Custos Caelestis - Inattendu

Chapitre 1- 3/3

Le temps s'était comme figé et personne n'osait rompre le silence dans lequel la grotte était plongée.

Les femmes présentes craignaient sa reaction et s'étaient toutes crispées lorsque son regard s'était arrêtée sur son enfant.

Contre toute leur attente seul un cri très fort et très perçant semblable à un éclair déchirant un ciel orageux dans lequel on pouvait ressentir sa profonde tristesse et sa peine s'était fit entendre.

Elle s'était précipitée vers son enfant et l'avait presqu'arrachée des mains de la femme qui le tenait.

Elle n'avait pas été capable d'encaisser la mort de son enfant, celui qui venait pourtant à peine de sortir de son utérus.

Un cri à glacer le sang lui avait échappé , un cri remplit de douleur , de stress et de regret . Ce cri venait du plus profond de ses entrailles et il reflétait toute la douleur qu'une mère pouvait ressentir quand elle perdait son enfant.

D'où sort ces gouttes ? S'était elle demandée avant de se rendre compte qu'elle pleurait et les gouttes qu'elle voyait, étaient en réalité les larmes qu'elle versait.

En moins d'une journée , toutes les barrières qu'elle s'était forcée pendant des années à construire s'étaient effondrées.

Elle avait d'abord demandée de l'aide , montrée qu'elle était effrayée , poussée des cris de douleurs et elle s'était finalement mise à pleurer.

Mon enfant ne peut pas mourir, pas encore .., pensa-t-elle.

À cette pensée les larmes qu'elle avait refoulées au plus profond d'elle-même refirent surface et petit à petit ses larmes silencieuses se transformèrent en de véritables sanglots.

Après des heures à s'acharner sur le sort de son enfant un sentiment dévastateur commençait à prendre le dessus sur sa tristesse. Et si son Dieu n'avait pas sauvé son enfant tant pis pour celui-ci. De toute façon elle ne savait pas ce qu'il aurait pu devenir.

Un monstre ? Un être avide de pouvoirs ?

Tant de créatures contre nature que son fils aurait pu devenir et sa mort était un mal nécessaire au maintien de l'équilibre naturel . Elle devait se réjouir au lieu de ressentir de la tristesse car le monde se porterait mieux sans un être indigne du souffle de vie de son Dieu mais comment rester indifférent devant une créature aussi frêle et innocente , qui mériterait qu'on lui donne tout l'amour du monde.

Elle deposa ses lèvres sur le front de l'enfant et se mit à fixer le feu , sous les regards à la fois mi-triste mi-curieux et mi-étonnés des femmes qui l'avaient aidée et des autres personnes qui ont été alarmés par son cri.

Encore affaiblie par son accouchement , elle se dirigea à pas feutré vers le feu avec son enfant.

À chaque pas qu'elle faisait , son visage se tordait de plus en plus , comme si une main invisible remuait le couteau dans son cœur mais aucune larme ne coulait sur son visage malgré la luisance de celle-ci dans ses yeux.

Une douzaine de pas la séparait du feu lorsqu'une larme coula sur sa joue encore rosie par les larmes qu'elle avait versée. Plus que neuf se dit elle en fixant le feu qui semblait la narguer de son regard étincelant et rempli de malice.

Son corps se mit à trembler de facon incontrôlée lorsqu'elle fit le septième pas et quand elle regarda le feu celui-ci semblait être parcouru de vibrations. Sans comprendre ce qui se passait son corps s'arrêta de trembler au moment même ou le feu repris sa position normale pour reprendre de plus belle quelques secondes plus tard.