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31 Janvier 2018. 00h56.

Assise sur le balcon, le regard vers les toits, une cigarette à la main.

Coupée du temps.

Mon téléphone était resté dans le canapé depuis que j'étais rentrée et je n'y avais pas jeté un coup d'œil depuis. Je n'avais pas envie de parler de ce qu'il s'était passé au studio et encore moins avec les gars.

J'étais restée dans cet état d'hypnose pendant une bonne minute avant de claquer la porte du studio derrière sans adresser un autre mot aux garçons. Ils m'avaient trahis eux aussi. Ils m'avaient mentis.

Après ça, j'étais rentrée à l'appartement en traversant tout Paris à pied. J'avais besoin de prendre l'air, prendre conscience de la situation, me rendre compte des choses. Et j'avais marché comme ça pendant une bonne heure avant de retrouver enfin mon immeuble, notre immeuble.

J'ai pleuré.

Pleurer toutes les larmes de mon corps, au point d'en avoir les yeux secs, tellement secs que ça m'a brûlé.

Puis j'ai vomi, vomi de dégoût pour l'homme qui a partagé ma vie pendant deux longues années et avec qui j'avais prévu mon avenir, l'homme que j'imaginais être le père de mon enfant.

L'homme qui m'a tant déçu.

J'y ai réfléchi et penser et repenser au pourquoi de sa tromperie. C'est vrai qu'en ce moment, nous n'étions pas dans nos meilleurs moments mais en rien cela n'affectait mes sentiments et ma fidélité envers lui. Mais nous ne devions sans doute pas penser pareil.

J'ai compté les heures qui coulaient sur l'horloge du salon. Assise dans le canapé, qui avant de connaître mes crises de pleurs avait connu mes crises de rire. Ce même canapé acheté sur un coup de tête et qui ne nous avait jamais failli.

Mais les heures passèrent sans qu'il ne rentre. Il avait sans doute été au courant. Il avait sans doute peur. Peur de ma réaction, peur de sonner le glas de notre couple, peur d'assumer ses responsabilités.

Il avait juste peur.

Puis les clés sur la porte titillèrent.

Je regarda derrière moi, dans l'entrée, pour être bien sure d'avoir entendu mais lorsque la porte s'ouvrit apportant un peu de lumière dans l'appartement, je fus sûre.

J'écrasa ma cigarette dans le cendrier, victime de ma razzia, puis me leva pour rejoindre le salon.

Il ne m'avait pas encore vu dans le noir et ferma la porte en se plaignant comme il aimait le faire à propos de tous mes manteaux s'entassant sur le porte manteau.

Je m'assis dans le fauteuil en le regardant.

- Chloé ? Murmura-t-il.

Je ne répondis pas et il en profita pour allumer la lumière.

- Ca va ? Demanda-t-il en posant sa pochette sur le fauteuil.

- Et toi ? Tu t'es bien amusé j'espère.

Mon regard croisa le sien et je vis son regard changer du tout au tout. Peut-être avait-il lu dans mon regard ou avait-il seulement compris à cause de mon mascara.

- Attends je peux t'expliquer Chloé.

- Je ne pense pas qu'il y ait besoin d'explication Ken. Dis-je en le regardant profondément.

Il s'approcha de moi.

- Si je te jure, je fess

- Non, tu te tais. Je pense avoir entendu assez de mensonges pour les cinq prochaines années. Je n'ai pas besoin de tes mensonges. Pas un de plus. Tu n'as donc jamais pu te lasser d'elle.

Galatée || NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant