10.Parmi les végétaux il y avait-il une quelconque discrimination ?

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       Dans l'eau limpide brillait seulement le reflet doré du soleil.  Ses rayons lumineux rendaient l'environnement chaud et paisible malgré la tempête qui semblait se préparer. Le vent soufflait comme un cri, un mugissement aux hommes.  Il semblait vouloir leur passé un message mais personne n'en compris rien.  Le cri restait là à résonner parmi les hêtres, à siffler entre les pétales des fleurs claires, à faire vaciller leur tiges frêles et fragiles. Le langage du vent était imperceptible et jamais rien ni personne ne pourrait y changer quelque chose.

« Comme moi.Murmura le jeune homme dans un souffle,  quoi que soit mon cri,  on n'en percevrait rien qu'un caprice, une envies, un nouvel obit,  avec aucune signification particulière,  je resterais incompris quoi que je fasse. Je suis le vent,  je souffle,  je souffre, et rien ne me retiens, je suis libre,  personne ne se soucie vraiment de moi,  je reste un élément » 

Il amena sa main devant son visage pour se cacher du soleil,  près de la source celui-ci se montrait plus intense que d'ordinaire. Fermant un œil, le visage déformé, il détailla sa main,  de ses longs doigts vernis de cette couleur pourpre si particulière à ses yeux.  Une bague en or pur recouvrait toute la première phalange de son index.  Elle était composée de deux anneaux, reliés par une émeraude scintillante par la lumière qui se filtrait entre ses doigts. Il plia, déplia, replia ses doigts. Sans s'en rendre compte il avait levé cette main, si particulière pour lui, celle qui portait ceux pourquoi il se détestait.  La marque de ses souffrances, une ligne droite, sensible,  comme un traie dessiné méticuleusement au feutre rouge pour que jamais elle ne se termine.  Du poignée jusqu'à l'ongle de son majeur,  il porterait toujours la trace de son malheur.  Abaissant sa main,  il se mit sur le dos, ses doigts sous son menton, les mollets relevés et croisés.  Il y détailla alors l'herbe douce qui remuaient, danser sous la partition du vent.  Ses yeux suivaient leurs mouvements, comme émerveillé pareil à un enfant qui découvre un petit oiseau et ses gestes pour la première fois.  Parmi les végétaux il y avait-il une quelconque discrimination ?  Pas assez vert, fort, masculin ? De sa connaissance il n'était question de rien de tout ça.  Il prit doucement une feuille d'herbe entre ses doigts sans la casser et délicatement y déposa ses lèvres.  La feuille prit une légère teinte bleutée sans bouger tout d'abord, puis rejoins de nouveau les autres dans leur danse délicieuse.

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