Chapitre 9

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PDV Louis

Je sursautais, et le lit rebondit sous mon poids. Un fracas épouvantable dans la pièce d'à côté m'avait réveillé. Je grognais et frottais mes yeux avec mes poings comme un enfant ensommeillé. Je repoussais la couverture et m'assis au bord du lit, une terrible migraine m'assaillant brutalement. Je fronçais les sourcils et remua mes cheveux, avant de me rendre compte que la chambre dans laquelle j'étais et qui était éclairée par la petite lampe de la table de chevet, n'était pas la mienne. Surpris, je me levai et contournais le lit, observant mon environnement.

Tout laissait penser que cette chambre appartenait à une fille. De la peinture claire des murs jusqu'aux rideaux voilés et fleuris, l'atmosphère était zen et parfumée.

Un très grand pêle-mêle fixé sur le mur d'en face attira mon attention, et je m'en rapprochais, plissant un peu les yeux à cause de mon mal de crâne. Sur les dizaines de photos, que ce soit devant la Tour Eiffel, endormie dans un avion ou posant avec des amis, le visage de la jeune fille me frappa.

- Eleanor ..., murmurais-je, attrapant une des photos accrochée avec une pince et l'examinant de plus près. Merde ...

Je grondais, lâchant la photo qui se perdit mollement entre toutes les autres, et me dirigea à pas prudents vers la porte. Je sursautais quand je fis mon reflet se mouvoir dans la glace. Je me donnais un petit sourire, conscient de ma mine affreuse, afin de me rassurer. Je plaquais mes cheveux contre ma tête, soupirant. Deux grosses poches me narguait sous mes yeux, mes sourcils était froncés et ma bouche tremblante.

Qu'est-ce que j'ai pu faire hier soir ? Comment me suis-je retrouvé chez Eleanor ?

Je fourrais mes mains dans mes poches, les remuant. Où était passé mon téléphone ? Quelle heure était-il ?

Perdu dans mes confusions, je n'entendis même pas mon amie entrer dans la chambre à pas de loup. Elle tourna la tête vers moi, et me sourit.

- Oh, Louis, tu n'as pas dormi longtemps !

Je la regardais, confus. Elle avait noué ses cheveux en une couette haute et portais seulement une chemise de nuit qui laissait voir ses jambes minces. Elle continua :

- J'étais allé boire un thé, pensant que tu ne te réveillerais pas avant longtemps.

Elle poussa un rire gêné.

- Peut-être ... peut-être que tu en veux un ?

Un grand silence s'installa. Je restais immobile et perplexe, la sentant presque exploser de honte face à moi.

- Louis, dis quelque chose.

Elle me fixait, timide, jouant subitement avec ses mains. Je secouais la tête, l'air grave, et dis simplement :

- Je ne me souviens de rien ...

Sa respiration se bloqua dans sa gorge, et elle soupira en baissant la tête.

- Louis, tu étais saoul, et ...

- N'en dis pas plus.

Elle me lança un regard perdu et entrouvrit la bouche, cherchant probablement à s'expliquer. Repérant mon téléphone sur le sol près du lit, je le ramassai et le coinça dans ma poche avant de contourner Eleanor qui demeurait immobile.

- Je ... Je dois y aller.

Ne sachant pas vraiment quoi dire, je posais ma main sur son épauler pendant une petite seconde, et je la sentis se raidit sous ma caresse furtive. Je lui fis un tout petit sourire, puis m'enfuis.

The OthersideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant