Égérie (Partie II)

Chapitre 197 🖋

Narration Danielle :

Huit mois se sont écoulés depuis mon départ de Paris. Les premières semaines à Milan n'ont pas été facile pour moi. Je n'étais pas certaine d'avoir prise la bonne décision, mais revoir ma famille m'a fait un bien fou. Mes parents m'ont questionnés sur les raisons de mon retour en Italie. J'ai mentis. Je leur ai expliqué que j'avais besoin d'une pause, que la vie parisienne pouvait être épuisante parfois. Ils m'ont cru. Ma sœur Helene en revanche, c'est tout le contraire. Elle a bien compris que mon retour aux sources était lié à une rupture. Nous en avons donc parlé seul à seul. Elle à su me conseiller, me rassurer, et pour ça, je lui en serais toujours reconnaissante.

Le petit Nino est né quelques semaines après mon arrivée. Sa naissance m'a vraiment changé les idées. Après ça, j'ai continué à voyager pour le travail tout en profitant de ma famille. Ken était toujours dans mes pensées, j'essayais juste d'y faire abstraction...

Concernant mes amis, Lisa vie encore à New-York avec Dylan. On s'appelle quasiment tous les jours. Nous nous sommes vu à deux reprises ces huit derniers mois. Elle est passée à Milan quelques jours avant qu'ont ne se voit à Londres en début d'année deux mille dix neuf. Elle me manque énormément mais son bonheur avec Dylan me réjouis.

Pour ce qui est de Mohamed nous sommes toujours en contact. Il est très présent dans ma vie malgré la distance. Son voyage à Los Angeles pour préparer son album c'est bien passé, tout comme le tournage de son film « La source ». Je suis heureuse de le voir si épanouie. On s'est revu à la Fashion Week de paris fin septembre. On a déjeuné comme au bon vieux temps. Lorsqu'il a évoqué l'idée de mon retour à la capitale, j'ai hésité. Malheureusement, j'ai fini par refusé. Je savais très bien au fond de moi que je n'étais toujours pas prête...

À cette époque, Moh chercher désespérément un appartement à louer. Son propriétaire avait enfin trouvé un acheteur. Il était très stressé car il n'avait encore rien trouvé de correct alors je lui ai proposé de venir emménager chez moi. Ma proposition l'a surpris mais il a fini par accepter. Cela fait donc cinq mois qu'il vie dans le 14ème dans l'attente de mon retour et pourquoi pas, d'une colocation. L'idée me faire sourire mais je dois encore y réfléchir.

Pour noël, Marc a quitté Los-Angeles pour rejoindre Milan. Nos deux familles se sont réuni pour l'occasion, c'était incroyable ! Le revoir m'a fait beaucoup de bien. Nous avons discuté. Il m'a posé un tas de questions sur ma relation avec Ken. J'avais mal au cœur rien qu'à l'idée d'aborder le sujet mais cela m'a fait du bien dans parler...

Concernant Ken, je n'ai pas grand chose à dire... Je n'ai pas eu de nouvelles depuis le dix juillet deux mille dix-huit, le fameux jour où nous avons rompu. Lorsque je suis arrivée à Milan, j'ai bloqué son numéro par sécurité. J'avais peur de craquer, peur de lui envoyer un message mais je n'ai rien fait. Par la suite Hakim a prit de mes nouvelles. Il était inquiet pour moi mais j'ai su le rassurer. Depuis, nous nous parlons très peu...

Des pleurs se font entendre, ce qui me coupe aussitôt de mes pensées. Je ferme mon bouquin et le pose sur le lit avant de rejoindre la chambre de Nino, à l'autre bout du couloir.

Lorsque j'arrive dans la pièce, bébé s'arrête brusquement de pleurer. Il me fixe attentivement avec ses beau yeux bleus et je m'empresse de le prendre dans mes bras pour le réconforter. Il me décroche un sourire, ce qui me pousse à faire de même, hypnotisé par son adorable frimousse.

- T'es trop mignon toi, chuchoté-je, complément gaga.

Je souris niaisement face à ce petit ange quand ma sœur nous rejoint, vêtu d'un simple peignoir.

- Oh, tu t'en occupes ? Super !
- Tata Danielle à la rescousse, lancé-je d'un ton léger. Per fortuna sono qui. (heureusement que je suis là)

Helene lève les yeux au ciel amusée avant de retourner à ses occupations. C'est ici que je vie, chez ma sœur et son futur mari Salvio. Une villa chic dans le quartier de San Siro à deux pas de chez mes parents. C'est mon père qui lui a offert pour ses trente ans. Il n'est pas du genre à rigoler lorsqu'il s'agit de ses filles et ses cadeaux sont toujours incroyable.

Je profite d'avoir Nino dans les bras pour descendre au rez-de-chaussée. À peine arrivée en bas, j'aperçois Luca dans la cuisine.

- Helene est là ? demande-t-il en ouvrant le frigo à la recherche d'un soda.
- Elle est en haut, pourquoi ?
- Je viens chercher la Maserati, tonton m'a donné le feu vert.
- Tu sors ce soir ?
-  Pourquoi ? Tu veux venir ? sourit-il.
- Non...
- Allez ! Comme au bon vieux temps ! Era il fuoco ! (c'était le feu)
- Je dois garder Nino, mentis-je.
- Ah bon ? Je suis pas au courant, intervient Helene en descendant les marches.
- T'es sérieuse ?
- Luca à raison ! Tu devrais sortir Dani, insiste-t-elle.

Je reste silencieuse et jette un petit coup d'œil à mon neveux quand luca reprend :

- Ton père m'a autorisé à prendre la Maserati. Tu sais où son les clés ?
- Dans l'entrée, explique ma sœur en me prenant délicatement son fils des bras. Et n'oublie pas Danielle.

Un sourire se dessine sur son visage. Je regarde mon cousin et ma sœur, dégoûtée.

- Ti verrò a prendere alle ventitré e trenta ! (je passe te prendre à vingt-trois heures trente), lâche-t-il en sortant de la pièce.

Helene me regarde tout sourire.

- C'est pas toi hier qui me disait que tu comptais revenir sur le devant de la scène ?
- J'ai juste évoqué l'idée de reprendre mon compte Instagram.
- Je pense que c'est un bon début. Tu vas mieux. T'es plus la même qui a huit mois. T'es prête.
- Prête à me prendre une cuite avec Luca ? souris-je.
- Pourquoi pas ? D'ailleurs pourquoi papa lui prête toujours ses voitures ?
- Parce que c'est son neveux adoré ?
- Il m'épuise, dit-elle en levant les yeux au ciel. Je vais faire prendre le bain à Nino, à toute l'heure ?
- Ouais, à toute à l'heure, souris-je.

Je regarde ma sœur s'éloigner. Il ne me reste plus  qu'à trouver une tenue pour la soirée de ce soir...

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