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You are my army

Le froid mordant mes joues rosies, un nuages transparent s'échappa de mes lèvres gercées. Mes pieds enfermés dans de grosses bottines en cuir foulaient le sol boueux des tranchées. Derrière moi, j'entendais les autres hommes se cirer entre eux des ordres désordonnés. Au loin, le bruit des cannons venaient recouvrir le tout. Silencieusement, comparés à mes compagnons, je courrais entre ces murs creusés dans le sol même, devenant glissant du aux fortes pluies recensées il y avait de peu de temps. Mon tour de garde était terminé et je devais me rendre au campement se trouvant bien évidemment le plus loin possible de tranchées -mais pas trop loin tout de même pour pouvoir se positionner rapidement-. Mon fusil sur l'épaule, je soufflais. Mes forces s'amenuisaient plus je courais. Pourtant, je n'avais pas besoin d'utiliser mes force à ce moment, c'était avant que j'avais du les faire aller. Mais l'idée de pouvoir me poser dans un semblant de sérénité me réconfortait étrangement. Il était vrai que nous n'allions pas de bon cœur sur un champ de bataille, personne ne veut risquer sa vie à chaque coup de cannons ou tirs aériens. Mais pourtant, je n'aurais pas du me réjouir de me rendre dans la tente de fortune que je partageais avec quatre autres de mes camardes. Car en quittant mon tour de gardes, c'était un autre homme qui rejoignait la tranchées arrière. Si ça se trouvait, ce n'était qu'un gamin qui n'avait même pas encore atteint les vingt-ans et qui avait été arraché à sa mère et ses sœurs par un officiers supérieurs. Mais je ne pouvais pas plaindre ce -peut-être- gamin d'avoir été arraché à sa famille. Non, je ne pouvais pas. Car ici, tous avaient été arrachés à une quelconque famille. Et moi aussi...

En passant à cette personne que j'avais quitté non par bon cœur, mais les yeux pleins de larmes indétectables, j'accélérais mon pas. Il fallait que je lui écrive et ce au plus vites. Je ne pouvais me permettre une journée de plus sans lui avoir fait signe de vie.

Je traversa l'une des huttes ensevelie, l'un des points de ralliement, et donna mon fusil à l'homme face à moi avant de lui dire mon nom. Il me donna permission de passer et je franchis alors sans plus attendre le trou formé dans la terre avant de poser le pied sur une terre qui semblait moins dangereuse. On entendait toujours au loin ces bruit de cannons, mais pourtant, ils ne me semblaient plus si imposants qu'avant.

Je passa la toile qui servait à protéger l'intimité de la tente -intimité pas vraiment respectée lorsque vous étiez cinq gars dans la même- et salua d'un semblant chaleureusement l'un de mes compagnons. Il était couché sur le ventre sur sa couchette et semblait écrire une lettre. Ici, nous essayions de toujours tenir au courant le plus souvent nos proches. Il ne fallait pas qu'ils se fassent de mauvais soucis alors que nous allions encore bien.

Mes trois autre colocataires, si je pouvais les nommer ainsi, n'étaient pas encore revenu, ce qui m'étonna fortement. Nos supérieurs avaient essayés de mettre les hommes aux même horaires dans les même tentes, pour éviter de couper les sommeils. Mais j'étais normalement le plus tardif d'entre nous, alors ne voir que Yoongi avachi sur son lit de camp en toile me donnais des frissons dans le dos.

- Où sont passés les autres? Demandais-je en enlevant ma veste pour la poser sur ma malle de voyage où étaient entreposés les affaires que j'avais pu amener avec moi.

Yoongi décrocha le regard de son bout de papier et posa son crayon mal taillé dessus. Ses yeux noirs me transpercèrent et je m'attendu à une mauvaise nouvelle.

- Taehyung c'est ramassé une balle dans la jambe. Hoseok l'a accompagné à l'infirmerie comme ils sont du même secteur et que son tour se terminait. Il ne sait pas si l'on arrivera à le sortir de là, mais le bilan n'est pas bon. Il pense qu'on devra au moins l'amputer... Et Namjoon... Pas de nouvelles. J'espère qu'il ne s'est pas fait fauché.

Juste un soldat { Jikook }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant