Slimane, c'était son nom, mais tout le monde l'appelait Slim. Il travaillait le bois, un boulot précis et physique, qui lui ressemblait. Il aurait pu être père, il se débrouillait bien avec les enfants, il avait l'âge et une bonne situation. Mais il n'avait personne avec qui partager sa vie et l'adoption, en tant que parents célibataire qui plus est, était compliqué. Il vivait donc seul dans un petit studio au dessus de son atelier, et de sa boutique. Il était décoré avec goût par des meubles de bois finement sculptés qu'il avait lui même fabriqué. Son chez lui était à son image : simple.
Seul un tableau dénotait par ses couleur rouge-orangé. Un couché de soleil représenté avec talent ornait un des murs du salon. C'était sa mère qui l'avait peint il y a plusieurs années.
Ses journées étaient rythmées par ses heures de travail dans l'atelier et par les horaires d'ouverture du magazine. Il passait plusieurs de ses soirées à rigolé avec ses amis, un groupe assez nombreux et bienveillant.
Une vie simple brisé du jour au lendemain par trois coup sur la porte, trois armes et trois insignes rouges hachurées de noir. Un simple regard avait suffit à lui faire comprendre que ce n'était pas une visite de courtoisie. Aucun mots ne fut prononcé. L'un des hommes lui pris le bras et le mit de dos avant de lui attacher les mains en serrant bien trop fort les menottes. Inutile de résister face à trois hommes armés, Slim était en état d'arrestation. Mais pour quel faute ? Dieu seul le sait.
Dieu, c'est le titre honorifique du grand dirigeant, celui qui gère et contrôle la vie de millions de personnes. C'est pas un joyeux luron, ni un grand juge. Pas besoin de procès, de preuves, ni même de motif pour être emprisonné. La pauvreté est devenu un motif d'arrestation suffisant depuis qu'il est au pouvoir. Il faut que le pays fasse bonne figure, selon lui.
Personne ne remet en cause ses méthodes, sous peine de s'exposer à de bien grands dangers.
Les prisons se sont donc remplit trop rapidement à force d'y mettre ceux qui font tâche ou qui sortent du moule. Alors il a fallu trouver une solution et le gouvernement a créé « des centres d'aide à la communauté ». C'est une belle manière de nommer un trou à rat.
Concrètement ce sont de grand bâtiments entièrement fait de béton, où s'entassent les personnes qui gênent l'image parfaite du pays. Au début seul les pauvres ou les sans abris y étaient logés, ce qui en faisait une superbe initiative du gouvernement. Mais ce côté idyllique s'est perdu quand les opposants politiques ont été obligé de s'y installer. Enfin pour ceux qui n'étaient pas tué ou expulsé. Depuis, ces bâtiments hautement sécurisés et surveillés, ressemblent plus à une prison qu'à un véritable lieu de vie. Les hommes, les femmes et les enfants y sont séparés et enchaînés. Les pieds liés par des chaînes, les occupants de ces "lieux de vie" ne font plus que survivre.
Il n'a jamais vu ces centres mais le grand dirigeant en est très fière. Ils lui permettent « d'assainir sa terre ». Et il adore enlever toutes les tâches qui assombrissent son tableau idéal.
C'est peut être pour ça que Slim a été arrêté, il faisait tâche. On l'a fait monter à l'arrière d'un camion noir avec cinq autres personnes. Ils firent des tours dans la ville et s'arrêtaient parfois. Après chaque arrêt du moteur, une nouvelle personne, les poignée attachés, montait avec eux. C'est avec tristesse qu'il vit Ken à l'un de ces arrêts.
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Le visage de la révolution
AcciónC'est un texte écrit pour un concours de nouvelles ayant pour thème la révolution. Slimane, un jeune ébéniste, se retrouve enfermé dans un lieu appelé « centre d'aide à la communauté ». Il ne sait pas ce qu'il fait là, ni lui ni les a...