homophobic | kookmin

chapitre un 💦

— YAH ! C'EST PAS BIENTÔT FINI CE BORDEL ? je hurle.

Rien à faire, la musique recommence de plus belle. Je crois que je vais pleurer, mes nerfs me lâchent. Ça fait bientôt deux mois que je suis ici, et chaque nuit c'est la même chose. J'ai beau taper au plafond, sonner à sa porte, hurler et jurer, je n'ai jamais réussi à faire taire le voisin du dessus. Je ne suis même jamais tombé nez à nez avec lui dans le couloir, et ce n'est pas faute d'avoir essayé.

N'arrivant pas à fermer l'oeil une fois encore, je décide de sortir du lit pour m'en griller une. Saleté d'addiction. J'ouvre la fenêtre, m'appuie à mon balcon et scrute ma rue. Étant au troisième étage de mon immeuble, je peux aisément épier les passants sans qu'ils ne me remarquent. Il est trois heures du matin, quelques vieillards saouls se crient dessus, un couple se promène main dans la main, un groupe d'amis rentre probablement de boite... Et moi ? Deux mois que je suis revenu de l'étranger, et je tourne en rond dans mon petit appart, sans amis ni famille à contacter. J'éteins ma cigarette, et retourne au lit. Je m'affale sur mon matelas, et ouvre mes réseaux sociaux. Encore une fois, personne ne prend de mes nouvelles. J'attrape mes écouteurs pour ne plus entendre le brouhaha qui vient du dessus et finit par m'endormir.

(...)

Un rayon de soleil vient se poser sur ma joue et me réveille doucement. Je regarde l'heure sur mon téléphone. 11h20. Il est temps de se lever pour avoir un semblant de vie équilibrée. Je me lève lentement, la tête lourde. Je me dirige vers ma cuisine et allume ma cafetière. En attendant que celle-ci se décide à me faire un café, je me dirige vers mon balcon pour la première cigarette de la journée. J'actionne mon briquet une bonne dizaine de fois avant de pouvoir allumer ma clope. Je sens que cette journée va être compliquée. Je relève les yeux vers les immeubles au loin, et sent une coulée d'eau fraiche glissait dans mon dos.

— YAAAAAAAH !

Je lève les yeux au dessus de moi pour voir ce qui a bien pu se passer.

— OH ! Désolé, je ne vous ai pas vu !

Ébloui par le soleil, je devine la silhouette de ce fichu voisin, celui-ci arrose probablement ces putains de plantes.

— Quel genre de crétin il faut être pour ne pas faire attention, aish...

— Désolé, désolé, désolé, dit-il de façon formelle.

Je ne vais pas pouvoir tenir, je suis obligé de retirer ce t-shirt avant d'attraper froid en ce mois de février. Le voisin ne cesse de s'excuser pour son erreur, mais si ce n'était que ça...

— Tiens, pendant que je vous tiens vous, vous croyez que c'est raisonnable d'écouter la musique le volume à fond en pleine nuit ?

— Veuillez m'excuser, je ne le ferai plus, désolé...

Son ton reste formel, mais sa voix jeune trahit son je-m'en-foutisme. Il continue encore avec ses formalités, alors que je grommelle des insultes toutes plus vulgaires les unes que les autres. Soudain, il cesse.

— Omo ! Rosie c'est toi ?

Qu'est-ce qu'il raconte ? Ça fait bien longtemps qu'on ne m'avait pas appelé de la sorte... Attendez... Il n'y a qu'une seule personne au monde qui connait ce surnom ? Je relève la tête vers le balcon du dessus et tente d'apercevoir le voisin malgré les rayons du soleil qui attaquent ma rétine.

— Tae ?

— Rosie !!!! Mais qu'est-ce tu fous là ?

Pas de doute, c'est bien lui.