White Lie, Red Light

Chapitre 5

La matinée achevée, les élèves sortirent en désordre de la salle pour aller déjeuner. Il était en train de passer devant son bureau lorsque le professeur le retint.

- Bakugo Katsuki ? Tu veux bien attendre un instant, s'il te plaît ?

Avec appréhension, Katsuki s'arrêta. La classe s'était vidée rapidement, les laissant seul à seul. Sans un mot de plus, le professeur ramassa ses feuilles de cours éparpillées sur son bureau, et se dirigea d'un pas tranquille vers la porte.

- Suis-moi, dit-il simplement.

Ils descendirent au rez de chaussée, mais dans la direction opposée au réfectoire. Ils traversèrent un long couloir, où M. Aizawa s'arrêta un instant devant la salle des professeurs. Ses collègues le saluèrent, lui demandant s'il venait manger avec eux, mais il les interrompit.

- Je viens seulement chercher le dossier d'un élève. 

Après avoir fouillé dans le tiroir d'un casier, il en sortit une pochette et reprit le chemin du couloir, Katsuki sur ses talons.

- Les informations que tu nous as envoyées ne sont pas à jour, ce qui rend ton inscription encore non valide. Désolé de t'embêter avec cette histoire de paperasse, mais pour être valable, ta carte de statut doit être datée de moins de six mois. Ne t'inquiète pas, on a de quoi régler rapidement ce genre de formalités.

Ils venaient d'arriver au fond du couloir. M. Aizawa toqua à la seule porte qui s'y trouvait. La plaque dorée accrochée dessus indiquait : « infirmerie ».

- Entrez !

Le professeur ouvrit la porte et le poussa à l'intérieur avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit. Une petite vieille, assise derrière un bureau visiblement trop haut pour elle, leur lança un regard interrogateur.

- Je vous amène cet étudiant. Il faudrait lui refaire son test sanguin. Le sien est obsolète.

Il déposa le dossier sur le bureau, puis s'adressa à Katsuki avant de quitter la pièce.

- Tu me rapporteras ça en salle des professeurs quand ce sera fait.

Une fois le professeur sorti, Katsuki s'éclaircit la gorge et s'adressa à l'infirmière qui s'affairait déjà à chercher son appareil et ses seringues dans le fourbis d'un placard.

- Vous donnez pas cette peine, dit-il. La vérité, c'est que je n'ai pas ma place ici.

Il avait enfoui sa main au fond de sa poche et sorti sa véritable carte de statut qu'il jeta avec dépit sur le bureau où elle atterrit sur son dossier. L'infirmière le regarda, étonnée. Elle s'avança et ramassa sa carte. Elle l'observa en plissant les yeux mais ne parut guère surprise. Seulement attristée devant l'expression du jeune garçon.

- Pardon de vous avoir fait perdre votre temps, je vais aller parler au professeur.

Il avait déjà fait demi-tour, la main posée sur la poignée de la porte, quand la voix chevrotante de la vieille dame le stoppa.

- Assieds-toi, mon garçon. Tu accepteras bien de discuter un peu en ma compagnie ?

Katsuki se retourna, prêt à refuser le plus poliment qu'il le pouvait, mais elle avait été plus rapide que lui : deux tasses fumantes trônaient déjà au milieu de la table. Comment diable elle avait réussi ce tour de passe-passe était le moindre de ses soucis. Il n'avait aucune intention de siroter un thé avec cette satanée grand-mère ! Mais elle su se montrer persuasive.

- Enfin, si tu ne veux pas, libre à toi de partir. C'est juste dommage de gâcher ainsi la chance que tu as eu tant de mal à obtenir.

Partagé entre l'irritation et la curiosité, Il finit par s'asseoir. Mais sans toucher au thé.