« Mais depuis Orel, Claude, dit Guillaume d'un air étonné. Tu sais bien, depuis que je...

— Attend, attend, Orel qui ? » le coupa Claude d'un air sérieux.

Guillaume se figea, fixant son ami en écarquillant les yeux.

« Orel... qui...? répéta-t-il lentement, complètement paralysé. Mais Orel... Aurélien, Claude. »

Guillaume dévisagea son ami, se demandant s'il était sérieux, ou bien lui faisait une blague, avant de voir ce dernier lui sourire tout à coup :

« T'as enfin trouvé un coloc, Gringo ? »

Le peu d'espoir qu'il avait retrouvé en voyant ce sourire s'effondra alors et Guillaume sentit ses épaules s'affaisser de désespoir.

« C'est une blague ? demanda-t-il d'une voix blanche à son ami. Claude, dis-moi où est Orel. Ce n'est plus drôle maintenant. »

Claude effaça rapidement son sourire et le regarda d'un air soucieux avant de secouer la tête d'un air hésitant, ses yeux ne quittant jamais les siens :

« Je ne connais pas d'Orel, Guillaume. »